Sharaz-De

Note: 4.05/5
(4.05/5 pour 19 avis)

Les contes des 1001 nuits mis en images par Toppi


Auteurs complets Auteurs italiens Best of 2000-2009 Les petits éditeurs indépendants Mille et une nuits, l'orient doré... Noir et blanc Sergio Toppi

Les Contes des Mille et une Nuits remonteraient au XIIème siècle. Ils ont su enchanter des générations de lecteurs à travers le monde. Les contes de Sharaz-De sont ici repris par le célèbre dessinateur Sergio Toppi. Notre enchantement est celui du roi captif des récits à tiroirs de l'envoûtante conteuse, qui chaque nuit, joue sa tête. Mais la poésie des textes distillés par Toppi contraste brutalement avec la vive cruauté du récit. De toutes ces aventures où la magie le dispute au fantastique, de tout ce luxe et cette volupté orientale, Sergio Toppi a foncièrement retenu la figure centrale : l'être humain enchaîné à son destin !

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Juillet 2000
Statut histoire Histoires courtes 2 tomes parus

Couverture de la série Sharaz-De © Mosquito 2000
Les notes
Note: 4.05/5
(4.05/5 pour 19 avis)
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Par montane
Note: 5/5
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Il m'est difficile de faire preuve d'originalité dans le commentaire alors que les précédents lecteurs qui ont laissé un avis ont pratiquement tout dit. Il s'agit d'une série d'histoires courtes apparemment issues des contes des « milles et une nuits », des contes cruels mais sans que la violence soit explicitement montrées dans les dessins, ce qui explique que les récits peuvent également être lus par les plus jeunes. Ces contes n'ont selon moi rien de moralisateur et mettent surtout en exergue les travers du genre humain : l'oubli de la parole donnée, l'égocentrisme poussée à l'extrême, la vanité sans limite... Le dessin est tout simplement exceptionnel, et fait voler en éclat les codes traditionnels de la bande dessinée puisque Toppi utilise très peu les cases traditionnelles, pour intégrer plusieurs scènes en un seul et même dessin réalisé sur une seule page. Les récits sont souvent en noir et blanc et parfois en couleurs, et celles ci sont tellement belles que l'on a le sentiment d'admirer des tableaux de Gustav Klimt. Une BD superbe et avant-gardiste à découvrir très vite.

04/07/2009 (modifier)
Par hevydevy
Note: 3/5

Excusez le long pavé, mais comme je suis le seul à être descendu à 3 étoiles (2,5 même) j’ai senti le besoin d’étayer mes arguments. Hasard des disponibilités de ma médiathèque, j’ai découvert cette BD avec le tome 2. Alors effectivement, c’est très beau. Un trait de crayon empli d’élégance et une mise en image inovatrice (quoique gimmick sur la longueur) parfaitement équilibrée. J’ai immédiatement pensé à Klimt (donc à Sienkiewicz), à Mac Mahon (pour les personnages filiformes et taillés au burin) et même à Buscema pour certains regards, en contemplant plus que de raison ces très belles planches. Je ne cite ces noms que pour situer le style de dessin, car j’ai découvert avec cette BD un artiste à la personnalité vraiment marquée. De toutes façons, les extraits reproduits dans la galerie donneront une idée très juste de ce dont il s’agit : de très beaux dessins accompagnant un peu de texte (c’est cette galerie qui m’a donné envie de lire cette BD). Je n’ai jamais lu les contes des milles et une nuits, mais je me demande s’ils sont tous aussi court et avares de détails. Car si l’histoire peut de temps à autre porter le lecteur (j’adore les récits qui racontent des histoires), je trouve que l’on entre souvent pas vraiment dedans, par la brièveté de la narration. Des tranches de vie parfois conséquentes se déroulent ainsi en l’espace d’une ou deux cases, ou en une seule planche (ne comportant qu'un dessin). On est donc plus dans l’évocation que dans la narration à proprement parlé, et par voie de conséquence, j’ai eu plus l’impression d’avoir parcouru un livre d’illustrations, qu’une bande dessinée. Si le tome 2 m’avait laissé sur une impression de beauté froide, le début du premier tient plus, à mon avis bien sûr, de la belle plante (beau physique mais rien dans la tête, Thierry Groensteen qui a écrit la postface cite Druillet d’ailleurs et son Salambo qui m’a fait le même effet de beauté froide il y a 20 ans). Plus précisément, la lecture des deux premiers contes (plus l’histoire d’introduction) m’ont scénaristiquement consternés, au point de faire une pause avant de pouvoir continuer. Je comprend que l’on puisse parler de poésie lorsqu’on se contente d’admirer les planches, mais dès que l’on y associe la lecture, cette poésie disparaît totalement tant l’absence d’émotion véhiculée par ces histoires est criante. Comme l’a déjà souligné Alix les thèmes sont répétitifs (l’ingratitude des princes est le thème central des 2 premiers contes et au moins celui d’un autre dans le tome 2, sans parler des nombreux génies cachés ou déguisés), mais les personnages sont aussi tellement unidimensionnelles qu’il est impossible de s’y attacher (surtout avec cette tendance d’avoir à régler leur petit soucis à coup de têtes coupées sur des pieux – deux fois dans l’intro, une fois dans le premier conte, une nouvelle fois dans le second). Mais j’ai aussi un souci avec le sens narratif de Toppi. Ainsi (attention Spoiler), dans l’histoire "Faucon, faucon mon ami", la convocation des chasseurs est traitée sur 4 planches (avant même que l’arrivée de la gazelle ne donne un sens à ce rassemblement), alors que l’acte central de l’histoire (le prince tue son faucon adoré) est expédié en une seule (voire 1/2). Bonjour l’implication émotionnelle, sachant que les planches précédentes ne font rien pour attirer notre sympathie ni vers le prince, ni vers le faucon (dont on se contrefiche du sort). Au passage, ma consternation par rapport à cette histoire vient du fait que le faucon est tué simplement parce qu’il irrite son maître alors que ce dernier est censé lui voué une affection sans bornes, sans parler du fait que c’est un faucon capable de tuer des gazelles et pouvant parler, mais qui bizarrement n’utilise pas ce dernier pouvoir lorsqu’il faut prévenir son maître de ne pas boire l’eau de la mare (je sais que ces contes datent un peu, mais il y a des limites). Heureusement, les deux histoires suivantes (dont la très belle en couleur) apporte enfin une touche de second degré à l’ambiance de l’œuvre qui commençait à se faire pachydermique. Et même si le dernier conte souffre à nouveau de problèmes de rythme narratif (avec une fin très abrupte) et de sens (on enchaîne les scènes sans bien comprendre le pourquoi du comment), le reste de ma lecture n’a pas été trop désagréable. Ne nous y trompons pas, la personne chargée d’écrire la postface du premier tome n’argumente jamais sur la qualité des contes et je le cite : « Les personnages, ici, et les architectures, renvoient à des temps très anciens, des terres très reculées, des mœurs très barbares, et ne doivent des comptes qu’à leur potentiel de séduction visuelle » (souligné par moi). Ça résonne quand même franchement comme un aveu : cette BD a tout intérêt à être regardée, pas à être lue. Sur les 5 étoiles mises à ma disposition, j’ai tendance à en utiliser 2 pour le dessin, et 3 pour le "scénario" (mot un peu hors propos ici). Pour ce seul tome, cela donnerait 2/2 pour le dessin, et 0,5/3 pour le scénario. D’où ma note. Je conseille néanmoins l’achat de cette BD, pour les amateurs d'illustrations avertis qui se contrefichent des textes, car l'oeuvre graphique de Toppi est réellement unique.

31/05/2008 (MAJ le 05/07/2008) (modifier)
Par Ulys31
Note: 5/5

Le grand talent du grand Toppi ! Quand je découvre une BD de l’auteur, j’ai toujours l’impression devant certaines pages d’avoir le cœur qui bat un peu plus vite. Ce qui chaque fois m’amène un sourire amusé parce qu’à force de découvertes je m’attends toujours un peu plus à ce genre d’émotion. Ben oui, car dans chacune de ses BD son talent de dessinateur est énorme. Le dessin est saisissant et le trait possède une force difficile à expliquer. Sharaz De, il me semble, est entre toutes ses œuvres celle que l’on recommande le plus volontiers, et je partage moi aussi cet engouement général. Toute la démarche de l’auteur, à mi chemin entre BD et illustration, y est traduite à merveille. Son dessin est plus abstrait qu’à l’accoutumé, et sa narration originale est ici poussée à l’extrême. Les planches magnifiques demandent à ce qu’on en recompose le sens et le conte dur et âpre est enfin dévoilé. Si vous ne connaissez pas encore Toppi, je suis sûr qu’on ne vous a jamais raconté une histoire à la manière de cet animal génial, car son travail est hors normes.

03/06/2008 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Magnifique ! Le dessin est absolument superbe. Les amateurs de noir et blanc vont être servis. La composition des planches est majestueuse et très originale. En effet sur de nombreuses pages le découpage n’est pas effectué grâce à un traditionnel assemblage de cases, mais grâce à une disposition ingénieuse des personnages et autres éléments du décor. Par exemple le bras ou la robe du héros guide le lecteur en servant de fil conducteur, et sépare les différentes scènes. Et le plus fort c’est que la lecture reste fluide et agréable. C’est la première fois que je vois ça, et le résultat est souvent exceptionnel, certaines planches sont de vrais tableaux. Et le scénario dans tout ça ? Eh bien il s’agit de « bêtes » contes, qui se terminent la plupart du temps avec une morale traditionnelle, mais ils sont beaux et superbement racontés. Les textes, bien qu’un peu verbeux, sont vraiment magnifiques. Un grand bravo au traducteur. Bon, les différents contes sont tous construits sur le même schéma, et on peut remarquer une certaine répétition à la longue. Mais ça ne m’a pas du tout gêné. Il faut se rappeler qu’il s’agit d’une adaptation de contes anciens, et accepter le côté un peu « old school » qui va avec. A noter que deux des histoires (une par tome) sont en couleurs. Ces dernières sont bien choisies, mais je préfère nettement le noir et blanc. Un auteur et une œuvre à découvrir ! Un coup de cœur !

08/05/2008 (modifier)
Par ManuB
Note: 4/5

Je vais commencer cet avis par dire un grand merci à ma femme qui a eu la délicieuse idée de m’offrir cet album. Je connaissais un peu le travail de Toppi et ici on atteint un très haut niveau graphique. D’ailleurs mon avis très positif est entièrement du au dessin, car les « Contes des 1001 nuits » me laissent plutôt perplexe. L’adaptation qu’en fait l’auteur reprend une narration relativement plate et linéaire où il s’agit le plus souvent d’une voix off qui fait que la lecture empêche quelque peu d’apprécier la beauté des planches. Et puis ces contes sont effectivement beaux, durs, intelligents mais n’ont jamais été vraiment dans mes goûts. Heureusement, Toppi est un maître pour représenter ces ambiances imaginaires. Tout d’abord, il sort complètement du carcan habituel pour la composition de ces planches. Ici, pas de découpage mais la disposition des éléments sur chaque page est complètement libre tout en gardant un sens pour orienter l’œil du lecteur. Son style ensuite, qui peut dérouter dans un premier temps, mais qui force le respect avec une utilisation plus que judicieuse des traits et des hachures, donne un résultat esthétiquement très beau. Je suis resté bouche bée devant quelques animaux absolument magnifiques : caméléons, rhinocéros, dromadaires … Enfin, à part un conte réalisé en couleur, le reste est entièrement en noir et blanc avec un équilibre parfaitement géré. Toppi s’impose donc comme un véritable artiste qui explose les codes classiques de la BD pour notre plus grand bonheur et mériterait vraiment une plus grande reconnaissance.

29/11/2007 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
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Oh là là ! La claque ! Je l'avoue, je ne suis pas un gros fan du style graphique de Sergio Toppi. Mais intrigué par les avis enthousiastes lus ça et là, je me suis mis à la lecture de "Sharaz-de", qui semble être un monument. Le résultat est impressionnant. Toppi est un spécialiste de l'aventure avec un grand A. Tout ce qui lui permet de voyager, dans l'espace et dans le temps, semble le bienvenu pour lui inspirer ses planches. Ici ce sont les "Contes des 1001 nuits" qui sont transposés, en somme le récit idéal pour un auteur de son acabit. Toppi nous propose donc un récit d'une ampleur inégalée, à la fois ambitieux et très maîtrisé, où son dessin atteint une profondeur hallucinante. A tel point que l'on n'ose plus vraiment parler de bande dessinée, tellement l'auteur explose tous les codes, ou les plie à sa convenance... C'est donc une adaptation magistrale d'un fleuron de la littérature mondiale, au service d'un magicien de l'art séquentiel...

09/07/2006 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Sans les avis dythirambiques ci-dessous, je n'aurais pas cherché longuement à lire cette BD avant d'enfin la trouver. Et sans ces avis, je n'aurais donc pas lu cette superbe BD. Le dessin de Toppi y est véritablement exceptionnel. Exceptionnel. Une vraie oeuvre d'art à chaque page. Il y a du Druillet là-dedans, mais il y a surtout beaucoup de Klimt, du Klimt se pliant au besoin de la narration et du récit. Ces images complexes et souvent sombres peuvent paraitre un peu difficiles à appréhender, mais pour qui aime cette esthétique, le résultat est formidable. Hormis un conte aux couleurs rappelant encore une fois immanquablement Klimt, les planches sont en noir et blanc, emplies de hachures, de motifs, à la composition travaillée mais toujours dans un esprit de narration et d'histoire bien racontée. A se demander combien de temps Toppi a bien pu passer sur chaque planche, et plus encore sur l'album entier qui fait plus de 150 pages. Impressionnant. Le scénario maintenant ? C'est simple : Sharaz-De n'est autre que Sheherazade et le récit n'est autre que celui des Mille et une Nuits, une femme qui sauve sa vie chaque nuit en racontant des histoires de rois, de djinns, de héros, de malheurs, de trésors. Les contes sont simples et beaux, cruels et intelligents, bien racontés et à l'ambiance fonctionnant à merveille avec les dessins. Le seul reproche que je puisse y faire viendrait des bulles de texte un peu trop longues, intéressantes à lire mais occultant au passage ces planches superbes que j'aurais aimé voir raconter l'histoire d'elles-mêmes. De même, le lettrage est un pénible à lire, impliquant de scinder sa lecture en petite portion pour ne pas se lasser de ces nombreux contes les uns à la suite des autres. Une très très belle BD qui met merveilleusement en valeur les contes des Mille et Une Nuits.

15/02/2006 (modifier)
Par Nurl
Note: 5/5

Cette BD (peut-on encore appeler ca une BD??) est Incroyable de beauté. Les diverses histoires instpirées des mille et une nuits sont d'une poésie indéniable, et la maîtrise magistrale de Sergio Toppi rend le tout plus que sublime. Ce n'est pas mon habitude d'utiliser des superlatifs pour critiquer un bouquin... mais là, je ne trouve pas d'autres mots. Chaque planche, avec une structure qui fait plus penser à de l'illustration narrative qu'à de la bande dessinée, est en elle-même une oeuvre entière. C'est avec cette bd que j'ai découvert Toppi, et réellement, je ne m'en suis toujours pas remis. Cet artiste est devenu, pour moi, LA référence quant à la maîtrise du trait et de la composition. A voir de toute urgence....

09/07/2003 (modifier)

Pour ceux qui n'ont jamais eu le bonheur de voir une planche de Toppi, précipitez-vous sur ce chef-d'oeuvre ! Attention, je pèse mes mots. Cette BD est sublime, et quand vous la refermez vous regrettez que ce soit déjà fini. Toppi revisite ici les 1001 nuits avec quelques-uns des plus beaux contes que fournit cette oeuvre afin de nous donner le maximum de plaisir. Mais cette BD ne serait rien sans le talent graphique de Toppi. Le plus dur est de ne pas être réticent à l'approche de cette BD, car de prime abord les dessins semblent si déroutants que j'ai eu du mal à me plonger dans celle-ci. Je dirais même que ce sont les autres oeuvres de Toppi (Le Collectionneur (4 tomes), Ile Pacifique (1 tome), Myetzko (1 tome), Warramunga (1 tome)) qui m'ont finalement fait me plonger dans celle-ci. Le choc à été énorme ! Chaque planche est une merveille où l'auteur donne libre cours à son talent. Pas de limite dûe à des cases, mais des planches, des doubles planches même, où l'auteur expose et explose litéralement toutes ces idées. Pas de limite graphique, si ce n'est le bord de la page. Ne passez pas à côté de cette oeuvre qui est sans aucun doute la meilleure de cet artiste et qui franchement est selon moi une oeuvre majeure de la BD. Et pour mon plus grand bonheur, Toppi travail actuellement sur d'autres contes !

21/06/2003 (modifier)