Al Capone

Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 5 avis)

La vraie fausse histoire du plus grand gangster de tous les temps !


Gangsters Les petits éditeurs indépendants New York

La véritable histoire du plus grand gangster de tous les temps… ou plutôt, ce qu’il veut bien en dire. Quand vous naissez à Brooklyn en 1899 dans une famille pauvre italienne, quelles sont vos chances de vous en sortir ? Peut-être votre doigté particulièrement habile pour tricher aux cartes ? Sans doute aussi votre charisme et votre culot qui vous feront remarquer par les voyous du quartier, puis par les poids lourds du crime organisé… ? Si vous êtes, par-dessus le marché, intelligent et prêt à tout pour vous détacher du lot, alors la prohibition, tout juste instaurée dans tout le pays, vous ouvrira les portes du succès !

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Août 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Al Capone © Sarbacane 2022
Les notes
Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 5 avis)
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15/02/2023 | Antoine
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Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

Je connais un peu la période de la prohibition du côté des mafieux, notamment avec l'excellente biographie (très orientée mais très instructive) de Lucky Luciano, "Testament". Dans l'ouvrage, Luciano mentionne Al Capone qu'il n'a que peu rencontré et qu'il laisse "gérer" Chicago. Si je fais le parallèle, c'est qu'ici le récit prend la même tournure que dans l'autobiographie de Luciano : de petit mafieux dans les quartiers pauvres, Al Capone va s'intégrer dans la mafia à l'adolescence, pris sous l'aile de gros bonnets, prendra de l'ascendant avec ses méthodes brutales et modernes (il tient une comptabilité, gère l'ensemble comme une entreprise...) jusqu'à prendre le contrôle de la mafia d'une ville (voire prendre le contrôle DE la ville). Et ensuite, la chute inexorable, pour fraude fiscale... Le parcours de Al Capone est assez ressemblant à celui d'autres mafieux de son époque, qui va connaitre deux changements majeurs de la mafia : l'arrivée d'une nouvelle génération de mafieux, inspirée de l'entreprise et avec la volonté de réconcilier les nations (Juifs, Irlandais, Italiens, Anglais...) pour ne faire plus qu'un seul syndicat du crime ; mais aussi la prohibition, source d'enrichissement encore mal mesurée de cette mafia. La BD se propose donc de brosser un portrait de truand, gangster assumé mais en utilisant un procédé habile : Al Capone raconte toute l'histoire à sa petite maman, expliquant à quel point il a été un bon garçon, gentil, travailleur et certes hors-la-loi mais jamais violent sans nécessité (hum hum...). Le procédé permet de souligner les écarts entre ce qui est montré et son discours, soulignant l’ambiguïté qui traverse la vie de ces gangsters : princes du crime persuadés d'être les gentils de leur histoire. Lucky Luciano a eu recours au même procédé dans son ouvrage biographique, soulignant à quel point il fut respectable. Le dessin colle bien à l'ambiance et à l'idée : mignon et tout en rondeurs dans les personnages, mais sanglant et sombre dans les représentations de la réalité. L'ensemble est plaisant à lire jusqu'au final, et j'en recommande la lecture pour peu que le sujet de la mafia américaine vous intéresse. Elle apprend beaucoup de choses sur ce que sont prêts à faire des gens dans la misère, et à quel point la mafia a su profiter d'un système qui encourage l'entreprenariat...

13/02/2025 (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

J’ai trouvé tout ce que j’attendais avec cet album. Pas de grosses surprises dans les événements, mais j’ai aimé cette vision un peu décalée de ce personnage, surtout du fait que c’est lui même qui raconte sa vie à sa maman. La vérité sera gentiment écornée, la voix off/confession (de Capone) est édulcorée par rapport aux images (les faits réels). Il y a un côté objectif/subjectif bien agréable, ce décalage amenant quelques sourires, dans ses propos Al Capone reste le gentil petit garçon et n’a fait que se défendre. Un angle de vue assez bien trouvé et original. Le tout est majestueusement mis en scène, c’est parfaitement construit et le graphisme m’a conquis, de chouettes couleurs et un trait tout en rondeur. Malgré sa densité, l’album se lit vite mais un plaisir de parcourir chaque planches. On ajoute à ça une belle qualité d’édition pour enfoncer le clou. Sympathique œuvre. 3,5

10/01/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Al Capone est un personnage très connu, et qui a déjà eu sa vie et son « œuvre » développées en BD. Mais cet album se démarque de ses prédécesseurs. D’abord grâce au dessin de Radice, tout en rondeurs, avec une colorisation apaisante – tout le contraire du bonhomme et de sa carrière meurtrière. Un chouette dessin en tout cas, très agréable et fluide. Ensuite la narration est elle-aussi un peu originale. C’est un long flash-back – procédé classique certes, mais ici quelque peu décalé. En effet, c’est Capone qui, au soir de sa vie et en prison, raconte à sa « mamma » sa vie. Mais ce qu’il raconte (en gros c’est un gentil garçon qui n’a fait que se défendre et qui n’a jamais commis de crime, comme il le lui avait promis) est le plus souvent en total opposition avec ce que le dessin – et la réalité – nous montrent. Pas de ressors comique dans ce procédé ici, mais plutôt l’ambivalence d’un personnage qui a sans doute pu ou dû croire à son discours quelque peu schizophrène. Un récit qui se lit très vite malgré l’importante pagination, mais c’est une lecture agréable.

22/12/2023 (modifier)
Par Lajt
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Lajt

Coup de coeur pour cette oeuvre. Ouvrage conseillé par le bibliothécaire, j'ai été très agréablement surpris par ce récit qui traite de nombreux thèmes sociétaux (émigration, banditisme, loyauté etc) avec une touche cynique qui fait mouche. Gros plus pour le dessin très atypique, qui permet d"arrondir" les angles de certains passages. Note réelle 4,5/5.

26/11/2023 (modifier)
Par Antoine
Note: 3/5
L'avatar du posteur Antoine

Al Capone est en prison. Il est vieillissant et commence à perdre la tête. Il se confie à sa Mama. Il cherche, non pas le pardon - il n'a rien fait de mal ! -, mais à expliquer comment il est en arrivé là. Nous partons alors dans un voyage à travers le temps, de l'enfance du petit Alphonse jusqu'à la chute du grand Scarface. Et le moins que l'on puisse dire, si on l'écoute, c'est qu'il n'a donc rien fait de mal. Il a juste essayé de survivre dans cette société en pleine explosion économique et dans laquelle les opportunités ne manquent pas, si l'on accepte de se salir les mains. Et encore, se salir les mains est un bien grand mot pour Al. L'originalité de l’œuvre se trouve en effet ici. Nous sommes face à une autobiographie romancée : Al Capone raconte à sa Mama sa vie, tel qu'il le veut, tel qu'il pense que Mama aimerait l'entendre. Tous ses choix et toutes ses actions, sont contraints, selon lui, par les autres, par la nécessité de survivre. Il n'assume donc rien, ou du moins, s'arrange avec la réalité. Les processus utilisés sont certes répétitifs mais je dois avouer que c'est drôle. Les multiples meurtres qu'il a commis, ou qu'il a commandité, ne sont que des "solutions", pour reprendre ses mots dans la BD, à des problèmes. Le thème de la survie est donc omniprésent. En particulier, celui des immigrés, à la fois rejetés par la société "accueillante" mais qui doivent malgré tout survivre. La seule solution est alors de passer sous les radars. C'est peut-être la seule raison acceptable donnée par Capone pour justifier ses choix. Pour le reste, on est dans du déni ou dans de l'affabulation. Le canal de la BD est donc très bon pour raconter une telle histoire, la "vraie fausse", pour reprendre les mots de l'éditeur, le texte (les mots de Capone à sa Mama) étant souvent en contradiction avec les dessins. J'ai beaucoup aimé cette dualité. Le dessin est magnifique, même si le visage de Capone ne m'attire guère avec ses grosses lèvres. Le travail de PF Radice, pour sa première œuvre, est vraiment intéressant. Il arrive à nous plonger dans le New-York puis le Chicago du début XXè, c'est un voyage dans le temps qui nous est offert par le dessin et par la colorisation. Une bd à découvrir, tant par sa portée historique, bien que romancée, que par son humour, sombre.

15/02/2023 (modifier)