Furieuse
Après Le Mystère du Monde Quantique et Sous Terre, Mathieu Burniat revient avec « Furieuse », une pure fiction scénarisée par Geoffroy Monde (Poussière, Comment réussir et De rien).
D'un monde à l'autre Dargaud Futurs immanquables Mythes arthuriens One-shots, le best-of
Le roi Arthur, celui de la légende ? Un vieil ivrogne décrépit qui passe ses journées vautré sur son trône. Sa gloire désormais bien lointaine, il la doit à l'épée magique que Merlin lui a forgée pour terrasser les hordes de démons venues envahir le royaume de Pendragon. Devenue témoin de sa déchéance, l'arme enchantée s'ennuie ferme tandis que la princesse Ysabelle fulmine car son débris de père l'a promise en mariage à l'ignoble petit baron de Cumbre. Toutes deux bien décidées à se trouver un meilleur destin, Ysa et l'épée s'allient pour fuir le château et partir à la recherche de Merlin et de Maxine, la grande soeur disparue. Mais le vaste monde peut se montrer bien cruel pour une princesse qui n'a connu que la vie de palais. Et les intentions de l'épée sont peut-être moins nobles qu'il n'y paraît...
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Date de parution | 14 Octobre 2022 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C’était très bien mais j’avoue que les avis élogieux que j’avais glané ici et là m’avaient presque trop bien vendu le truc. Le résultat reste très bon, j’insiste, mais je m’attendais presque à une révélation. Ne laissons pas ma petite déception faire entendre que l’album est mauvais : il est loin de l’être. Sous ses airs d’une réécriture du mythe arthurien et de simple récit d’aventure, l’album se révèle être en fait un récit d’émancipation centré sur une adolescente, puis une critique de la condition de la femme, puis un récit illustrant le fait que le pouvoir et la vengeance transforment en monstre, puis en fait un peu de tout ça à la fois. Comme les légendes, le récit d’aventure est ici plein de sous-textes et de réflexions. Le dessin de Burniat est bon. Pas mon style préféré mais je lui reconnais beaucoup de qualités (notamment ses expressions du visage qui jouent beaucoup dans les instants comiques). Car oui, c’est un récit comique aussi. Beaucoup de scène drôles jouent sur les expressions des personnages, donc, mais certaines jouent aussi sur les répliques. J’ai particulièrement aimé certains échanges entre Ysabelle et l’épée. Bref, une vraie bonne lecture. Ignorez ma légère complainte du début. (Note réelle 3,5)
J'ai trouvé cette lecture très atypique, originale et pleine de créativité. Pourtant j'ai commencé par râler fortement contre un vocabulaire très relâché en début d'album pour un "tous publics". Puis au fur et à mesure de la quête d'Ysa, en s'éloignant du château genre crade de son père Arthur tout change. C'est une des trouvailles ingénieuses des auteurs qui donnent de la force à la parole et à la pensée d'Ysabelle dès qu'elle s'affranchit de l'ambiance nauséabonde des villes du royaume. Les auteurs s ingénient à mélanger les références littéraires. On peut évidemment retrouver un détournement de la légende du roi Arthur mâtinée d'une scène du Seigneur des anneaux avec la déchéance du roi qui se jette dans le vide. De plus il n'est pas interdit de retrouver les malheurs de la Cunégonde de Candide à travers les affres de la condition féminine des siècles durant. On peut y lire un petit conte philosophique à la portée du plus grand nombre (Tous publics, non ?). Monde réussit une construction très pointue avec un rythme, des rebondissements et des surprises du début à la fin du récit. Il y ajoute de nombreuses touches d'humour avec ce dialogue très drôle entre Ysa et son épée (et d'autres). Comme le dessin de Mathieu Burniat est très moderne avec la tête d'Ysa parfois en mode Garulfo à la fois expressive et comique. Malgré un nombre de pages important, on ne s'ennuie jamais. Il faut souligner que Burniat réussit à contourner le scabreux de certaines situations grâce à beaucoup d'humour dans son dessin (encore tous publics ok j'arrête). Une lecture pleine d'humour, d'intelligence, d'originalité et de créativité. Un vrai régal.
Depuis le très bon De rien, j’étais plus ou moins resté sur ma faim en lisant des productions de Geoffroy Monde. Je le retrouve ici avec grand plaisir, dans un genre totalement différent. L’histoire s’adresse à un très large public. Les plus jeunes y trouveront leur compte au niveau du récit et du dessin. Mais l’adulte que je suis y a aussi trouvé du plaisir. Le récit est très rythmé, et je trouve qu’il n’y a pas trop de longueurs, on ne s’ennuie pas. Monde utilise quelques trames classiques. Le mythe arthurien (mais uniquement comme décor presque abstrait), ou la princesse refusant le mari désigné par son père et fuyant). A partir de là, il a réussi à bâtir un scénario qui s’écarte des sentiers battus, tout en restant finalement assez classique. Le dessin de Burniat est, comme à son habitude, moderne et fluide. Et très coloré ! C’est je crois la première fois que je ne le vois qu’au dessin, mais il a su bien accompagner le scénario de Monde. Une lecture très sympathique. Note réelle 3,5/5.
Je ne m'attendais à rien du tout concernant cette BD, mais je suis complètement sous le charme ! C'est typiquement le genre de BD sur laquelle je ne connais rien et qui m'est tombé entre les mains par hasard. Avec une lecture rapide et qui m'a complètement charmé, dans le genre qui laisse avec un sourire et une bonne humeur, je peux le dire : c'est de la bombe ! Le scénario est assez bien foutu, avec un peu d'humour, un peu d'aventures, un peu de rebondissements et quelques messages bien distillés, à la fois sur le pouvoir, sur la place des femmes, sur les légendes aussi. On suit une refonte de l'histoire d'Arthur, vieux roi alcoolique qui veut marier sa fille sans qu'elle ne soit d'accord. A le lire, ça me fait penser à toutes ces histoires qui sortent sur des femmes en les insérant dans des contextes de contes ou d'histoires légendaires. Mais ici, je ne sais pas pourquoi, j'ai trouvé que l'histoire s'inscrivait parfaitement bien dans ce dont elle parle. Le seul souci que j'y verrais, c'est qu'on aurait pu remplacer Arthur et Merlin par n'importe quel autre couple roi/mage, puisque le cycle d'Arthur n'est pas mentionné en dehors de ces simples noms. Bref, le récit développe un personnage féminin assez monodimensionnel (en même temps elle est le moteur du scénario) dans une quête aux nombreux rebondissements qui font plaisir à voir. Il y a presque là une fable sur le pouvoir et la puissance, un détournement des codes du genre fantasy et conte pour mieux parler de réalités. La façon dont les hommes se comportent avec les femmes, par exemple, est plutôt bien mis en avant. Entre les jeunes paysans et le vieux baron, ça ressemble quand même beaucoup à des soucis qu'on voit encore beaucoup trop de nos jours. Le dessin accompagne parfaitement l'ensemble, avec ses couleurs marquées, ses personnages aux traits caractéristiques ou encore les environnements qui permettent de saisir en quelques planches l'ampleur d'un royaume qui décrépit. C'est bien mené d'un bout à l'autre, de surprises en surprises et l'évolution du dessin sur quelques cases suffit parfois à créer des effets dramatiques bien sentis. Ce genre de BD me plait à la fois par son contenu mais aussi par la surprise qu'elle provoque. Je n'en attendais franchement rien et j'ai eu plus que ma dose de contentement. Ne passez pas à côté, ce serait dommage, d'autant que la Bd est plaisante sur tous les aspects et que je la trouve personnellement drôle sur les répliques cinglantes. Une petite pépite récente que je n'aurais pas soupçonnée au premier abord !
Ah zut, je suis sorti moins envoûté que mes prédécesseurs mais Furieuse reste un album de qualité. L’histoire est vraiment sympa à suivre (en plus d’être originale) et se pose comme un sequel improbable au mythe Arthurien. Nous rencontrerons donc Arthur, Merlin et Excalibur mais à travers le parcours de notre héroïne, les auteurs proposent un parfait contre pied à ce que nous connaissons de ce petit monde. Le lecteur sera bien surpris par la tournure des événements. Cette partie est plutôt finaude et agréable à suivre, pour un récit divertissant et intelligent par ces thématiques. La partie graphique est satisfaisante mais je dois dire que je n’ai pas ressenti d’enthousiasme particulier dessus, en tout cas c’est fluide et on arrive au bout sans problème. Je suis content de l’avoir lu mais je n’y reviendrais pas de sitôt, la faute à des personnages auquel finalement je ne me suis pas attaché et un manque d’humour, hormis quelques répliques de l’épée bien senties. Je suis dur sur ma note alors qu’honnêtement c’est plus que pas mal, cependant il m’a manqué un truc pour succomber pleinement. 3,5
Depuis Donjon et autres Ralph Azham, j'aime ces séries d'heroic-fantasy au graphisme léger avec leur part d'humour et de modernité. Furieuse en est un très bon élément. Si elle prend pour base une version corrompue du mythe Arthurien, avec ici un roi Arthur sombrant dans la déchéance et l'alcool et un Merlin mystérieux et absent, ce n'est qu'un point de départ pour une histoire complètement originale et partant sur des sentiers nouveaux. La princesse Ysabelle, dégoûtée par la déliquescence de son père et son obligation d'épouser un baron qu'elle méprise, s'enfuit avec l'épée magique d'Arthur. Celle-ci n'est pas vraiment Excalibur mais plutôt une épée volante et parlante qui souhaite elle-même fuir la situation déplorable dans laquelle le roi minable entraîne son chateau et son royaume. J'ai beaucoup aimé ce personnage de l'épée. Elle parle de manière moderne, avec un caractère très marqué, dans un sens comme dans l'autre comme on la verra changer en cours d'intrigue. Il y a une part d'influence manga dans sa représentation autant morale que visuelle et j'ai trouvé ça assez marrant quand il s'insère comme ici dans une intrigue de fantasy relativement sombre par ailleurs. J'ai beaucoup aimé les interactions entre la princesse préoccupée par ses propres soucis et cette épée qui cherche à la pousser à l'aider elle-même. Et j'ai été intéressé par l'état déplorable du royaume pourri dans lequel ces deux personnages vont devoir évoluer. Il y a également les personnages du baron et de son valet qui sont originaux et intrigants. Et finalement, j'ai surtout beaucoup apprécié d'être emporté dans une intrigue qui ne se laisse qu'en partie deviner, avec de vraies surprises et l'impression de lire une histoire neuve, pas déjà racontée mille fois. Finalement, il n'y a que le caractère de la princesse elle-même qui m'a un peu déçu et m'empêche d'être totalement enthousiasmé, mais pour le reste, j'ai passé un très bon moment de lecture.
Une excellente relecture du mythe du roi Arthur. Ce qui frappe dès le départ est le dessin qui est tout bonnement génial. Voilà le genre de style dynamique et expressif qui me donne envie de lire une BD du début jusqu'à la fin et ça tombe bien : le scénario est tellement captivant que j'ai lu l'album d'une traite ! Le scénario est centré sur la seconde fille du roi Arthur qui se sauve pour échapper à un mariage arrangé. J'étais intrigué au début et plus j'avançais dans ma lecture, plus je trouvais que c'était génial. J'avais un peu peur de tomber sur un récit 'féministe' manichéen du genre 'les hommes sont tous des salauds et les femmes sont toutes des victimes', le genre de réflexion cliché et facile sans profondeur, mais au fil des chapitres on voit que tout n'est pas aussi manichéen et il y a des réflexions très intéressantes sur le pouvoir. Le scénario est rempli de surprises et de révélations que je n'avais pas vu venir. Les personnages sont attachants et les dialogues sont savoureux. Un album à lire absolument !
Woua ! Il y a tout ce que j'aime dedans cette BD ! Je sors de ma lecture absolument charmé. Détails : D'abord, un dessin ultra chouette, fin, original, en particulier les (rares) scènes de nuit, splendides. Une ligne claire souple qui flatte le regard. On ne fait pas trop gaffe en survolant, mais franchement, c'est un trait de génie, dans tous les sens du terme. Les couleurs aussi fonctionnent très très bien, imprimant une ambiance forte et dynamique à l'ensemble. L'univers, en grande partie dépendant du dessin, est super original. Les auteurs font du neuf avec du vieux. Et que je te reprends cette bonne vieille légende arthurienne ! Et que je t'ajoute une bonne dose d'humour, de cool-trash (chais pas trop ce que ça veut dire, mais je trouve que ça correspond :) ainsi qu'un brin de baroque avec aussi un peu de satanisme (Merlin n'en est que plus pervers). Les dialogues sont quant à eux très frais, et mis au goût du jour. Les personnages sont très typés, que ce soit Arthur lui-même, en pleine décadence et baignant littéralement dans son caca, le comte de Cumbre (qui a une identité double, mais chuuuuut !) et son petit zizi au bol, le grand taiseux de Claude, ou tout simplement l'héroïne, une jeune femme pleine de vie et éprise de liberté. Bref ! On a affaire à une galerie de portraits tous plus incroyables les uns que les autres. Le scénario enfin. Ce n'est pas un scénario en fait, mais une course effrénée. Ca bombarde à deux mille à l'heure, avec des rebondissements en veux-tu-en voilà. Qui plus est, ça coupe sans arrêt l'herbe sous le pied. Franchement une très belle mécanique. La fin est pour le moins assez inattendue, et si, comme le dit MacArthur, on a affaire à une allégorie du pouvoir, les auteurs poussent le bouchon encore plus loin en achevant cette épopée sur une dualité bien/mal, création/destruction... qu'ils semblent présenter comme une composante indissociable de la vie elle-même. Avec là au milieu, l'Homme (en l'occurrence la Femme) qui demeure entièrement libre de prêter le flanc à l'une ou l'autre, ou de tout simplement suivre son propre chemin. Moi, ça me convient parfaitement en tout cas. Mine de rien, c'est hyper finaud ! Ajoutons que ça plaira sans aucun doute à papa comme à sa fifille. On dit intergénérationnel, non ?
Furieuse est un récit de fantasy principalement axé sur le divertissement mais qui ne l’empêche pas d’inciter le lecteur à se questionner sur la place des femmes dans notre société mais aussi sur le caractère sournois de la quête de pouvoir. J’ai vraiment passé un excellent moment à lire ce récit. Les personnages sont attachants, les rebondissements sont bien amenés, le dessin est très expressif, les couleurs très tranchées conviennent bien au sujet. Pour le côté divertissement, ça le fait ! J’ai aimé le fait que ce récit nous pousse à nous questionner sur le caractère corrupteur du pouvoir. Ici, le pouvoir est symbolisé par une épée (qui donne d’ailleurs son nom à l’album). Cette épée, dotée de pouvoirs magiques, pousse son détenteur à abuser de sa force, de son pouvoir, au point d’oublier ses objectifs premiers, sa soif de justice ou son envie d’aider ses semblables. On peut donc lire ce récit comme une fable sur le pouvoir. Et pour une histoire ‘tout public’, je trouve que c’est là une thématique intéressante et finement développée. Au final, je peux vraiment dire que j’ai bien aimé cette lecture. 4/5 !
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