Capital & Idéologie
D’où viennent les inégalités et pourquoi perdurent-elles ? Pour répondre à ces questions, le livre propose une version accessible à tous du best-seller de Thomas Piketty, Capital et Idéologie.
A travers les âges Documentaires École supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg Economie
Dans cette grande enquête historique, parfois teintée d’humour, Claire Alet et Benjamin Adam ont conçu une saga familiale. Jules, le personnage principal, né à la fin du XIXe siècle, incarne le rentier, figure privilégiée d’une société hyper inégalitaire où la propriété est sacralisée. Lui, sa famille et son entourage vont vivre l’évolution des richesses et des modèles sociaux. Huit générations se succèdent ainsi, traversant toutes les époques. Jusqu’à Léa, jeune femme contemporaine qui va découvrir le secret de famille à l’origine de leur patrimoine. La « petite histoire » de cette famille rejoint alors la « grande histoire ».
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Date de parution | 18 Novembre 2022 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Chopée au vol à la médiathèque juste avant de partir en vacances, cette grosse BD d'économie constitue une surprise tout à fait inattendue. Déjà, pourquoi ai-je emmené ça en vacances ? Il est pas un peu maso le gars des fois ? En fait, ça doit être lié aux élections récentes (et elles aussi tout à fait inattendues). Thomas Piketty est un économiste de gauche, espèce rare. En plus de ça, l'homme s'est engagé ouvertement en politique et à balancé quelques déclarations assez étonnantes. Enfin, j'avais quand même envie de comprendre quelques trucs, et Piketty (que j'entendais parfois sur Inter) me semblait assez indiqué. C'est donc lesté de cette adaptation, glissée au milieu de mon interminable PAL (pile à lire) que je suis parti sous le soleil, avec cette petite idée que je reviendrais sans l'avoir ouverte. Raté ! J'ai tout lu et avec une avidité telle que j'ai expédié l'affaire en un jour. La raison ? Le dessin, l'humour, et surtout cette idée excellentissime de raconter l'histoire à partir de la Révolution à travers une famille de nobles et sa descendance. Le dessin ? C'est Benjamin Adam qui s'y est collé. Je ne connais de lui que Soon, une BD de SF absolument étonnante et décalée, mais géniale, et aussi Fluide (qui m'avait quant à elle laissé sur le seuil). Il a un bon trait, à la fois simple et expressif, et sait varier les plans. Et puis je le découvre, mais l'auteur fait ici montre d'un humour finaud distillé avec justesse. Mais la grosse idée de Capital & Idéologie, c'est son point de vue narratif. En effet, on suit une famille richissime à travers le XIXe et le XXe siècle, et avec elle le devenir de son capital financier et immobilier, et ça, c'est très fort. On aurait pu en effet s'attendre à voir la chose expliquée de manière assez classique (et clinique) à travers les mouvements de contestations, les révolutions, les révoltes ouvrières, que sais-je encore. Mais non ! Ici, on est avec les dominants. On les voit s'inquiéter pour leur épargne, pester contre les politiques sociales, maudire les politiques égalitaires... Une BD qui gratte un peu où ça fait mal ! Bref ! C'est génial. On entre dedans facilement, on comprend immédiatement les enjeux des propositions de lois et les conséquences de celles-ci quand elles sont appliquées. En outre, il y a une volonté d'être compréhensible, parfois peut-être un peu trop. Du coup, certaines notions sont à mon sens expliquée trop rapidement. Mais bon, ça doit venir de moi qui suis vraiment limite quand il s'agit d'économie (par exemple, je ne comprends toujours pas le principe de l'offre et de la demande qui demeure pour moi un non sens, une règle sans règle)... Bref ! Le Capital selon Adam et Piketty, c'est bon, mangez-en. De mon côté, à peine rentré de vacances, je suis passé commander le livre dont est tiré cette BD chez mon libraire, c'est dire !
Quelques années après avoir lu Economix, et quelque mois après la lecture d'Le Monde sans fin, j'ai un peu trainé à acheter celui-ci. Je me disais "est-ce que je vais apprendre quelque chose de nouveau ? " Eh bien oui. Le questionnement est plus proche de économix : comment en arrive-t-on à autant d'inégalités sociales, pourquoi l'économie finance-t-elle si mal nos hôpitaux et nos écoles ? Mais c'est une étude historique qui va jusqu'à des propositions, ce qui nous laisse moins dans la déprime, et en ces temps, c'est plutôt une bonne chose ! La prise en compte du fait que notre vieille Europe s'est construite sur l'esclavage, nous mènera assurément vers des solutions différentes de celles de Jancovici qui insidieusement continue dans cette voie... 1. le parti graphique est très efficace et agréable. Les lecteurs de la revue dessinée retrouveront les pages pastelles et souvent bicolores de Benjamin Adam, où les contrastes forts de valeur entre les cases donnent un rythme visuel et un cadre sécurisant. Dans le même esprit, les bulles noires ou blanches aident à suivre les personnages dans leurs dialogues. Chaque chapitre s'appuie sur un fond de couleur différente, ce qui fait qu'on pourra le retrouver (intéressant dans une BD/thèse, où le fond est roboratif et complexe, il faut parfois faire des retours en arrière) 2. l'idée de découper les étapes de l'histoire suivant les aventures d'une famille aurait pu sembler artificielle, et même si les anachronismes langagiers ne manquent pas, le sous-texte de l'histoire familiale nous aide vraiment à fixer notre attention. Les caractères des personnages, installés dans leur généalogie et leur environnement social et historique, réussissent à nous toucher malgré leur discours parfois didactique. On ressent que les choix idéologiques sont liés à des habitudes familiales mais aussi à des intérêts financiers qui se modifient avec les évolutions géopolitiques du monde. 3. Quelques chiffres, quelques dates, , on prend parfois à parti le lecteur, et c'est une histoire de l'économie en France jusqu'à nous en 2020 ! Après le covid, après me-too, l'album se termine par 6 propositions de Thomas Piketty pour diminuer les inégalités sociales au niveau européen. Des propositions de modification du droit social des entreprises, de la fiscalité du patrimoine, une taxe carbone progressive (et non proportionnelle) , bref des outils atteignables. Contrairement au "monde sans fin" de Blain et Jancovici qui assoient leur solution sur la continuation du pillage de l'uranium dans des pays lointains, sans se soucier de la légitimité de ce choix, ici l'objectif est bien de réduire les inégalités d'abord. Redistribuer différemment et éduquer mieux, pour que les décisions puissent être prise de manière légitime. Bel objectif, qui me parle plus en tout cas !
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