Histoires courtes - Intégrale (Itô Junji Tanpenshû - Best of Best)

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)

Le meilleur moyen de découvrir Junji Itô, le maître du manga horrifique. Dix histoires courtes accompagnées d'une galerie d'illustrations couleur présentées dans une somptueuse anthologie de luxe.


Junji Ito L'horreur en bande dessinée Seinen Shogakukan

Ce volume unique grand format rassemble les nouvelles créées par le maître Junji Ito pour l'éditeur japonais Shogakukan, dont certaines sont inédites. La publication est accompagnée de pages en couleur dont des illustrations inédites et également un épisode spécialement créé pour l'occasion. En bonus, la célèbre histoire autobiographique qu'Ito a dédiée au maître Kazuo Umezu (L'École emportée).

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 02 Novembre 2022
Statut histoire Histoires courtes 1 tome paru

Couverture de la série Histoires courtes - Intégrale © Delcourt/Tonkam 2022
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)
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25/11/2022 | PAco
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L'avatar du posteur Noirdésir

Un recueil relativement inégal et hétéroclite – comme souvent dans ce genre d’entreprise anthologique (et alors que les « best-of » de Junji Ito se multiplient dernièrement, chez Mangetsu, ou chez Tonkam ici). Hétéroclite, car les histoires se déroulent dans une ambiance et un univers différents, sont de tailles différentes (quelques-unes sur la fin sont même très courtes !). Inégal, même si la plupart des histoires sont a minima intéressantes. Il n’y a guère que celle consacrée à Kazuo Umezz (dans laquelle Ito exprime toute son admiration et affirme tout ce qu’il doit à son aîné) qui ne m’a pas intéressé. Sans doute emporté par son admiration, Ito a laissé dans cette histoire son récit tomber trop souvent dans la banalité. Pour le reste, c’est du Ito classique, avec un fantastique plus ou moins poussé, et là les amateurs y trouvent leur compte. D’autant plus que son dessin, avec un trait sage et très classique, très fin, très lisible et agréable, accompagne bien les petites horreurs du maître. J’ai juste été surpris par la présence de couleurs sur certaines histoires, qui plus est uniquement sur les premières cases, le Noir et Blanc revenant par la suite (je préfère clairement son travail en Noir et Blanc). Une lecture agréable. Note réelle 3,5/5.

07/07/2024 (modifier)
Par Blue boy
Note: 4/5
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Depuis quelques années, Junji Ito est devenu l’auteur à la mode hors des frontières japonaises. Récompensé à plusieurs reprises par les Eisner Awards, ses œuvres font également l’objet de rééditions et d’adaptations sur Netflix. Lors de la dernière édition du Festival d’Angoulême, son travail a été mis en lumière de façon exhaustive dans le cadre d’une très belle exposition. Delcourt, qui a très bien flairé le vent, vient de publier à son tour cette anthologie « de luxe » réunissant dix histoires courtes dont certaines inédites, ainsi qu’une galerie d’illustrations en couleur. Ce recueil constitue plutôt une bonne entrée en matière pour qui ne connaît rien du maître du manga d’horreur, fournissant un aperçu varié de ses productions passées. Entre légendes nippones et légendes urbaines, les récits de Junji Ito font naître un sentiment mixte chez le lecteur, se situant quelque part entre la fascination et une incrédulité teintée d’hilarité. Le mangaka n’a pas froid aux yeux et ne recule devant rien, résolu à mettre en images ses peurs les plus profondes, et si l’on y discerne de l’humour, c’est un humour grinçant comme les gonds usés d’une lourde porte se refermant sur le lecteur, saisi d’effroi quand il réalise soudain qu’il est pris dans un tombeau. L’élégant trait semi-réaliste, très expressif, fait parfaitement ressortir l’imagination débridée de son auteur, qui n’hésite pas à outrepasser les limites d’une pudeur toute japonaise, nous interpelant sur l’image très lisse renvoyé par ce pays aux mœurs en apparence si policées. Et c’est peut-être bien ce que moque Junji Ito dans la nouvelle inaugurant le recueil, où les injonctions sociétales aussi grégarisantes qu’étouffantes sont détournées par un tueur en série qui prend un malin plaisir à coudre des monceaux de cadavres unis dans la mort… De même, « La Lécheuse », une tueuse qui transmet une maladie mortelle à ses victimes à l’aide de sa langue énorme et répugnante, en dit long sur l‘obsession hygiéniste au Pays du soleil levant. Ito montre aussi qu’il sait se moquer de lui-même en tant que fan, dans un hommage à son aîné Kazuo Umezu, auteur du shonen « L’École emportée », qui a déclenché chez lui sa passion pour le manga horrifique. Comme souvent avec les recueils, le talon d’Achille est la disparité entre chaque récit. « Histoires courtes » n’y échappe pas complètement, même si globalement ces délires macabres sont de bonne tenue, mais la lecture peut s’avérer moins fluide par moments. Et de la part de l’auteur de ces lignes, généralement peu adepte des nouvelles, ces propos doivent s’envisager comme un satisfecit. L’univers de Junji Ito, c’est un peu la rencontre de l’horreur et du merveilleux, parce que le merveilleux, ce n’est pas forcément une forêt enchantée où gambadent des licornes, c’est d’abord ce qui créé l’étonnement par son coté étrange et extraordinaire. Et cet univers évoque immanquablement un autre maître européen de l’horreur dans le neuvième art, en plus grinçant et plus grand-guignolesque encore, j’ai nommé Philippe Foerster, pendant belge du japonais, qui parvient avec brio à diffuser dans nos crânes ce si fascinant et glacial fluide.

27/02/2023 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
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C'est avec le manga La Déchéance d'un homme que j'ai découvert le travail de Junji Ito. Un trait unique, fin et fouillé, des thématiques souvent dures avec cette touche d'horreur qui fait sa marque de fabrique : voilà un auteur qui aura su construire un univers singulier et reconnaissable dès la première page ! Histoires courtes ne déroge pas à ce constat ; dès les premières pages en couleur que nous propose cette très belle édition de Delcourt, on reconnait le trait précis de Junji Ito. Ce sont ensuite 10 courtes nouvelles horrifiques qui vont s'enchaîner. Comme dans tout exercice du genre, ces dernières ne seront pas toutes de même intensité, mais l'ensemble est de bonne facture et tient plutôt bien la route, certaines sortant clairement du lot à mon goût. Voilà en tout cas je pense un album qui permettra aux curieux qui ne connaissent pas l'auteur de le découvrir et de se tourner vers d'autres séries plus développées s'ils adhèrent au savoir faire de Junji Ito.

25/11/2022 (modifier)