Le Corps est un vêtement que l'on quitte

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)

À 15 ans, alors qu'il intègre le prestigieux club de rugby de Bordeaux, Julien voit son avenir devant lui tout tracé : il sera rugbyman professionnel. Mais une violente chute au cours d'un match lui fait perdre connaissance et vivre une EMI (expérience de mort imminente) qui le met sur la piste d'un lourd secret de famille.


Secrets de famille...

Revenu de cette expérience bouleversante aux frontières de la vie, il demande à ses proches qui est l'homme qui l'a accueilli au seuil de la mort. Ce dernier dit s'appeler Paul et lui livre un glaçant secret de famille. Entre l'incrédulité des soignants, qui ne voient là qu'un simple épisode hallucinatoire, et le violent déni que ses proches lui opposent, Julien entreprend de soulever une chape de plomb que son père – tyran domestique – maintenait hermétiquement fermée sur le clan familial depuis des années.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Mars 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Corps est un vêtement que l'on quitte © Glénat 2021
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)
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20/01/2023 | grogro
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Par gruizzli
Note: 1/5
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Ça fait très longtemps que ça ne m'étais pas arrivé, mais là je n'ai pas tenu, j'ai renoncé : je n'ai pas fini cette BD. En fait, je me doutais que ça ne me plairait pas lorsque j'ai vu le ton et le chemin qu'empruntait la BD. Et là, je dis non direct. Je suis un cartésien pur et dur, mais avec une motivation derrière. Je ne crois pas ce que je vois parce qu'on peut me tromper, je peux confondre, je ne connais pas tout. Récemment encore j'ai pu découvrir que le chaton que nous avons ne fait pas le poids que j'estimais mais plus du double. Je me trompe, mais ma balance non, et c'est pour ça que je ne crois pas en moi, mais je sais qu'elle indique le vrai. Si je commence par cette notion, c'est parce que la BD contient exactement ce que je déteste parce que cela va à l'encontre de mes principes dans le domaine : croire les gens, estimer que leur avis est juste (et pas simplement que leur ressenti est réel, non pas leur conclusion), que les EMI sont des approches de l'au-delà, qu'il y a un au-delà et quelque chose après la mort ... Je déteste ces messages. Je les déteste d'autant plus que je les trouve dangereux pour toutes les personnes en faiblesses à cause d'un deuil, d'une souffrance, d'une maladie. Parce que des gens capitalisent dessus et arnaques des personnes uniquement sur les croyances. La BD avait donc intérêt à assumer sa ligne éditoriale. Et ce que j'ai lu, c'est tout l'inverse : à fond dans les croyances, les représentants de la science se trompent et tout semble aller dans tout les sens. Le personnage du père m'a paru vite antipathique et j'ai un curieux soupçon sur le fait qu'on en fasse un homme de paille du scientifique rationnel. Le côté découverte de secret de famille semble intéressant au début mais s'oublie vite, et tout le blabla sur le côté ésotérique, mystérieux et étrange des EMI m'a agacé. C'est pas parce qu'on ne comprend pas un phénomène qu'on doit le voir comme mystique, surtout que si chaque personne ayant fait une EMI était voyante paranormale, distinguant les âmes et les morts, on aurait de quoi vérifier de façon factuelle ! Bref, l'auteur va dans les croyances irrationnelles à fond les ballons, l'enrobe d'une jolie histoire et néglige ce que l'on sait réellement de ces EMI, au-delà des simples témoignages. Bref, la BD m'énerve. Elle est dans cette vision new-age qui cherche dans les derniers recoins non-expliqué par la science des possibilités de se rassurer sur un monde après la mort, sur l'existence de l'âme et sur le divin. Sauf que rien de tout ça n'est prouvé, ne l'a jamais été et n'a globalement que servi à enrichir des sectes dans le monde, des charlatans de tout poil et des escrocs. Je suis trop cartésien pour cette BD, je le répète, mais j'ai vu trop de souffrance lié à ces croyances irrationnelles de personnes qui auraient plus besoin d'un psy que d'un médium. Et ça, je ne peux pas passer outre.

26/07/2024 (modifier)
Par grogro
Note: 4/5
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C'est ma première rencontre avec Eric Liberge, auteur au dessin réaliste. Si ce n'est pas franchement mon gros kif, je reconnais qu'il fait amplement l'affaire. Le récit quant à lui, est en revanche mené de main de maître. J'ai lu ce gros pavé d'une seule traite, et il y a presque deux cents pages. Ce qui m'a attiré vers cette grosse BD, c'est clairement son thème : les EMI, soit les Expériences de Mort Imminentes, l'un des phénomènes les plus connus du grand public parmi les nombreuses expériences péri-mortelles. C'est un sujet qui me passionne depuis quelques années. J'ai lu quasiment tout ce qui a été édité en français sur le sujet, de Jean-Jacques Charbonnier, anesthésiste, à Olivier Chambon, psychiatre (qui s'est en outre beaucoup intéressé aux traitements psychédéliques et à la Conscience). Il y a beaucoup à dire sur tout ça, et le moins que l'on puisse dire, c'est que tout est extrêmement troublant. Les témoignages, nombreux, suffisent déjà à ébranler les certitudes de celui qui se penche un peu sérieusement sur le sujet. Beaucoup pensent savoir, beaucoup ont écrit pour décrédibiliser témoins et chercheurs, mais il faut savoir qu'il ne s'agit ni d'hallucinations dues aux substances chimiques, ni de rêves. Tous les témoignages sont nets, précis, et leur souvenir (pour ceux qui ont vécu une telle expérience) ne perd rien de sa force au fil du temps (ce n'est donc pas un rêve). En outre, ils concordent tous, quelles que soient la culture ou les croyances de la personne (ce n'est donc ni une hallucination, ni un trip qui sont eux très personnels et tous différents). Enfin, les témoignages laissent pantois parce qu'il restituent les paroles ou les actes de personnes éventuellement présentes dans une autre pièce, ou un autre lieu, plus lointain. Et surtout, last but not least, une telle expérience change définitivement la personne qui l'a vécue. Mais bref, je ne voudrais pas faire un papier sur les EMI. Néanmoins cela me semblait nécessaire de digresser ainsi parce que Liberge restitue très bien toutes ces manifestations, y compris l'incrédulité qui affecte les proches et l'isolement dans lequel se retrouve parfois la "victime", seule face à cette réalité d'un autre monde dont elle ne sait que faire si elle ne trouve pas une oreille attentive. Dans le cas qui nous intéresse ici, Julien, notre jeune protagoniste, reçoit en outre une révélation au cours de son EMI (ce qui est parfois mentionné par les Victimes d'EMI). Et cette révélation devient le fil rouge de cette BD. Tout est très bien senti, et très bien restitué, au point qu'on se demande à la lecture s'il ne s'agit pas d'une expérience personnelle. Liberge nous gratifie donc d'un récit très solide et haletant aux côtés du jeune Julien. On ère avec lui dans sa quête incertaine, on gamberge jusqu'à cette fin en couleur (alors que le dessin est réhaussé d'un très joli monochrome quasiment jusqu'au bout), à la hauteur des ambitions de cet ouvrage. A lire absolument avant de mourir ! Ou après...

20/01/2023 (MAJ le 20/01/2023) (modifier)