Le Contrôleur de Vérité
Premier "long" récit de Vanoli...
Ciboulette Les petits éditeurs indépendants
Fernand était dans la police, il est désormais contrôleur de vérité. Accompagné par son chien il erre dans les rues de la ville pour traquer les menteurs. Il entre chez les gens, dans les bus, dans les magasins, partout et vérifie que tout le monde dit bien la vérité. Un matin il reçoit une lettre de son frère qui lui demande de venir rapidement chez lui. Fernand saute dans le train et rejoint la maison de son frère à la campagne qui lui annonce la gravité de l’affaire : on lui a volé trois poules. Instantanément Fernand sait qui est le coupable, il le dénonce. Mais dire la vérité n’est pas toujours bon et à trop vouloir s’impliquer pour la noble cause, Fernand commence alors sa dégringolade vers un grand trou noir…
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Date de parution | Juillet 1999 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C’est une des premières productions de Vanoli – du moins aussi « longue ». L’album date de la même époque que La Comète, que j’avais plutôt aimé. Ce qui saute aux yeux tout d’abord – et pourra sans doute indisposer certains lecteurs – c’est le style graphique de Vanoli. En tout cas, moi je l’ai bien aimé. Son travail du Noir et Blanc, très expressionniste, s’écartant des canons habituels – jouant sur des à-plats, refusant la perspective classique, usant de plongées et contre-plongées fantaisistes et brinquebalantes, tout ceci m’a réellement séduit. L’histoire en elle-même n’en est pas vraiment une. En tout cas là aussi on s’affranchit des critères plus communs. De la poésie, une touche d’absurde (un chouia de Kafka quand même dans ce personnage de Contrôleur de Vérité !) et un peu de loufoque, pour une intrigue sans réelle linéarité ni fin, mais qui promène le lecteur au rythme de l’imagination de l’auteur. A feuilleter avant d’acheter, mais je suis content d’avoir franchi le pas. note réelle 3,5/5.
Je n'ai pas du tout aimé le trait épais et noirci de cette bd. Dès lors, c'est avec un gros inconvénient qu'on se force à lire ce récit un peu étrange. Il est question d'un contrôleur de vérité au nez très crochu. Tiens donc ! On n'a pas intérêt à mentir sur son passage. La vérité et rien que la vérité. La vertu dans toute sa splendeur presque biblique ! Il se définit d'ailleurs lui-même comme le cavalier blanc de la vérité, le Saint-Georges qui dépècera le dragon cracheur de la flamme du mensonge. Rien que ça ! On sent bien qu'il s'agit d'une fable ou un conte moral. Il sera intéressant de voir ce que le destin réservera à ce contrôleur de vérité qui brisera des vies au nom de cette recherche. Doit-on forcément trancher la tête de sa bien-aimée pour savoir si on l'aime encore ? Cela me fait singulièrement penser à la question pratiquée par l'Inquisition religieuse. Si on meurt, c'est qu'on a dit la vérité. C'est clair que dans ces conditions, il vaut mieux mentir quelquefois...
Cette BD est dans la lignée des "Simplissmus" et autres récits à la Vanoli. Il emprunte plus ou moins ses idées dans l'univers kafkaïen et nous offre des histoires plaisantes et originales. "Le contrôleur de vérité" est une petite BD qui se lit relativement vite. On est vite absorbé par le récit et ce personnage étrange. Le scénario n'est pas linéaire pour un sous, on est surpris par les réactions du contrôleur de vérité. Avec un tel personnage, il y avait moyen de faire plusieurs récits. Le dessin est gras avec une apparence sale mais il convient parfaitement à cet univers noir et absurde. Note affinée : 3.5/5 que je pousse à 4 car j'ai pris du plaisir à lire ce one shot.
Hein ?! Pourquoi c'est marqué 'Roman Graphique' dans la section genre ? Le contrôleur de vérité est un one-shot que je considèrerais plutôt comme un conte un peu cynique. Tout le long de l'album, on suit la vie quotidienne d'un homme qui est obsédé par la vérité et qui est capable de détecter un mensonge. On croise aussi quelques éléments fantaisistes dans l'histoire dont un renard humanisé. Bref, c'est une fable que nous donne Vanoli et j'ai bien aimé. SPOILER Il y a plusieurs bonnes idées comme la scène où le contrôleur pousse la logique de la vérité jusqu'au bout en coupant la tête d'un jeune amoureux ('L'amour est plus fort que la mort c'est la vérité !' ). FIN DU SPOILER Rien que pour cela, je pense qu'il faut lire ce one-shot.
Vanoli nous propose ici un monde étonnant dont l’écho résonne particulièrement bien à l’heure de l’ultra surveillance que nous subissons en France. Le personnage de Fernand est réellement intéressant, ce qu’on prend pour de la dureté n’est en fait qu’une façon quasi militaire d’obéir à ce que lui dicte sa foi. La Vérité avec un grand V, comme c’est écrit sur son espèce de vêtement de jute sombre façon moine, c’est son sacerdoce, une obstination et une sinécure. Sans en donner l’apparence, la descente aux enfers que Fernand va connaître nous propose une réflexion sur la justice (et la manière dont elle est rendue, les critères sur lesquelles elle s’applique) et sur la Vérité (La Vérité contre les vérités…). Rien de révolutionnaire toutefois mais c’est un des nombreux aspects très sympas de cette BD. A ce titre la fin de l’histoire est particulièrement symbolique, simple mais efficace. Le dessin de Vanoli est toujours aussi à part, tourmenté à l’extrême, proche d’une certaine forme allemande de l’expressionnisme et il faut aimer, en ce qui me concerne c’est le cas. Un auteur qui mérite vraiment d’être découvert.
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