Dernière pute avant la fin du monde
115 pages de viande éclatée contre les murs, un peu de tendresse, des BREUM à la tonne, des gros moteurs et des gueules en vrac : on ne change pas une équipe qui gagne.
Les petits éditeurs indépendants Séries avec un unique avis Trash
La société passée au broyeur, ça donne Dernière Pute avant la fin du monde, le nouvel album 100 % inédit de Marsault.
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 12 Octobre 2017 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Le seul album de Marsault que j'ai lu pour l'instant, et finalement ça ne me pousse pas à continuer à découvrir l'auteur. Dieu que c'est vulgaire, dirait ma mère qui n'est pourtant pas croyante. Marsault développe ici des histoires courtes sans aucun filtre, exposant nombre de ses gimmicks (je connais l'auteur via les dessins qu'il met en ligne sur facebook) avec une gratuité de violence et du verbe qui est assez notable, je dois bien dire. Ça insulte, ça gueule, ça tabasse, ça vomit ... C'est présenté comme impertinent mais c'est surtout grossier et vulgaire d'abord. J'ai souvent remarqué la confusion entre les deux, mais l'impertinence contient en ses germes quelque chose de plus que la simple grossièreté : ici, rien ne ressort de cet ensemble. Pas de critique constructive (a part peut-être "c'est pas bien d'être gros"), pas de considération sur le monde (le type fait une crise de la quarantaine mais sans que la logique derrière n'intervienne) etc ... En fait, j'ai l'impression de voir quelqu'un faussement subversif qui pense que faire le pitre de manière grossière et ajouter merde à chaque phrase fait rire. Alors oui, deux minutes, et puis Bigard à bien construit une carrière, mais à la longue ça ne reste pas. Et contrairement aux esprits de Hara-Kiri ou de Gotlib dont Marsault se revendique, il n'y a pas l'essentiel : la critique. Hara-kiri dézinguait la publicité, le capitalisme, les patrons, les bourgeois, les beaufs, Gotlib parlait de nos façons de voir les famines en Afrique, de comment la guerre ou la naissance d'un enfant nous affectent, dézinguait la bien-pensance des BD pour enfant en racontant des conneries (non grossières d'ailleurs). C'était revendiqué, ici c'est juste lourd. Finalement, de la lecture de l'album me reste surtout les images que Marsault produit avec son trait noir léché mais pas toujours précis, et usant souvent d'artifices communs (plusieurs tics se retrouvent pages après pages, surtout sur les personnages). Les portraits qu'il propose sont déjà plus intéressant, mais mettre une kro dans les mains d'une bonne sœur qui allume une clope à un cierge, c'est certes transgressif mais pas subversif. C'est pas du Sœur Marie-Thérèse des Batignoles, quoi, ça critique pas l'institution religieuse, les dogmes ou les traditions. C'est juste un dessin avec une idée qui semble marrante. Comme les jours où l'on a un coup dans le nez et qu'on réinvente l'humour. Généralement, c'est moins drôle une fois revenu à jeun. Là, ben c'est pareil. A jeun, c'est plus pathétique qu'autre chose. Mais pour ne pas faire juste un avis à charge, je dirais quand même que je sens que Marsault veut faire ce qu'il ne fait pas. Il y aurait moyen de parler de ces petites gens, des sales tronches, des ouvriers brisés par le travail, les putes des rues minables etc ... Il me semble qu'il aurait de quoi faire, mais il manque à tout ça une réelle volonté de dénoncer quelque chose. Juste montrer, ça ne dit rien. Et avec de la grossièreté, ça n'en fait pas une œuvre subversive. Désolé !
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site