La Vérité sur Socrate
Découvrez le portrait d’un homme complexe : Socrate. Lors d’un banquet secret, amis et disciples racontent leur Socrate.
Au temps de la Grèce Antique BDs philosophiques Les petits éditeurs indépendants
Athènes, 396 avant J.-C. Trois ans après la condamnation à mort de Socrate, ses disciples les plus proches reçoivent une mystérieuse pièce en guise d’invitation à un banquet clandestin. Qui les a invités ? Dans quel but ? Socrate est-il bien mort ? C’est l’occasion pour eux d’essayer d’établir la vérité sur celui qui fut leur ami, leur maître, et le père de la philosophie.
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Date de parution | 16 Février 2023 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Hasard des lectures, j'ai lu cet album quelques jours après avoir lu Le Banquet mettant en scène le même Socrate et quelques autres protagonistes de La Vérité sur Socrate. Il s'agit ici d'un hommage rendu à l'homme Socrate par le biais d'une discussion entre tous ses anciens disciples, amis et proches réunis trois ans après sa mort. En apportant chacun leur vision et leurs anecdotes sur le personnage, ils permettent au lecteur de s'en faire une image plus claire sous ses différents aspects : le père, le mari, l'ami, le guerrier, l'homme de la cité et évidemment le philosophe. L'ensemble est mis en scène sous la forme d'une grande réunion planifiée par un mystérieux organisateur, avec donc en parallèle des discussions une tentative de découvrir qui a manigancé tout cela et dans quel but. C'est bien fait. J'ai apprécié cette plongée dans l'Athènes de l'époque, avec des décors m'ayant forcément rappelé ceux dans lesquels j'avais moi-même évolué en jouant au jeu vidéo Assassins Creed Odyssey. Les auteurs donnent une belle vie à ces lieux et aux protagonistes de la Grèce Antique. En cela, les dessins d'Eric Stalner sont très bien et très soignés. Pour ne pas ennuyer le lecteur avec une simple suite de dialogues, ils ajoutent quelques petites péripéties avant et pendant la rencontre. Et le mystère sur l'organisation de cette réunion et le but de chacun attisent aussi la curiosité du lecteur. Il s'avère toutefois que le récit se résume au final vraiment à une simple réminiscence du personnage de Socrate, évitant grâce à sa mise en scène l'aspect documentaire du sujet mais sans pour autant développer d'intrigue véritablement plus complexe. Il en découle une lecture instructive et plutôt plaisante sur la forme mais finalement peu marquante.
La vie de Socrate est un mystère presque total. On sait qu'il a vécu à Athènes au 5me siècle avant JC, qu'il a eu une femme, des enfants, qu'il dispensait son enseignement sans se faire payer, et qu'il fut condamné à mort pour avoir corrompu la jeunesse et pour avoir introduit des nouveaux dieux dans la Cité. Mais on ne sait à peu près rien du reste. Mais son influence fut immense, et son histoire est sujet à nombre de fantasmes. Fasciné par le personnage, le philosophe Olivier Pourriol décide de consulter toutes les sources disponibles et de raconter son histoire, à sa façon. En bouchant les trous. Cette version fantasmée est assumée, revendiquée par le scénariste. Ce qui lui permet de créer une figure dont les actes sont en accord total avec sa pensée. Et quoi de mieux pour parler de quelqu'un que de rassembler ses amis (ou ennemis intimes) en son absence ? Des personnages dont on ne parle quasiment jamais. C'est le stratagème qui nous permet de découvrir en creux qui était Socrate. C'est plutôt intéressant, surtout avec l'interaction entre les différentes personnalités qui entouraient Socrate. Il y a également l'évocation de plusieurs épisodes du passé, comme cette bataille où le futur sophiste prend conscience qu'il aime se battre, et que ça le dégoûte. A partir de là, il va décider qu'il vaut mieux subir l'injustice que la commettre. Ce qui va en faire une victime, enfin plein d'ennemis en cherchant la justice à la moindre occasion. Et causer sa perte. L'occasion donc, pour Olivier Pourriol, de battre quelques clichés en brèche : Socrate, par exemple, n'était pas si pauvre ; il a une belle maison, une tenue de hoplite correcte. Il est mort du fait de son choix d'être libre : il dispensait son enseignement aux interlocuteurs qu'il choisissait. Pour mettre tout ça en images, le scénariste s'est adjoint les services d'Eric Stalner, à l'aise dans de nombreuses époques, avec lequel il s'est longuement documenté sur els décors, les costumes, les coutumes de la Grèce antique. On sent qu'il y a un souci de véracité dans son dessin ; je suis moins convaincu par sa mise en couleurs, que je trouve étouffante, oppressante. Les ambiances déteignent sur les visages, c'est un peu étrange. Le résultat est un album plaisant, permettant d'en savoir un peu plus sur une époque particulière, d'imaginer ce qu'aurait pu être Socrate à travers le regard de son entourage, et même de son fils.
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