Enfant de la nuit polaire
Ayant grandi en Sibérie, Julia Nikitina vit désormais loin de sa mère et de sa terre d’origine. Elle repense à son enfance dans le grand Nord...
Autobiographie La Boite à Bulles Les petits éditeurs indépendants Russie Sibérie
Julia Nikitina a grandi à Salekhard, dans le Nord de la Russie. Toute son enfance, elle l'a vécue au rythme de cette terre arctique, de ses saisons contrastées, et du fleuve Ob. À seize ans, pourtant, elle quitte sa ville natale pour Tioumen afin d'y étudier le dessin. L’adaptation à la grande ville est difficile : elle souffre d’agoraphobie, il lui faut faire ses preuves et les doutes l’assaillent. D’autant que son passé se rappelle sans cesse à elle, lui chuchote que sa place n’est pas au milieu des immeubles et des allées goudronnées. Malgré tout, Julia s’obstine et part, un peu plus tard, pour Saint-Pétersbourg afin d’y poursuivre ses études. Elle veut désormais voir le monde, mettre des kilomètres entre elle et cette terre natale qui n’a en fait rien à lui offrir. Au fil des voyages, pourtant, elle renoue avec ses origines et, petit à petit, comprend : elle porte le Grand Nord en elle. Un récit délicat sur l'enfance, l'exil, l'attachement à la terre, à la mère. Texte : Editeur.
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Date de parution | 01 Février 2023 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Autobiographie aux légers accents de psychanalyse d'une jeune artiste russe. Celle-ci est originaire du Grand Nord Russe, d'une petite ville portuaire au-dessus de l'Oural "dans l'obscurité glacée de la toundra" comme le dit l'autrice, où elle vit seule avec sa mère depuis sa petite enfance. Cet isolement et cette absence de lumière la majorité de l'année ont marqué son être et son esprit artistique et ont complexifié la suite de ses études l'empêchant de s'intégrer au mieux dans les plus grandes villes vers lesquelles elle partira étudier. Sans parler de ses regrets d'avoir abandonné sa mère seule sur place tout en se demandant si elle va suivre le même parcours qu'elle qui a aussi quitté sa région d'origine. C'est sur cette errance entre la recherche de ses racines et la poursuite de son désir de carrière artistique qu'elle va nous amener à partager ses pensées et souvenirs au cours de cette bande dessinée. L'obscurité de sa ville natale, on la retrouve dans son graphisme. Les grands aplats de noir y sont très présents et couvrent la majorité des décors, au point de ressembler parfois à des dessins à la carte à gratter, effet appuyé également par les ombrages hachurés. Malgré cette noirceur parfois pesante, le graphisme se révèle élégant et agréable par son aspect sobre et légèrement naïf. Le fond de l'histoire est intéressant, surtout pour quelqu'un désireux d'avoir un aperçu de la vie dans l'extrême Nord Russe et d'y suivre une artiste indépendante dans un pays qu'on associe davantage à son régime autocratique et à son industrie minière et énergétique. Mais le résultat final m'a paru un peu superficiel et décousu. On survole la réalité de cette vie dans ce port nordique, se contentant essentiellement du compte-rendu des échanges et émotions entre la mère et sa fille. Et quand elle entame pour de bon sa formation artistique, on la voit passer de ville en ville sans jamais donner l'impression de s'y attarder, dans un éternel doute, en recherche d'elle-même, une errance qui apparait au final assez désordonnée dans sa mise en scène. Concrètement, j'ai ressenti un manque de structure et de maîtrise du message que l'autrice voulait transmettre à ses lecteurs. Reste donc un agréable graphisme et un sujet de fond plutôt original, mais pas une BD marquante au final.
Je trouve que cette formule du texte de l’éditeur résume parfaitement cet album : « Un récit délicat sur l'enfance, l'exil, l'attachement à la terre, à la mère. » Il s’agit d’une autobiographie très classique d’une autrice et artiste russe, dont il s’agit ici du premier album publié en France (une courte interview en fin d’album permet d’ailleurs de faire sa connaissance). L’histoire est très personnelle, et parle de son enfance, de son attachement à sa maman, de sa région natale, de sa carrière d’artiste, ses problèmes de santé… rien de bien renversant, mais l’album se lit facilement, grâce à une narration maitrisée et légère (il y a peu de textes). La mise en image est élégante, avec un style qui rappelle un peu la gravure (ce que l’autrice confirme d’ailleurs dans l’interview). Un album sympathique, que je recommande aux amateurs d’autobiographies. Reste à voir si l’éditeur va traduire et publier ses autres BDs : Les voyages du magicien, Journal des tempêtes, et Signes du courant.
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