Gisèle Halimi - Une jeunesse tunisienne
La jeunesse de Gisèle Halimi en Tunisie
Biographies Documentaires Encrages Gisèle Halimi La BD au féminin Les prix lecteurs BDTheque 2023 Maghreb Pionnières
Militante féministe, avocate, défenseure des droits des opprimé.e.s, la rébellion de Gisèle Halimi s'inscrit dès son enfance dans la Tunisie coloniale. Très tôt confrontée au racisme et aux inégalités, Gisèle Halimi comprend que seules les études la sauveront d'un destin tout tracé. Le récit de cette jeunesse tunisienne l'illustre de la résistance de Gisèle Halimi enfant puis adolescente face aux diktats tant familiaux que politiques, résistance qui porte en germe les engagements futurs de cette femme d'exception.
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Date de parution | 15 Février 2023 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Gisèle Halimi faisait parti de ses noms que je lisais de temps à autres dans des livres français et je ne pense pas que je comprenais l'importance de cette femme avant de lire cette BD qui contient un dossier résumant les combats de sa vie. Cette biographie s'attarde sur la jeunesse en Tunisie d'Halimi durant la colonisation française. On va voir comment les injustices ont forgés sont caractères. Discriminé parce que juive, ce n'est pas mieux à la maison où elle grandit au sein d'une famille traditionnaliste ce qui inclus que les filles ont moins de droits que les garçons. Le récit est simple et efficace. On travers les années sans que cela va trop vite et on résume bien ce qui j'imagine ont été les moments les plus importants de son enfance. J'ai bien aimé le dessin aussi. Maintenant j'ai bien envie de découvrir sa vie une fois qu'elle est adulte !
J’ai adoré !! D’abord la mise en page que j’ai trouvé réussie et chaleureuse. C’est sans fausses notes, des couleurs chaudes alliées à un trait et des cases tout en rondeur. Je connaissais le dessinateur mais il ne m’avait jamais autant subjugué. Je ressentais le soleil durant ma lecture. Et enfin le sujet, pas tant la jeunesse de Gisèle Halimi (que j’avoue connaître bien peu) que le portrait de cette petite tunisienne face aux différents diktats, je trouve cette approche excellente. Le propos apparaît ainsi bien plus universel qu’un simple documentaire. Le parcours et la résilience de notre héroïne force l’admiration, à glisser dans toutes les mains. Un excellent album
Gisèle Halimi est un personnage intéressant, en tant que femme engagée et qu’individu tout simplement. Ses combats contre la torture au moment de la guerre d’Algérie, contre l’interdiction de l’avortement ensuite en ont fait une personnalité forte, presque iconique (son engagement s’est d’ailleurs poursuivi avec son fils Serge, dont je suis les écrits depuis longtemps). Mais l’intérêt de cet album réside dans le fait qu’il ne traite que de l’enfance de Gisèle Halimi, c’est-à-dire sa « période tunisienne », avant qu’elle n’arrive en France pour finir ses études d’avocate juste après la seconde guerre mondiale. Je ne connaissais pas du tout ce pan de sa vie, pourtant très éclairant. C’est en effet dans une relative adversité (sociétale et familiale – voir les relations tendues avec une mère très « traditionaliste ») qu’elle va forger son caractère et ses convictions. En effet, on retrouve là à peu près tout ce qui va ensuite nourrir ses plaidoiries et son action publique : l’émancipation de la femme, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, le soutien des mouvement anticolonialistes, etc. Un album instructif et très intéressant donc, qui ne frustre pas par son parti pris chronologique : la suite est plus « connue » de toute façon, et cet album complètera parfaitement d’autres traitant de ses activités d’avocate. Note réelle 3,5/5
La biographie officielle de Gisèle Halimi, tout le monde la connaît plus ou moins dans les grandes lignes, et il suffira de consulter sa fiche Wikipédia pour se rendre compte de la liste impressionnante de ses combats, qu’il s’agisse de l’indépendance de l’Algérie ou du droit à l’avortement. A bon escient, les auteurs ont choisi de se concentrer sur une période plus méconnue, celle de son enfance passée en Tunisie, jusqu’à son arrivée à Paris où elle avait décidé d’étudier le droit à la Sorbonne. Le reste de sa carrière est résumé dans un cahier de quatre pages en fin d’ouvrage. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les choses avaient bien mal commencé pour la petite Gisèle. Juifs pratiquants de condition modeste, ses parents ne voulaient pas de fille et sa mère vécut sa naissance comme une malédiction. Si le père finit par l’aimer passionnément, son épouse ne lui prodigua aucune affection maternelle, considérant que le rôle des femmes était de servir les hommes, ce contre quoi sa fille n’eut de cesse de se rebeller. D’une belle fluidité, le récit, scénarisé par Danièle Masse, docteur Es Lettres à l’université de Toulon, nous montre que la future avocate s’est construite en opposition à sa mère et à son éducation, rejetant avec une énergie hors du commun toutes les injonctions à accomplir les tâches traditionnellement dévolues aux filles. Gisèle ne voulait pas faire le ménage ni servir ses frères. Son obsession était d’étudier, non seulement pour s’extraire de sa condition mais pour affuter ses « armes » face à l’injustice vis-à-vis des femmes qui la révoltait plus que tout. Par ailleurs, le mouvement de décolonisation qui affecta également la Tunisie contribua à forger sa conscience politique. Cette biographie est brillamment servie par le talent graphique de Sylvain Dorange. Celui-ci démontre à chacune de ses publications sa maîtrise stylistique : sobriété du trait semi-réaliste allié une finesse d’exécution que l’on retrouve dans la palette des tonalités. L’atmosphère méditerranéenne — ce magnifique ciel ! — est très bien mise en valeur. On croirait par moment sentir des effluves de fleur d’oranger — une observation qui bien entendu ne vise aucunement à faire un jeu de mot (facile) vis-à-vis de l’auteur ! « Gisèle Halimi, une enfance tunisienne » constitue un très bel hommage à cette femme de combat mais aussi de cœur, à cette citoyenne du monde qui afficha tout au long de sa vie une dignité et une humanité sincère dans des revendications légitimes qui, tout en libérant la femme, devaient également contribuer à libérer l’homme. Mais la militante fut souvent traitée avec condescendance voire mépris par la classe politique — ou devrais-je dire les « hommes politiques » ? Ce type d’ouvrage est typiquement celui qu’on aimerait voir figurer en bonne place dans les bibliothèques, et si en outre il concerne la jeunesse de cette grande nana qu’était Halimi, il pourrait inspirer bon nombre de collégiennes en quête d’affirmation d’elles-mêmes.
Vous allez me dire que je fais une fixette sur Gisèle Halimi ou que j'ai été hypnotisée par le discours de Macron le 8 mars 2023... Et bien non, je vous rassure, mais j'ai lu l'album sorti précédemment (Une Farouche liberté - Gisèle Halimi, la cause des femmes) sur cette figure de la défense du droit des femmes, et j'étais un peu déçue de la BD, et encore avide d'entendre parler du sujet. Donc quand je vois celui-ci sur les étals, avec Sylvain Dorange au dessin (qui m'avait plu dans son interprétation des contes de l'Estaque, et aussi de Sanseverino est Papillon) je feuillette, et je prends. Et c'est une belle histoire ! Évidemment qu'elle s'arrête à la jeunesse, mais elle est si épaisse, si parfumée, ensoleillée ! Elle transmet toutes les ambiguïtés culturelles et sociales d'être une fille juive en Tunisie avant l'indépendance. La ségrégation des genres plus encore que la répartition des cultures est un fardeau pour Zeïza. Les rapports avec sa mère, et avec son père sont très bien montrés, avec des sentiments qui évoluent, au gré de l'Histoire avec un grand H, au gré de la vie tout simplement. Sa mère est l'esclave des enfantements successifs et son raisonnement est celui de la tradition. Son grand-père est plus doux dans son interprétation de la tradition. Son père cherche à cultiver ses enfants, il est salarié et rapporte l'argent. On voit se dessiner son envie d'être considérée d'égal à égal avec les garçons et de ne pas perpétuer le modèle parental. Elle enrage aussi d'être discriminée en tant que juive à l'école, ou d'avoir ses règles et de devoir servir à table alors que ses frères se tournent les pouces. Bref, 129 pages colorées où les anecdotes touchantes se succèdent et composent une fresque convaincante qui assoit le désir de Gisèle Halimi : partir à Paris pour devenir avocate.
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