The Nice House on the lake
Angoulême 2024 - Prix de la série Will Eisner Award 2022 : Best New Series Ils s'imaginaient passer un chouette week-end dans une somptueuse villa en bord de lac. Onze "élus", réunis par leur ami commun, Walter, à priori doux et sympathiques. Mais au terme de la première soirée, le scénario idyllique tourne au cauchemar éveillé...
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Tous les conviés connaissent Walter - enfin, ils le connaissent un peu, en tout cas. Certains l'ont rencontré dans leur enfance, d'autres l'ont rencontré quelques mois auparavant. Et Walter a toujours été un peu... absent. Mais après une année difficile, personne n'allait refuser l'invitation de ce dernier dans une maison de campagne située à l'orée d'un bois et avec vue sur lac. C'est beau, c'est opulent, c'est privé – de quoi supporter les petites combines et les surnoms bizarres donnés par Walter. Mais ces vacances de luxe revêtent très vite des airs de prison dorée. Texte : Editeur.
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Date de parution | 03 Février 2023 |
Statut histoire | Série terminée (un autre cycle est prévu) 2 tomes parus |
Les avis
J'ai lu le diptyque qui compose le premier cycle il y a quelques semaines et sur le moment j'avais l'impression d'avoir "franchement bien" aimé, avec quelques petites réserves. Et je m'aperçois avec le temps qui s'est écoulé que ce qu'il m'en reste aujourd'hui, c'est justement plus ces petits détails gênants. Mon avis oscille donc entre le pas mal et le franchement bien. Je suis immédiatement rentré dans le récit, j'ai aimé l'idée de départ, j'ai aimé la mise en situation, j'ai aimé la première péripétie qui lance à merveille le récit. J'ai trouvé qu'il y avait une ambiance très réussie, amenée par le climat qui règne dans cette villa. Le début est excellent et prometteur. Il y a plusieurs chapitres qui s'enchainent où différents protagonistes font des découvertes qui pourraient être importantes pour la communauté mais ils font le choix de garder pour eux l'info. Et lorsque ces infos reviennent sur le tapis, ou sont découvertes par d'autres, cela fout un peu le bazar. C'est efficace à souhait, on a l'impression d'un puzzle qui se construit chapitres après chapitres. Et j'attendais, sans doute un peu trop, un dénouement en apothéose. Ca n'a pas été tellement le cas. Si on ajoute qu'il y a une douzaine de personnages principaux. C'est assez vite fastidieux de tous les identifier et les mémoriser, de se rappeler qui avait dit ça ou ça à qui 5 ans avant. C'est le premier point négatif, peut être le seul du premier tome. Mais la tournure prise par l'intrique dans le deuxième tome fait également partie de ce qui m'a légèrement moins convaincu. Un peu trop compliqué à suivre par moment. Certaines décisions et certaines explications ne m'ont pas paru très claires. Au final, une série originale et très plaisante, recommandée malgré les quelques détails qui m'ont dérangés.
“The Nice House on the Lake” présente une très bonne trame de scénario qui capte l’attention dès le début. Le découpage et la direction artistique sont intéressants, offrant une expérience visuelle plaisante et une narration fluide. L’ensemble fonctionne très bien pour moi, avec une tension constante et un mystère intriguant tout au long de l’histoire. Par contre, j’ai été un peu déçu par le manque de profondeur des personnages. Ils tombent souvent dans les clichés et le casting semble cocher toutes les cases du wokisme US, avec une représentation de divers groupes (une personne trans, un personnage noir, etc.). Vu d’Europe, cela peut devenir lassant et paraître forcé. Cette diversité semble parfois superficielle, ajoutée pour cocher des cases plutôt que pour enrichir véritablement l’intrigue et la dynamique entre les personnages. Un autre point en deça concerne le dessin des personnages. Le manque de précision dans les traits et les caractéristiques des personnages m’a souvent conduit à les confondre. Cela m’a obligé à revenir en arrière à plusieurs reprises pour clarifier qui était qui, ce qui rend forcément la lecture moins fluide. Malgré ces réserves, “The Nice House on the Lake” reste une lecture captivante grâce à son scénario bien ficelé et sa direction artistique efficace. C’est un comics qui mérite clairement d’être découvert et son succès ne tombe pas du ciel.
La belle découverte que voilà. A la fin du 1er tome, je pensais avoir l'équivalent d'un Locke & Key dans les mains: intrigues surnaturelles et problèmes de cohabitation au menu, desservi par un graphsime de très haut niveau. Mention spéciale ici à la colorisation! Des personnages réunis un "ami" commun coincés dans un huis-clos dont on veut connaître les tenants et aboutissants au plus vite. Et les auteurs nous les délivrent comme promis petit à petit, le dyptique pouvant se suffire à lui-même si l'on aime laisser planer les spéculations ou attendre la suite qui ne saurait tarder pour passer au niveau supérieur. Et là, il y a un potentiel énorme. D'ici là, une relecture permet de confirmer que les backgrounds de chacun des colocataires sont cohérents et les réactions des intéressés cohérentes également. J'avais peur des personnages clichés mais ça passe, même le comique est un vrai pitre dans l'âme, pas un boulet. Les flash-forwards sont parfois un peu verbeux et psyanalytiques, contrastant avec les dialogues assez "1 phrase - 1 juron" de plusieurs personnages tirant la tronche. Bref plein de très bonnes choses pour une suite que j'espère épique vu les décors lors des scènes de confidence de chaque protagoniste. (par contre, je ne comprends pas l'attrait de tous ces gens pour se lier d'une telle amitié pour Walter, un gars sacrément transparent)
Tome 1 Si l’on peut rarement se fier à la couverture d’un livre pour juger de la qualité de son contenu, dans le cas de « The Nice House on the lake », c’est l’exception qui confirme la règle. En examinant sa couverture, notre regard est comme aimanté par cette villa d’architecte représentée de nuit et évoquant la célèbre « maison sur la cascade » de Frank Lloyd Wright, cocon de lumière se reflétant dans les eaux en contrebas. C’est donc dans cette demeure (et son proche périmètre) que va se dérouler cette histoire absolument captivante. Pour concevoir son scénario aux petits oignons, James Tynion IV a intégré plusieurs ingrédients imparables. La villa de luxe paradisiaque, bien sûr, qui s’avérera très vite n’être qu’une cage dorée, dans laquelle va se jouer un huis-clos tendu, sorte de remake des « Dix Petits Nègres », où les protagonistes, affublés chacun d’un symbole par leur hôte et « ami » Walter, ne meurent pas (car ils ne peuvent pas mourir…), avec en toile de fond une fin du monde abominable dont on ne verra que de rares vidéos et photos sur les smartphones des invités. Ces derniers, sous l’égide dudit Walter, qui a « tombé le masque » et ne fera que des apparitions très ponctuelles mais perturbantes, vont se voir entraînés malgré eux dans un étrange jeu de piste aux rares indices, si ce n’est la présence de ces sculptures très énigmatiques qui semblent se livrer à une danse insolente. Si le trait épais et charbonneux d’Álvaro Martinez n’est pas particulièrement remarquable, il a le mérite de l’efficacité pour être au diapason du récit par son âpreté et son cadrage millimétré, totalement en phase avec les codes du comics US. Non seulement ce premier volet nous happe dès les premières pages, mais il nous tient en haleine jusqu’au bout. Irrigué par mille et un mystères, ce récit impressionne par ses qualités narratives de haute volée, servies par une imagination foisonnante. Il va sans dire qu’on a hâte de découvrir la suite de ce diptyque. Tome 2 L’apocalypse terrestre a eu lieu, et les « amis » de Walter continuent à s’interroger. Pourquoi celui-ci les avaient-ils sélectionnés pour les mettre à l’abri dans ce luxueux sanctuaire coupé d’un monde en train d’agoniser ? Peu à peu, les indices sont apparus et quelques réponses distillées au fil du récit sur les raisons de leur présence. Le plan était préparé depuis longtemps, et le groupe avait été choisi parce qu’il représentait « un échantillon stable de la population humaine ». De plus, leur nouveau statut leur conférait l’immortalité, suicide ou meurtre n’étant plus une option au cas où les choses tourneraient mal… Walter n’est donc pas humain, on l’aura vite compris, pas non plus un extra-terrestre, mais « quelque chose d’autre, difficile à décrire » dans une « langue ne [disposant] pas des mots adéquats ». Des révélations « flippantes », qui ne font que renforcer un peu plus le mystère de l’intrigue… Et c’est pour ce mystère même que l’on est indiscutablement happé par cette histoire. « The Nice House on the lake », c’est du lourd assurément, avec cette grosse et vieille question métaphysique à la clé, revisitée à l’aune des évolutions technologiques : qui sommes-nous et qui nous a créés ? Ne serions-nous que des créatures modélisées et programmables selon les désirs de nos démiurges ? Une question qui, à l’heure où l’intelligence artificielle est en train de coloniser et chambouler fondamentalement notre univers familier, se fait de plus en plus prégnante, à l’instar du livre d’Hervé Le Tellier, « L’Anomalie », qui évoque un événement « quantique » perturbant remettant en cause notre existence réelle et interroge la possibilité selon laquelle les êtres humains ne seraient que des « simulations ». Des questionnements extrêmement passionnants qui font le sel de cet ambitieux diptyque, du lourd donc, et c’est aussi un peu le revers de la médaille, le terme pouvant s’appliquer à la narration. Car au-delà du fond, le scénariste James Tynion IV a produit quelque chose d’assez touffu dans la forme, en intégrant mille intrications psychologiques entre les différents personnages en rapport avec la notion d’amitié, à savoir : une amitié authentique en apparence, en l’occurrence celle de Walter, ne pourrait-elle être sous-tendue que par le calcul et la manipulation ? De quoi devenir réellement parano, même si Walter, lui, semble très sincère… Bref, il faut bien reconnaître que la fluidité fait quelque peu défaut à la narration, même si l’on espérait après lecture du premier tome qu’il en soit autrement. Là où le bât blesse peut-être, c’est le fait que le récit soit encombré d’un trop grand nombre de personnages. A titre personnel, hormis Walter et deux ou trois protagonistes (Norah et Reg, Ryan à la limite…), j’ai eu quelques difficultés à distinguer les autres membres du groupe, qui n’ont pas une personnalité des plus marquantes, et leur représentation n’y contribue guère. Certes, Alvaro Martinez possède un trait assuré même s’il s’inscrit dans un certain académisme, mais l’aspect imprécis des expressions nuit à leur identification, obligeant souvent à un retour vers les premières pages du tome 1, où de petites fiches sont apposées à côté de chaque personnage. Si l’on parvient à faire abstraction de cela, on pourra apprécier sa trouvaille « baconienne » visant à faire ressortir l’étrangeté extra-humaine de Walter, mais aussi la puissance visuelle de son dessin et de la mise en page associée. Ce second volet de « The Nice House on the lake » se termine sur un coup de théâtre dont on ne révélera évidemment rien, mais ouvre la perspective d’un nouveau cycle. Malgré les bémols évoqués plus haut, on se dit qu’on aura FORCEMENT envie de le découvrir. Et c’est sans doute dans ce constat — le lecteur est bel et bien piégé dans cette « jolie maison » — que se tient la réussite des auteurs et la force de cette œuvre, qui incontestablement aura marqué l’année de son empreinte.
Mise à jour suite à lecture du deuxième tome. Une lecture vraiment déroutante. Walter va réunir 10 de ses meilleurs amis, nombreux s'étaient perdus de vue après leurs études, pour des retrouvailles dans une somptueuse villa au bord d'un lac en pleine nature, loin de tout. Le week-end va vite prendre une tournure inattendue. Je retrouve James Tynion IV après son décevant House of Slaughter et son surprenant The Department of Truth et ce "The Nice House on the Lake" m'a vraiment décontenancé. Un huit clos à la Agatha Christie qui va basculer dans le fantastique. Une narration singulière avec des pleines pages de conversations type SMS et faite de nombreux flash-back sur les protagonistes pour mieux comprendre leurs liens avec le mystérieux Walter. Des personnages aux personnalités différentes, des relations complexes et des vraies surprises font de ce récit une petite merveille. J'ai été happé dès les premières pages par cette histoire au rythme lent et menaçant, dans un climat de suspicion et à l'intrigue ténébreuse. J'ai beaucoup aimé le dessin de Alvaro Martinez, un dessin qui joue beaucoup sur les ombrages et qui engendre une atmosphère angoissante bien aidé par une colorisation sombre. Une mise en page réussie. Une jolie découverte. Un premier tome captivant et haletant, vivement la suite. Tome 2. Un deuxième opus dans la même veine que le premier, toujours ce huit clos et les nombreux flash-back, mais l'intrigue se resserre jusqu'au dénouement final, dénouement qui me convient et qui laisse la porte grande ouverte pour un second cycle. Côté dessin, c'est toujours aussi bon, avec un bémol sur certains visages qui sont justes esquissés. La colorisation est parfaite. Une très bonne série que je recommande. Je serai de la partie pour un nouveau cycle.
James Tynion IV et Alvaro Martinez nous proposent le blockbuster DC Black Label de ce début d’année 2023 : The Nice House on the Lake. L’intrigue se présente sous la forme d’un huit clos tendu et oscille entre horreur et science-fiction. La place forte est faite au mystère : évènements inexplicables, motivation du personnage central, choix des invités, les symboles mystérieux attribués à chaque invité, et puis la maison elle-même et ses environs. Tous ces éléments fait qu’on se retrouve un peu avec une histoire à la « Lost » (la série télévisée), mais plus noire. Je ne peux pas en dire plus sans spoiler, mais je dois avouer que je me suis retrouvé scotché, malgré le côté déjà-vu. La narration est maitrisée, avec ces flashbacks judicieux qui introduisent chaque chapitre. Les personnages sont un peu irritants, mais bien campés et suffisamment charismatiques pour qu’on puisse les différencier facilement. Le tome 2 conclut l’intrigue, et apporte des réponses relativement logiques, et une fin satisfaisante, mais qui laisse la porte ouverte à un autre cycle, que je pense lire. La mise en image de Alvaro Martinez est parfaite et très moderne. Une histoire originale et rondement menée, que je conseille aux amateurs du genre.
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