Meurtre télécommandé (Murder by Remote Control)

Note: 4/5
(4/5 pour 4 avis)

Une enquête policière dans une Amérique où un surréalisme inquiétant envahit un réalisme clinquant, où le cauchemar menace un si "grand" rêve.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Auteurs néérlandais Les petits éditeurs indépendants [USA] - Nord Est

Maine, années 1980. Une galerie de personnages hauts en couleur habite autour d’une baie calme et préservée. M. Jones, magnat du pétrole qui projette d’y implanter une raffinerie, est assassiné par un avion télécommandé lors d’une partie de pêche. Qui a tué Jones ? M. Kane, le paysan du cru qui voit les nouveaux arrivants d’un mauvais œil ? Valérie, l’ancienne fille de joie reconvertie dans le jardinage, mais également un peu sorcière ? Joe McLoon, le desperado retranché, entouré de motos, d’armes et de maîtresses ? Ou encore Steve Goodrich, l’acteur hollywoodien à la retraite pour qui le monde est un plateau de tournage ? Les suspects ne manquent pas et chacun a son mobile. Soumis au regard scrutateur et aux pouvoirs psychiques de l’inspecteur Jim Brady, chacun à son tour va révéler les secrets de son inconscient, permettant au lecteur d’assembler les différents morceaux de l’intrigue. Fruit d’une collaboration entre Paul Kirchner et l’auteur de polars néerlandais Janwillem Van de Wetering, Meurtre télécommandé est d'abord publié aux Pays-Bas en 1984, puis aux États-Unis en 1986. Il reste à ce jour le seul récit long du créateur du bus et de Dope Rider. Le scénario, écrit sur mesure, dissèque l’âme américaine et met au jour ses tiraillements et ses contradictions. Il permet aussi à Paul Kirchner de donner corps aux visions de Jim Brady via des séquences hallucinatoires déclinées dans de spectaculaires splash pages. Elles nimbent l’enquête d’une atmosphère mystérieuse qui n’est pas sans évoquer la série télévisée Twin Peaks, sortie quelques années plus tard. Dans une postface écrite spécialement pour cette édition, Paul Kirchner retrace la genèse de l'album et dresse un portrait à la fois touchant et fascinant de son collaborateur et ami Janwillem van de Wetering.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Novembre 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Meurtre télécommandé © Tanibis 2022
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 4 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

22/11/2022 | Blue boy
Modifier


Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Présence

Incarnation - Ce tome comprend une histoire complète et indépendante de toute autre. Il est paru sans prépublication en 1986, publié par Ballantine Books. Le scénario est de Janwillem van de Wetering (1931-2008), les dessins de Paul Kirchner. Il s'agit d'une bande dessinée de 100 pages en noir & blanc. Ce tome comprend également une introduction de 3 pages datant de 2015, de l'artiste expliquant les circonstances de la genèse, de la réalisation et de la publication initiale de cet ouvrage. Il se termine par une copieuse postface de 11 pages, rédigée par Stephen R. Bissette passant en revue par le menu détail tout ce qui rend cette œuvre unique, ainsi que le contexte de sa parution. Le Maine est l'état des vacances : c'est inscrit sur toutes les plaques minéralogiques des voitures. C'est un véritable paradis terrestre avec sa côte, ses îles, ses baies. Malheureusement, c'est un endroit accessible aux profiteurs à court terme. Que se passe-t-il quand deux des plus grandes forces des États-Unis s'y affronte dans un combat mortel, la quête pour la productivité, et l'envie d'un environnement vierge de toute souillure ? À Woodcock County, monsieur Jones vient de s'installer et d'acheter des terrains côtiers pour implanter une raffinerie de pétrole. C'est samedi, et monsieur Jones est en tenue décontractée avec son bob sur la tête, en train de pêcher sur le lac, bien installé dans sa barque avec sa maison bien en vue sur la rive. Tout en tenant sa canne à pêche de la main droite, Jones prend une canette de bière dans la glacière et en retire la languette pour en savourer le breuvage. Il sent une prise tirer sur la ligne et il jette la cannette à l'eau derrière lui pour s'occuper du poisson. Il a attrapé un beau morceau et le prend avec sa main droite pour l'assommer d'un geste violent contre le banc de nage. Il prend une autre canette pour se rincer le gosier et relance l'hameçon dans l'eau. Il remarque un avion jouet radio-contrôlé qui passe loin au-dessus de sa tête. Il l'observe du coin de l'œil. L'avion radio-contrôlé effectue un passage juste devant le visage de monsieur Jones qui lève la main pour se protéger, et qui constate que l'aéronef a entaillé sa main droite qui saigne. L'avion effectue un deuxième passage, et Jones s'écarte plus vite, s'affalant au fond de l'embarcation. Il cherche alors à redémarrer son moteur pour rentrer à l'embarcadère, mais la personne contrôlant le modèle réduit le dirige droit sur le visage de Jones qui est frappé de plein fouet et tombe en arrière dans sa barque en perdant la vie. Il est temps de faire connaissance avec les habitants des quatre maisons sur le rivage proche. Monsieur Kane un homme âgé vivant en autonomie des produits de sa ferme, en solitaire. Il sait ce que monsieur Jones souhaitait construire et peut-être qu'il n'aimait pas Jones pour ça. Valerie Curtis, une femme encore jeune, vivant d'une rente, et cultivant ses plantes. Joe McLoon, un ancien rebelle paralysé en dessous de la ceinture, vivant avec deux jeunes aides-soignantes. Steve Goodrich, un ancien acteur millionnaire, avec son majordome Erik van Heineken. Le shérif est bientôt à pied d'œuvre pour examiner le cadavre. Une couverture intrigante avec un dessin très propre sur lui, un revolver d'une taille réaliste, un détective privé avec un troisième œil, et un titre aguicheur promettant un meurtre par une méthode originale. Après cette invitation à passer des vacances dans le Maine, le lecteur plonge dans la préface de l'artiste, évoquant son rythme lent pour produire les pages, et le manque de succès de la première édition, malgré la renommée du scénariste, celui-ci étant un auteur de romans policiers, connu pour sa série Grijpstra et De Gier comptant plus de 15 tomes. Kirchner lui est connu pour des bandes surréalistes comme Dope Rider : Pour une poignée de délires. Il a connu le scénarise pour ses deux ouvrages biographiques traitant de sa pratique du Zen, et van de Wetering a apprécié ses premiers comics. Bissette développe en détails la genèse de ce comics, sortant complètement du moule de la chaîne de production des comics industriels, une exception remarquable pour l'époque. Tout commence comme un bon polar, avec une enquête sur un meurtre. Un magnat s'apprête à faire des affaires sur la côte, ce qui aura pour effet de détruire le paysage et la tranquillité. Le dessinateur réalise des images descriptives, avec des contours nets et précis, une représentation adulte et un peu épurée. Chaque case est ainsi très facile à lire quel que soit la densité d'informations visuelles, la profondeur de champ étant accentuée par de petits aplats de noir et des zones grisées, avec différentes nuances de gris. Tout commence comme un meurtre dans la campagne, avec quatre ou cinq suspects : il ne manque que Jane Marple ou Hercule Poirot et une tasse de thé. Les voisins ne sont pas si caricaturaux que ça, et le shérif est immédiatement antipathique, pour son côté bourrin. Kirchner s'amuse bien à représenter lesdits voisins, avec un dessin en pleine page pour chacun et une case en insert, jouant sur des clichés. Kane en train de bichonner son tracteur John Deere, Valerie taillant délicatement un rosier dans une belle jupe et une pose gracieuse, Mcloon sur son chopper-tricycle avec deux belles poupées à l'arrière, Steve Goodrich en maillot de bain sur un transat avec son fume-cigarette et son serviteur lui apportant un cocktail sur un plateau. Le lecteur sourit et présume que cette forme discrète de dérision annonce un récit parodique sous couvert d'un roman policier. Ça change avec les planches 21 à 23 : l'inspecteur Jim Brady attend bien tranquillement sur banc devant la gare ferroviaire que le shérif vienne le chercher. Un habitant du coin s'assoit à côté de lui et évoque les siècles passés : les indiens, les vikings, les guerres franco-indiennes, les britanniques. Euh ?!? Le shérif arrive enfin et emmène l'inspecteur sur le rivage où le corps a été retrouvé. Toujours cintré dans sa gabardine fermée, Brady ne met pas longtemps à retrouver l'avion radiocommandé et les traces de sang. Cette fois-ci, le shérif a une tête de phacochère massif. Euh ?!? Les dessins sont toujours aussi précis et propres sur eux, premier degré, figuratifs. L'inspecteur rend alors visite successivement à chacun des quatre voisins, et leur forte personnalité apparaît à la fois dans leur intérieur et leur comportement, et à la fois dans des illustrations qui révèlent la manière dont ils se perçoivent, ou le mode de vie qu'ils incarnent, ou encore des souvenirs esthétiquement embellis. Il y a donc bien un glissement dans le surréalisme, pas parce que les auteurs utilisent leurs forces psychiques pour créer, mais parce que l'enquêteur perçoit la vie psychique de ses interlocuteurs. Cela donne lieu à de planches saisissantes : le shérif avec une tête de rhinocéros, un suspect assis sur une chaise posée sur dragon enveloppant un globe terrestre, une vision de Valerie en robe dans un atelier de sorcière regardant Jim comme une proie, Steve pilotant un ULM tous les deux miniaturisés volant à travers le grand hall de sa demeure, le shérif avec une immense mitrailleuse dans les mains, bardés de cartouchières, le shérif en tricératops, les deux aides-soignantes en princesse des mille et une nuits avec Joe sur son chopper gravissant un grand huit en arrière-plan, ou encore Kane en prédicateur d'une église ornée d'un gigantesque crâne de renne. D'un côté, ces images plongent dans l'absurde, avec une part d'exagération et de clichés visuels ridicules dans leur naïveté. D'un autre côté, ces images révèlent les mythes et les illusions qui animent les individus concernés. Certes elles comprennent des clichés visuels, mais chaque composition prise dans son entièreté est originale, mêlant une forme de fierté de l'individu avec la dérision de la matérialité de ses rêves ainsi ramenés à de simples dessins. Ces derniers fonctionnent d'autant mieux que l'artiste ne change pas de registre graphique et qu'ils sont sur le même plan que les représentations très posées de la réalité normale, avec des détails remarquables comme un poisson, un oiseau, ou un animal sauvage. L'enquête acquiert alors une dimension psychique, que le lecteur peut également prendre comme étant l'expression de la forte empathie de l'inspecteur pour les personnes qu'ils rencontrent, sa capacité à les écouter vraiment, à percevoir leur personnalité profonde dans leur comportement et leurs propos. Ils sont à la fois de véritables individus animés par des valeurs et leur histoire personnelle, à la fois l'incarnation de grandes forces sociales, comme l'armée, la rébellion, la pulsion sexuelle, le désir de renommée, etc. Voilà une bande dessinée singulière. La narration visuelle est très transparente, dans un registre descriptif appliqué et légèrement simplifié pour que les images soient assimilables instantanément. L'intrigue repose sur une enquête policière simple, bien construite et révélatrice à la fois des forces systémiques de cette petite communauté, à la fois des aspirations et de l'âme de chaque personnage. Le dénouement est clair et révèle le coupable avec ses motivations. En même temps, chaque personnage est une véritable allégorie, permettant de lire ce polar comme une radiographie de la société américaine, des rêves qu'elle véhicule, et de la violence consubstantielle de sa dynamique.

23/07/2024 (modifier)
Par Ju
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Ju

Eh bien pour le coup, j’ai adoré ! J’avais vu la bd en librairie et elle m’intriguait, mais sans plus. C’est finalement l’avis de Blue Boy qui m’a encouragé à passer le pas. Et je n’ai pas été déçu. « Meurtre Télécommandé » nous plonge dans une atmosphère particulière. Le cadre est tout ce qu’il y a de plus classique, une enquête sur un meurtre, plusieurs suspects, et un enquêteur solitaire qui doit composer avec la méfiance de la police locale, police locale rustre, incompétente, etc. Mais on s’arrête là pour le classicisme. Déjà, mais ça on le comprend au premier regard sur la couverture, il y a (un peu) de fantastique. J’avoue que je m’attendais à ce qu’il y en ait plus, mais c’est finalement bien dosé et pas trop prégnant. Le fantastique est bien amené et contribue surtout à une certains ambiance décalée de cette bd, qui est un peu dans son propre monde, et pas mal loufoque, mais du bon côté. Ce côté perché et loufoque est contrebalancé par un dessin hyper classique et des personnages qui ont des airs hyper sérieux et austères. Le décalage entre le récit et le sérieux des personnages marche très bien. Et l’enquête en elle-même n’est pas non plus déplaisante. En fait, elle sert seulement pour l’auteur à développer l’histoire de chacun des suspects et à leur inventer un trait de caractère et une histoire toutes plus absurdes les unes que les autres. L’enquêteur rend visite à chacun des suspects, ceux-ci sont développés et on passe au suivant, ça fait presque comme des mini histoires. Et mine de rien, même si c’est cent fois revu, j’aime bien le fond de l’histoire qui met en évidence plusieurs enjeux autour de l’occupation des espaces naturels, de la colonisation par les bourgeois de lieux naturels autrefois abandonnés, etc. Bref, j’aime bien le cadre et, surtout, la narration. Je me suis beaucoup amusé à la lecture, et j’ai beaucoup aimé. Le dessin, comme je l’ai dit, est sur une ligne très classique, ce qui apporte un contraste assez sympa avec l’histoire qui, sous des dehors classiques, est perchée. J’ai beaucoup aimé ce dessin que je trouve très beau. C’est classique mais admirablement réalisé. Les personnages sont beaux, ont les traits du visage fins et précis. Les décors sont eux aussi ultra réalistes. Le noir et blanc est également agréable à l’œil et se prête bien à cette bd. Je recommande en tout cas la lecture de cette bd qui m’a beaucoup plu.

12/06/2023 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
L'avatar du posteur Cleck

Voilà une BD bien surprenante ! Déjantée pour sûr, policière évidemment, référencée naturellement, mais nullement fantastique contrairement à ce que pouvait laisser penser la couverture. Non, cette couverture est plutôt une invitation à s'ouvrir à un style graphique certes figé mais ô combien débridé ! La contre-culture est omniprésente visuellement et très attachante. Alors on regrette que tout cela soit au service d'une intrigue policière si légère et menée avec une si nonchalante ironie. Peut-être était-il possible avec ces ingrédients-ci d'atteindre le chef-d’œuvre, à l'image de la merveilleuse La Grande Arnaque.

06/03/2023 (modifier)
Par Blue boy
Note: 4/5
L'avatar du posteur Blue boy

Une fois encore, ce sont les Éditions Tanibis qui nous permettent de découvrir l’œuvre de cet auteur américain atypique qu’est Paul Kirchner. Publié pour la première fois aux Pays-Bas en 1984, puis aux États-Unis en 1986, « Meurtre télécommandé » est présenté dans une version noir et blanc. Plus connu pour ses strips de « The Bus » publiés dans la revue américaine « Heavy Metal » ou ses histoires courtes mettant en scène son héros fétiche, « Dope Rider », Kirchner n’est pas ce qu’on peut appeler un auteur de bande dessinée prolifique, sa principale activité étant centrée sur l’illustration. Mais s’il devait être associé à un genre, cela aurait plus à voir avec la mouvance alternative U.S. née à la fin des années 70, mais dans un registre lorgnant vers le surréalisme, à l’instar d’un Charles Burns ou d’un Daniel Clowes. La couverture de « Meurtre télécommandé » résume parfaitement la teneur de cet album, qui montre un flic, borsalino vissé sur la tête et revolver à la main, doté d’un intrigant troisième œil sur le front. Car si l'ouvrage a toutes les apparences d’un polar classique dans sa forme, la narration va dévier vers une sorte d’univers parallèle. Le pitch semble avoir été vu mille fois à travers la littérature ou le cinéma : suite à la mort suspecte d’un richissime industriel dans une province où il ne se passe jamais rien habituellement, un inspecteur envoyé par la police d’État va débarquer tel un chien dans un jeu de quilles, mal accueilli par le shérif local et ses collaborateurs. Mais le cliché va s’arrêter là, car très vite le récit va évoluer vers le bizarre, ce qui déconcertera sans doute les amateurs d’enquêtes rationnelles. Quoiqu’on en pense, l’objet intrigue au plus haut point et on sent que l’on a affaire ici à une œuvre tout à fait unique, même s’il est difficile de savoir par quel bout on doit l’appréhender. Une chose est sûre, l’album vaut davantage pour son dessin et l’imagerie fantasmagorique qu’il développe à partir d’un texte paradoxalement plutôt ordinaire. L’inspecteur va donc mener son enquête auprès des principaux suspects, tous voisins de Jones, aucun n’étant vraiment enclins à regretter sa disparition. Des personnages généralement haut en couleurs : un vieil homme un peu ermite vivant dans la ferme de ses ancêtres, sans doute le plus équilibré de tous ; une jeune femme cultivant amoureusement ses plantes aux vertus magiques dans le jardin de sa grande demeure victorienne ; un genre de tête brûlée vissé en permanence sur sa moto tricyle depuis un grave accident qui l’a laissé handicapé, toujours escorté de deux créatures de rêve ; et enfin un sosie mythomane de Clark Gable dénommé Steve Goodrich qui coule une retraite paisible en compagnie de son majordome dans sa luxueuse villa. Quant à l’inspecteur, il apparaît davantage comme un observateur à la fois détaché et mécanique, peu impliqué dans la résolution du crime, pris dans une sorte d’errance onirique stimulée par son don de double vision que permet son fameux troisième œil. Ses visions délirantes jaillissent à la figure du lecteur en état d’hypnose, fourmillant de mille détails à la symbolique surréaliste matinée de bouddhisme ésotérique, de références chamaniques et de pop-culture, où les contradictions de l’Amérique et ses cauchemars se donnent en spectacle. D’une grande élégance, son trait très réaliste, en apparente contradiction avec le propos, est pourtant totalement assumé par son auteur qui dit lui-même : « J’ai toujours eu l’intention de dessiner les visions avec le même réalisme que tout le reste. Pour moi, traiter l’irréel de façon réelle est l’essence du surréalisme. » La postface signée par Paul Kirchner lui-même apportera des éléments éclairants pour ceux qui désirent mieux appréhender l’ouvrage. Ce dernier y parle notamment de sa rencontre et de son amitié avec le co-auteur Janwillem van de Wetering, une personnalité hors-normes, peut-être une sorte de condensé des personnages de l’histoire, versé dans la philosophie zen et capable de suspendre dans son salon « une grande maquette en bois de ptérodactyle ». « Meurtre télécommandé », qui n’a pas été conçu d’un simple claquement de doigt, a nécessité une gestation de plusieurs années. Né de la rencontre de deux hommes, « que les lois de l’univers (…) ont poussé l’un vers l’autre », selon les propres termes de van de Wetering, ce que l’on pourrait qualifier de rêve artistico-éditorial puissant secrété par le subconscient de Paul Kirchner méritera assurément plusieurs lectures, afin d’en capter au mieux toute la richesse intrinsèque.

22/11/2022 (modifier)