Comme un frisson
La première bd de Aniss El Hamouri (Ils brûlent) Tu sens cette sourde clameur ? C'est mon sang qui bat dans les veines de milliers d'inconnus. Et viendra un jour où cette voix sera plus forte que tout autre ...
Institut Saint-Luc, Liège Les petits éditeurs indépendants
Renata est une jeune fille mal dans sa peau. Depuis quelques temps, elle ressent d'étranges frissons qui se révèlent être une sorte de pouvoir : elle pressent les menaces. Malgré ce don, elle n'a pas pu prévenir le vol de son ordinateur. Au hasard d'une soirée, elle retrouve les voleurs mais les deux compères ne lui rendent pas de suite son précieux bien : commence alors un jeu vicieux de chantage et de mise en confiance, une aventure entre marginaux qui, chacun à leur manière, cherchent leur place. Le livre d'Aniss El Hamouri est un long périple violent à travers la vie d'une jeune fille en souffrance : un récit âpre et poétique au service d'un trait nerveux et contemporain, qui ne cherche pas à séduire, mais à raconter la folle épopée glauque de Renata, triste et fragile chenille en transformation vers sa forme ultime de papillon de nuit. Le travail de l'auteur tourne autour de la métamorphose : comment réussir à changer malgré la violence du monde, de la maladie, comment éclore dans un milieu hostile et enfin se trouver ?
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Date de parution | 19 Septembre 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Depuis que j’ai appris l’existence de cette bd, j’ai toujours souhaité l’acheter tant son dessin m’attirait, donc quel ne fut pas mon bonheur quand je l’ai dégotée dans ma libraire d’occasion favorite ! La BD suit la chute et décadence de Renata. Suite à la rencontre infortunée avec Corbeau et Béluga (sacrés prénoms), Renata se laisse tomber dans une vie marginale qui lui permet de se libérer de ses pressions familiales, amoureuses et professionnelles mais qui l’entraîne également dans une spirale de violence et de destin tragique. Ce que j’ai adoré dans cette œuvre c’est le dessin avec ces coups de crayons brouillons et parfaitement maîtrisés et qui collent avec le sens de liberté que dégage l’œuvre, et également ces 50 nuances de rouge-rosé qui match les différentes thématiques de l’œuvre. L’histoire est sympa à suivre mais je trouve les instants poétiques un peu trop caricaturales et faussement poétiques ; une belle lecture quand même !
Comme beaucoup – pas assez en fait ! – j’ai découvert cet auteur avec Ils brûlent. Et j’ai cherché à savoir ce qu’il avait produit avant. Voilà donc cet album (paru chez Vide Cocagne, réédité chez 6 Pieds sous terre récemment). Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un récit qui ne convient pas aux amateurs exclusifs de Franco-belge classique. Le dessin d’abord. Très nerveux, heurté, exprimant une rage qui colle bien aux personnages. Comme s’il avait été tracé au scalpel, comme si les pages avaient été lardées de coups de couteau, pour ensuite saigner (le Noir et Blanc domine, et une certaine bichromie s’installe avec du rouge orangé). Ça peut ne pas plaire, mais moi j’ai trouvé cet aspect raccord avec le récit. Je regrette juste certains textes difficiles à lire (trop petits). Un récit qui nous plonge dans une sorte de dérive un peu grotesque, souvent nihiliste, autour d’un trio de personnages (et quelques personnages secondaires) vivant en marge. Mais vivant ! Car si dialogues et situations sont parfois crues, tout sonne juste dans cette histoire. Un album étonnant, un auteur original en tout cas, qui a ensuite confirmé avec « Ils brûlent ». Note réelle 3,5/5.
Un album qui piquait ma curiosité et question curiosité, je n'ai pas été déçu. Un album spécial, très spécial qui joue beaucoup sur le surréalisme, car c'est quand même assez barge. L'histoire de Renata, une jeune fille de bonne famille paumée, son appartement est à l'image de son cerveau : un capharnaüm. Elle se découvre un don, un frisson la parcourt dès qu'un danger la menace. Elle écrit un roman et son seul manuscrit est stocké dans son ordinateur, mais celui-ci va lui être dérobé. Elle va retrouver les deux voleurs, deux salopards, deux fouteurs de merde : Bélouga (il est énorme) et Corbeau (il est noir). Des marginaux qui ne pensent qu'à faire la fête, picoler, fumer des joints et foutre le bordel. C'est le début d'une introspection au contact de ces deux lascars sur le sens à donner à sa vie à travers diverses expériences. Comme je le disais plus haut, une narration singulière, j'ai d'ailleurs eu un peu de mal au début de ma lecture, elle est saccadée, violente et poétique avec des dialogues qui peuvent désorienter. Mais un récit émouvant qui transpire d'humanité. La partie graphique est elle aussi très spéciale, un trait qui croque les personnages à la serpe dans des postures improbables avec pour seule couleur un orange/rose qui atténue la violence du récit. Un dessin qui au fil des pages m'a conquis et qui retranscrit à merveille le côté autodestructeur de nos trois protagonistes. En conclusion, un album déroutant qui m'a beaucoup plu. Il ne me reste plus qu'à me pencher sur Ils brûlent.
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