Le Dernier Quai
Prêt pour l'ultime voyage ? Vérifiez d'abord que tous vos souvenirs sont en règle...
Académie des Beaux-Arts de Tournai La Mort
Les clients de cet hôtel ont un point commun : ils viennent tous de mourir. Dans un rituel immuable, Émile, en hôte bienveillant, les accueille et les guide pour qu'ils puissent faire un point sur leur vie et trouver une forme de résilience. Quant à ceux qui ne parviennent pas à faire la paix avec eux-mêmes, ils connaissent un sort peu enviable. Tout est réglé comme une horloge à l'hôtel du dernier quai. Pourtant un grain de sable va enrayer les engrenages. Cette fois, les nouveaux pensionnaires n'ont aucun souvenir de leur ancienne vie. Dès lors, comment les aider ?
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Date de parution | 26 Avril 2023 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
L’histoire imaginée par Nicolas Delestret a le mérite d’être très originale. Il reprend le concept de purgatoire tel que vu par la religion catholique (une étape dans la purification de l’âme avant d’atteindre le paradis) mais situe ce dernier dans un hôtel perdu. Seul un majordome y accueille les défunts et les aide à trouver la paix. Cet univers intrigue dans son art d’associer des éléments très réalistes (le quai de gare, l’hôtel) et d’autres bien plus fantastiques (la manière dont les défunt se perçoivent, la matérialisation du côté sombre des âmes). L’ambiance est dans l’ensemble très réussie même si j’aurais aimé un peu plus de finesse dans le trait et de profondeur dans les cases. Le scénario tient la route et le personnage central est touchant, tant dans sa volonté de bien faire que dans son déni. Pris par l’histoire et bien aidé par une mise en page très aérée, j’ai lu l’album d’une traite, désireux de connaître la destinée de ces différents personnages. C’est donc une lecture que je ne peux que recommander. Pas un chef-d’œuvre mais un récit original et touchant. Vraiment pas mal !
Une belle histoire qui m'avait attiré grâce à sa couverture, dégageant une atmosphère particulière. J'ai beaucoup aimé le style du dessin, en particulier celui des personnages, dynamique, souvent avec des perspectives intéressantes, et la mise en page m'a également beaucoup plu. Néanmoins, je ressors de cette lecture avec un sentiment mitigé. Non seulement j'ai eu une impression de déjà-vu, mais même en faisant abstraction de cela, il m'a manqué un petit quelque chose pour pleinement apprécier l'histoire. Cela dit, les 160 pages se lisent vite, sans ennui, et c'était malgré tout une lecture agréable.
Un bon moment de lecture. Un mystérieux train débarque des voyageurs sur le quai, ils sont pris en main par Émile, le majordome d'un hôtel bien mystérieux qui leur apprend qu'ils sont morts. Cet hôtel est une sorte de purgatoire qui doit les mener vers leur dernier voyage, pour cela ils doivent affronter leurs souvenirs et ainsi faire face à leurs derniers regrets. Émile est là pour les accompagner, les aider à trouver la cause de leur présence. Ce fameux Émile est réglé comme du papier à musique, un psychorigide de première, le métronome de cet établissement, mais sa partition va commencer à jouer des fausses notes avec l'apparition de trois personnages sortis de nulle part. Une idée originale pour parler de la mort. Le récit commence sur un ton léger pour bifurquer sur les démons intérieurs des protagonistes. Je ne me suis jamais ennuyé lors de ma lecture, les personnages sont adorables, le rythme est soutenu et les surprises nombreuses, le seul défaut : j'ai vu arriver la conclusion comme le nez sur le visage. Un dessin au trait rond, expressif et dynamique, très agréable à regarder avec des couleurs légèrement délavées. Un plus indéniable. Un album recommandable. Note réelle : 3,5.
Sympathique conte "feel good" sur une thématique originale (la mort et la culpabilité) mais articulée autour de mystères malheureusement bien vite éventés. Le fantastique aurait mérité d'être tenu plus longuement, tant concernant la révélation initiale du décès des visiteurs de l'hôtel, que la seconde (que je vous laisse découvrir par vous-même) assez prévisible néanmoins. C'est gentiment émouvant, doux, agréablement dessiné et propose des personnages au profil pas si convenu. La trame est construite à la manière de dessins animés Pixar : c'est rythmé, avec le même recyclage de figures imposées, souvent agréable et généralement vain, l'humour en moins. Une lecture certes oubliable, mais assez plaisante.
Si la BD franco-belge est souvent associée à un genre destiné principalement à la jeunesse, elle peut parfois nous surprendre en abordant des thèmes plus adultes comme c’est le cas ici. Dans « Le Dernier Quai », c’est la question de la mort qui est traitée, une thématique qui a tendance à rebuter dans notre monde actuel qui a érigé la « jeunesse éternelle » en valeur suprême. Mais ici, rien de glauque ni de pesant, on n’a pas affaire à un roman graphique. L’auteur a repris les codes franco-belges pour rester dans le format « aventure », caractérisé par un rythme bondissant et un trait caricatural. Un emballage divertissant pour un sujet plus austère. Il n’empêche que l’histoire est porteuse de malaise. L’hôtel en question n’est rien de moins qu’une parabole du purgatoire, où les résidents viennent séjourner pour le salut de leur âme, juste avant l’ « ultime voyage ». Dans cette quête irréelle, c’est Émile le gérant de l’hôtel, sorte de majordome prévenant à l’extrême, qui va les guider pour les aider à affronter leurs regrets, faute de quoi ils risqueraient de passer l’éternité dans les limbes, symbolisées par la sombre forêt avoisinante peuplée de fantômes en souffrance. Pour donner vie à cet univers insolite, Nicolas Delestret confrontera Émile avec trois hôtes bien campés qui lui donneront pas mal de fil à retordre… On ne sait pas trop si le livre s’adresse aux lecteurs plus âgés qui souhaitent aborder la question de façon régressive (ce terme tellement à la mode !) ou aux plus jeunes qui se posent beaucoup de questions sur l’au-delà… Quelques passages, heureusement restreints, ne sont pas exempts de bons sentiments, mais indiscutablement la proposition de Delestret a le mérite de l’originalité, avec quelques références bienvenues à l’univers de Miyazaki, notamment avec « Le Voyage de Chihiro ». Le style graphique vif et grandiloquent se déploie avec force au fil des pages, sur un tempo pour le moins étourdissant. Si ladite parabole, un rien biblique, pourra décourager les plus athées d’entre nous, elle n’est pas envahissante et ne sert que de prétexte au récit, qui parfois tend à se disperser mais reste de bonne tenue. Sous la façade de l’aventure, cette fable palpitante dispense en filigrane un conseil salutaire sur le lâcher prise, nous invitant à dialoguer avec les démons abusifs de nos culpabilités.
Le Dernier Quai est un conte fantastique imaginant un hôtel qui héberge les personnes décédées dans le but de leur permettre de faire face à leurs souvenirs et de résoudre les derniers regrets de leur vie avant de passer vers un autre monde. Une sorte de thérapie post-mortem pour assainir leur âme. Emile est seul en charge de cet hôtel et de l'accueil de nouveaux arrivants. Il aime cette routine et prend son devoir très à cœur. Mais tout bascule pour lui le jour où trois nouveaux venus n'ont aucun souvenir de leur passé et donc aucun moyen de comprendre pourquoi ils sont là. C'est un joli conte dans une ambiance de fantastique aux diverses influences, notamment celle des films de Miyazaki et un peu de Wes Anderson aussi. L'atmosphère douce et chaleureuse malgré son léger voile de danger en arrière-plan est très agréable. On tombe vite sous le charme. L'immanquable retournement de situation de l'intrigue se devine facilement pour qui connait ce genre d'histoire, mais celui-ci survient étonnamment plus tôt que prévu et par un biais inattendu. Et la seconde moitié de l'album consiste précisément à résoudre cette nouvelle situation avec un mélange d'action et de flashback qui tranche avec l'ambiance confortable du début. J'ai été moins charmé par cette seconde partie qui est moins romantique. Et j'ai été un peu déçu par la résolution finale que j'ai trouvée convenue, même si elle était sans doute inévitable. Cette légère déception s'oublie vite et je garde un plaisant souvenir de cette belle fable. Note : 3,5/5
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