Speedball

Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)

Un road movie déjanté au milieu des années soixante-dix.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Les petits éditeurs indépendants Road movie

Atlantic City 1976. Graham Parson, ex-star du baseball, a tout perdu. Aujourd'hui, il gagne sa vie en tournant dans des films X sans grande conviction. Lors d'un tournage, il fait la rencontre d'un vieillard aux pouvoirs étranges qui lui propose un pacte : s'il tue quatre personnes pour son compte, il retrouvera sa gloire passée, réintégrera la ligue nationale de baseball et pourra revoir sa femme et son fils. Graham accepte, sans réaliser l'impact qu'aura cette décision. Fuyant le lieu du tournage, il vole une voiture et embarque deux acteurs bodybuildés fans de lui dans son périple. Les trois hommes vont se lancer dans une fuite trash à travers l'Amérique des années 1970. Son désespoir le poussera-t-il jusqu'au meurtre?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Février 2023
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Speedball © Sarbacane 2023
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)
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23/02/2023 | Cacal69
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Par gruizzli
Note: 2/5
L'avatar du posteur gruizzli

J'ai un ressenti très diffus au sortir de ma lecture qui ne permettent pas de définir ma note alors que je le commence. En fait, j'ai l'impression que deux lectures sont possibles de la BD, et l'une d'entre elle ne me plait pas. De base, ça ressemble pas mal à un film de Tarantino : bien bourrin, sanglant, un peu débile parfois et l'ensemble sur une histoire road-movie basique. Ça commence par un pacte avec le diable, ce qu'il ne faut jamais faire. Et ça part ensuite dans une course poursuite avec les flics. La fin est attendue, voir un peu convenue pour ce genre de récit. Simple et efficace, nerveux, dynamique. Maintenant, je dois dire que le récit est étrangement découpé. Il y a des interludes qui sont trop marqués pour être de simples anecdotes (Jeffrey Damher ou l'histoire des deux types) mais qui n'ont étrangement aucune incidence sur le scénario. En fait, rien n'a réellement de conséquences et me fait m'interroger sur le sens de cette BD. Que voulaient raconter les auteurs ? La chute d'un homme ? Que viennent faire des personnages réels dans tout ça alors ? Est-ce un commentaire sur l'Amérique, sur la violence ? Je ne saisis pas ce qui est dit, et je ne suis pas sur que les auteurs aient un véritable but, mais ça n'empêche pas que le propos existe (indépendamment des volontés des auteurs). Et c'est là que j'ai un doute : je ne pense pas que les auteurs veuillent dire un truc en particulier, mais ils ont un certain propos tout de même. Par exemple les personnes qui doivent mourir : quel est le lien ? Pourquoi cette fin sur le dernier type à tuer : je vois l'idée de tuer le nouveau conjoint et revenir au passé. Mais si le récit est celui-ci, que vient faire Dahmer là-dedans ? Pourquoi trois personnages centraux du récits sont gays ET tueurs ? Quel est le propos ? Peu de femmes sont présentes dans le récit -et aucune en protagonistes- mais est-ce un propos aussi ? Un commentaire ? Ce qui me dérange, ce n'est pas tant que le récit ne semble pas avoir de messages que le fait qu'il tienne tout de même un propos. C'est normal, toute œuvre à un propos, même détaché du sens voulu par un auteur. Et là, je dois dire que je suis assez suspicieux sur le propos. Je ne pense pas que les auteurs voulaient dire ça, mais la représentation des gays dans la BD m'interroge. D'autre part, je ne comprends pas le mélange entre le réel et l'imaginaire (encore une fois, on a le diable et Jeffrey Dahmer). La BD se conclue sur un nouveau pacte avec un tueur bien réel. Mais je connais un peu l'histoire de celui-ci, et quel est le rapport avec ces gens que le diable voulait voir mourir ? Quel était son intérêt de tuer le flic ? Je pense réellement que cette BD me perturbe parce que je ne vois pas ce qu'elle essaye de faire et que certaines représentations qu'elle fait me dérangent en plus haut point. Je ne suis pas du tout à l'aise avec cette BD, elle me parait légère alors que son histoire ne l'est pas du tout. Et encore une fois, la BD semble ne pas demander au lecteur de réfléchir et de se laisser porter par l'histoire, mais elle contient bien trop de détails qui incitent à réfléchir à ce qu'on voit. Je pense que ma lecture de l’œuvre est mauvaise, mais curieusement je n'arrive pas à en trouver d'autre. Et cette lecture me laisse sur un ressenti très négatif.

17/10/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Ce récit, sorte de road-movie plus ou moins déjanté, est assez improbable, et souvent fortement absurde. J’ai bien accroché dès le départ, avec ce vieux joueur de base-ball hasbeen, qui en est réduit à jouer dans des pornos à petit budget. Situations et dialogues font mouches, sont cocasses, c’est bien amusant. Notre héros, suite à un pacte faustien, et pour revoir femme et gosse qui l’ont quitté, se trouve obligé de dézinguer quatre personnes (on ne saura pas trop pourquoi – et on s’en fiche, en fait). Il est accompagné dans son périple par deux fans de base-ball, eux-mêmes acteurs porno. Si la surprise est moins au rendez-vous au bout d’un moment, ça reste très rythmé jusqu’à la fin. On oublie l’intrigue générale pour se laisser emporter par ce trio exotique. On se laisse d’autant plus embarquer que le dessin de Gerin est plutôt original. Il accentue les passages quasi cartoonesques et tarantinesques, tout en multipliant les plans très cinématographiques. Une lecture très sympathique. Note réelle 3,5/5.

20/10/2023 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Si vous êtes un véritable enfant des 70's bien sex, drug & rock'n roll, "Speedball" devrait combler vos attentes. Je partage l'avis de Cacal69 sur cette série bien déjantée un peu dans les styles de Il faut flinguer Ramirez ou du Valhalla Hotel. Pigé et Gerin nous propose une petite promenade dans ce road movie rempli d'un bel échantillonnage de barjots de tous poils. Le rythme va à cent à l'heure (en miles) entre NY, Columbus et Dallas. Car Graham ancienne batte vedette des Redskins a consommé la chandelle par les deux bouts pour se retrouver dans l'enfer du porno. Après avoir tout perdu (famille, gloire et argent), il est obligé d'abandonner les balles devenues trop rapides pour se tourner vers les speedball qui l'aident à supporter sa déchéance. Graham n'est pas Faust et son soundtrack ne ressemble pas à du Gounod mais il fait le même genre de rencontre psychédélique qui l'envoie flinguer d'illustres inconnus. Pour son malheur Graham n'a pas tout perdu, il lui reste des fans attachants mais trop zélés, et une notoriété qui rend son anonymat impossible. Le scénario de Florian Pigé mêle avec bonheur et cynisme du polar, du fantastique avec un soupçon de gore pour un récit très fluide et bien récréatif. Les personnages de Kalvin et Amos apportent beaucoup d'humour aux dialogues peu nombreux mais justes et incisifs. J'ai trouvé une petite perte de rythme au 2/3 du récit mais le final assez judicieux possède l'effet d'un réveil après un bad trip. Ce n'est pas forcément le style graphique que je préfère. C'est très géométrique mais l'effet cartoon qui favorise l'humour colle bien à l'esprit du récit. Il y a beaucoup de créativité, et de dynamisme dans les propositions d'Etienne Gerin. Les plans sont très entrainants et une mise en couleur très moderne complète l'aboutissement de cette belle série. Un 3.5 me semble refléter mon appréciation, comme Cacal69 a mis 3 je pousse à 4 pour retomber sur mes pieds.

23/09/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Cacal69

Un road movie complètement absurde et délirant. C'est la superbe couverture accompagnée d'un feuilletage rapide et le pitch de départ qui m'ont fait craquer. Je découvre ces deux artistes. Florian Pigé est connu comme auteur/illustrateur pour la jeunesse avec "Extraordinaire" et "chut !". Étienne Gerin est graphiste de formation et il s'est déjà essayé à la bd jeunesse avec "Monsieur Vroum". Avec ce "Speedball", ils quittent ce genre pour nous concocter une bd totalement loufoque où se mélange une grande part d'aventure avec une pointe de porno, de fantastique et de polar. Atlantic City 1976. Graham Parson est une ex-star du baseball, ancien alcoolique, il a tout perdu, argent, femme et enfant. Pour survivre il tourne dans des films X. Et c'est sur l'un de ces tournages qu'un vieil homme va lui faire une proposition impossible à refuser : retrouver sa gloire d'antan, mais surtout sa famille. Pour cela, il doit tuer quatre personnes. Le pacte faustien est signé. Et dans cette course folle, il sera accompagné par deux fans, des bodybuildeurs acteurs de films X, limités intellectuellement. Ils auront à leurs trousses un inspecteur de police au flair infaillible (c'est le cas de le dire, snif, snif), il est barge à souhait. Graham fera aussi la rencontre d'un tueur en série, vous le connaissez tous, et son intrusion dans le récit est bien amenée. Une narration rythmée, sanglante, avec une certaine tendresse et une dose d'humour. Ça va à cent à l'heure ! Un récit qui m'a happé dès les premières planches, mais il m'a manqué un je ne sais quoi pour être totalement comblé. Un peu plus de maîtrise peut-être, ça part vraiment dans tous les sens. J'ai aimé l'épilogue, il clôture parfaitement cet album. J'ai adoré la partie graphique dans un style aux formes géométriques et cartoonesque. Le trait vif, acéré, expressif et une mise en page à la Tarantino apportent un dynamisme de fou au récit. Le choix de la bichromie retranscrit parfaitement l'atmosphère des seventies . J'ai adoré ! Je tiens à féliciter le très beau travail des éditions Sarbacane. Une série B qui vaut le détour. Note réelle : 3,5. Coup de cœur graphique.

23/02/2023 (modifier)