Poisson à pattes

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Et si l'autre était pire ?


Les petits éditeurs indépendants Sorcières

Bastien, un jeune homme tiraillé entre sa loyauté envers son père et sa soif de connaissance, vit dans un monde où la curiosité intellectuelle est synonyme de sorcellerie. C’est avec Sidonie, que les villageois suspectent d’avoir signé un pacte avec le Diable, qu’il partage le plus d’atomes crochus. Si Bastien se pose tant de questions, c’est aussi parce qu’il cherche à élucider le mystère de ses propres origines.  (texte : Pow Pow)

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 13 Octobre 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Poisson à pattes © Pow Pow 2021
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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09/01/2023 | Spooky
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Par Canarde
Note: 3/5
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J'ai acheté ce petit album souple dans ma librairie de campagne, intriguée par son titre et sa couverture renfrognée et mate. L'adresse annonce la couleur : "La vie, ça finit toujours mal." Même si elle est attribuée à Marcel Aymé, je soupçonne une escroquerie, car bien malin celui qui retrouvera ici l'esprit des contes du chat perché ou du Passe-muraille ! Le dessin montre des personnages minimalistes, (sphères, tubes, cônes, pyramides : les formes sont bizarrement géométrisées) le trait est gras, et la couleur déroutante. L'ambiance un peu glauque et néanmoins médiévale (sorcellerie, astronomie clandestine, marâtres, troisième œil, marchés, bergères et compagnies) est réveillée par un parlé aux accents québecois. C'est bien ce dernier aspect qui réjouit à la lecture, et bien-sûr le scénario, qui est quand même bien troussé et réussit à être prenant en manipulant les clichés sans précautions particulière, navigant entre le conte psychanalytique et le gore. Une sorte d'ovni au pays de La Céline.

17/01/2023 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
L'avatar du posteur Spooky

Tiens, cet album est passé totalement inaperçu dans nos contrées, alors qu'il est sorti il y a plus d'un an, et qu'il est pétri de qualités. Commençons par le dessin. Se plaçant dans une large veine graphique inspirée par les premiers "Donjon", on y décèle un style particulier, avec des personnages en forme d'obus, sans épaules et sans cou. C'est très étrange de prime abord, mais le génie de la mise en page de Blonk, et ses jolis décors, font vite oublier ce sentiment d'étrangeté. Le récit nous plonge dans un Moyen-Âge "moyen", en un lieu indéterminé, et cette imprécision n'a pas vraiment d'importance car l'histoire pourrait en effet se passe n'importe où en Europe pendant cette grande époque d'obscurantisme. La seule incongruité étant que les personnages parlent le français du Québec, patrie de l'auteur. Mais là encore, pas vraiment gênant pour les lecteurs francophones du Vieux Continent, si certains termes sont éloignés des nôtres, le contexte permet de les comprendre dans effort. Nous voilà donc dans une communauté médiévale "classique", confrontée à ce qu'elle n'aime pas, à savoir la différence. laquelle est représentée par Bastien, réellement différent, et Sidonie, qui sait seulement se servir de ce qu'il y a autour d'elle, dans la nature. En vérité elle est un peu plus que cela, mais elle met ses connaissances et ses pouvoirs au service des autres. Mais cette différence gêne, et l'action conjuguée de deux ou trois personnages malveillants va obliger ce couple improbable à devoir agir pour sauver sa vie. L'issue ne va pas être très heureuse, hélas, mais elle est presque inéluctable. Malgré la présence -discrète- d'éléments fantastiques, c'est cette vraisemblance qui m'a séduit dans le récit, cette cruauté qui faisait rage il y a 500, 800 ou 1 000 ans, et qui cause encore des ravages aujourd'hui. Les dialogues et les situations sont extrêmement travaillés, et pour cause, puisque Blonk a mis 7 ans à faire cet album, après le premier, "23h72", chez le même éditeur. Une belle découverte.

09/01/2023 (modifier)