Cuervos
La vie d'un môme d'un ghetto colombien qui bascule.
Amérique du sud Les drogues
Résumé du posteur : Il s'agit de l'histoire d'un môme, Joan, des ghettos en Colombie. Joan va faire la rencontre d'un homme de main d'un des cartels qui lui propose un contrat. Le contrat est de tuer. La vie de Joan va basculer surtout que son premier contrat désigne un homme qu'il connait bien... Résumé Glénat : Colombie, Medellin..... La misère et la drogue font des ravages, Miguel Santos, un syndicaliste engagé dans la lutte contre les cartels, met sur pied un programme de réinsertion d'enfants des bidonvilles. Joan est l'un de ses jeunes protégés, il fonde de grands espoirs en lui-même si Joan vit avec des modèles de réussite liés à l'argent facile. Mais les deux deviennent très proches. A tel point que Joan va demander à Miguel de devenir son père. Devant le refus du tuteur, leur relation va peu à peu se dégrader et le gamin va accepter des petits boulots pas très honnêtes et être contacté par l'homme de main d'un seigneur de la drogue qui lui propose beaucoup d'argent facile. Sa première mission est simple : il doit tuer un homme, un syndicaliste qui n'a de cesse de persuader les paysans d'arrêter de cultiver la coca. Mais cet homme qu'il doit tuer, le petit Joan le connaît très bien... Trop bien, même... Cuervos est une nouvelle série détonante, d'une puissance et d'u'ne émotion rares. Les auteurs décrivent, sans complaisance aucune, un monde dur, où violence, drogue et argent sale sont les valeurs de ceux qui n'ont plus rien à espérer.
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Date de parution | Mai 2003 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
Les avis
Il y a un peu du « Parrain » dans cette histoire, qui nous raconte la vie d’un gamin des rues de Medellin, Joan, extrêmement violent, qui gravit tous les échelons pour finir chef de cartel dirigeant politique et capitaliste endurci. Pour cela il va devoir se défendre au milieu de requins, slalomer entre les balles. Il faut dire qu’il est lui-même radical, très froid dans ses décisions (il assassine sa mère et l’homme, l’homme qui voulait l’adopter – et plus généralement tous ceux qui, à tort ou à raison, ont pu donner l’impression de ne pas céder tout de suite et entièrement à sa volonté, voire à ses caprices). Si j’ai globalement apprécié la lecture de ces quatre albums, ce sont les deux premiers, ceux qui présentent l’ascension de Joan (le premier lorsqu’il est enfant, le suivant lorsqu’il a la vingtaine – chaque album avançant ainsi dans le temps) qui sont les plus intéressants. Dans les deux derniers, Joan est « établi », au sommet de la pyramide sociale et mafieuse, puis la fin approche. Ces deux derniers albums se laissent lire, mais ils m’ont moins accroché, ils sont moins originaux (on s’est éloigné des bidonvilles du départ, on est plus dans les magouilles classiques entre crabes de politico-mafieux). Et le personnage d’Alexia, sa prise de pouvoir (et certaines scènes du final) m’ont clairement paru moins crédibles. Si l’univers et le déroulement sont très violents, il n’y a pas de complaisance, c’est crédible et réaliste. Le dessin est agréable, dynamique (très cinématographique dans ses angles). La colorisation fait plus datée par contre – même si elle n’est pas moche.
Dans cette série, on suit le destin de Joàn, un gamin des rues colombiennes qui deviendra un membre important de la mafia puis un homme politique. Chaque tome concerne une période de sa vie : son enfance, ses dix-sept ans, son âge adulte et enfin son âge mûr. L’histoire est assez captivante au début. La ville de Medellin est décrite d’une façon particulièrement glauque, et l’absence de tout sens moral du personnage principal (et de certains autres) est bien rendue. Par la suite, c’est un peu moins passionnant, mais cela reste une lecture agréable. D’un côté, j’aime bien le fait que chaque tome effectue un saut important dans le temps, ce qui permet de faire avancer l’histoire de manière significative sans rallonger la sauce inutilement. De l’autre, j’ai trouvé certains passages un peu rapides, et on a parfois un peu l’impression de survoler certains arcs scénaristiques. Aussi bien en BD qu’en film ou en roman, les récits de mafiosos sont nombreux, et certains autres comprennent des scènes plus marquantes que les trois derniers tomes de cette série. Comme cela a déjà été dit, certains cadrages sont originaux mais cela ne facilite pas toujours la lisibilité. Au final, il s’agit tout de même d’une bonne série, que je prendrai plaisir à relire à l’occasion.
Cette plongée en enfer violente et chaotique d'un gosse colombien, qui paumé, abandonné et n'ayant plus aucun repère, n'a plus comme recours que d'être récupéré par les cartels de la drogue, aurait pu avoir un intérêt certain, si je n'avais lu peu de temps avant Rio qui est beaucoup plus nuancée. Le scénario est le même, autour d'un gosse des rues livré à lui-même et qui survit grâce à de petits boulots plus ou moins honnêtes et l'action d'une ONG (ici, celle d'un assistant social engagé dans la réinsertion de ces gosses). Seuls les lieux de l'action sont différents : Rio et Medellin. Nous assistons donc à cette lente descente aux enfers, dans le monde de la drogue et du crime sordide. Sans fioritures, les auteurs content cette implacable course à la mort, et c'est avec le tome 1 qui reste le meilleur album de la série, que le récit atteint une réelle dimension, avec les dérives de Joan, au milieu de la misère, des sales coups, d'une errance suicidaire... tout ceci conduisant aux cartels. Dès le tome 2, je me suis désintéressé de cette histoire, l'écart entre les 2 albums est trop grand, 10 ans ont passé, Joan a grandi trop vite, il n'a plus de rédemption possible, il n'y a pas de transition qui montre sa dégradation morale et son glissement vers le crime. De plus, le personnage de Joan est carrément antipathique, au contraire du héros de Rio qui restait attachant, il tue Miguel qui aide à la réinsertion des gamins perdus, il n'a donc aucune pitié, je n'ai d'ailleurs pas accepté cet acte. Ce qui fait que je n'aime pas cette atmosphère, elle est tout le temps délétère, il n'y a aucune chance de salut, j'ai donc arrêté après le tome 3 qui reste l'album le moins intéressant, et ça m'est égal ne ne pas savoir la fin. Le seul élément qui m'apporte une petite satisfaction est le dessin de Durand, qui a bien évolué depuis sa reprise de Cliff Burton ; c'est un dessin aux images brutales, mais costaud qui s'accorde bien avec le propos, même si sa mise en page est un peu fatigante avec cette succession de plans constitués de petites cases puis de grandes cases, ça donne un côté un peu serré et comprimé aux dessins, mais ce qui est étonnant, ce sont les angles de vues en hauteur, des vues sur un décor au-dessus des personnages, ce qui donne un aspect insolite à cette Bd. Je suis quand même assez étonné de voir autant de notes positives sur cette série.
Pas mal ce Cuervos, cette série possède au moins le mérite de mettre un coup de projecteur rarement fait sur ces enfants des rues dans l'Amérique du sud d'aujourd'hui. D'emblée le cadre est posé, il n'est que voir ces planches où nos jeunes héros sniffent de la colle dans des sacs en papier pour oublier la misère dans laquelle ils vivent. Le premier tome est à cet égard vraiment parlant et il n'est que de voir le personnage de l'éducateur qui se bat contre des moulins à vent tant il est vrai que la difficulté est grande de faire comprendre à ces jeunes que les vertus du travail et du savoir sont préférables à une vie d'errance, de compromission, de trafics qui rapportent bien plus. Ici la résonance avec la vie dans certaines de nos banlieues est assez parlante. Mais ne comparons pas ce qui ne l'est pas, autres cieux, autres mœurs. Au final un scénario assez prenant même si l'on pressent les événements à venir, il n'empêche que l'ensemble est plus que bien construit et incite à la poursuite de la lecture. Une bonne série qui n'a rien de réjouissant et qui montre l'état d'un certain monde. Dur, violent mais jamais gratuitement. A lire
Et oui encore une fois je n'ai pas apprécié une série plutôt très bien cotée ici même. J'ai pourtant relativement apprécié le premier tome mais j'ai trouvé la suite de plus en plus ennuyeuse. Tome 1 donc : Je n'ai pas spécialement apprécié le personnage de Joan que je trouve peu attachant et assez antipathique. Du coup cette histoire très dure et bien noire ne prend qu’à moitié. Certes je ne reste pas insensible à la misère de cette favelas et quand il réalise son premier contrat, je suis même un peu choqué. Mais voilà c'est tout. La suite de l'histoire se passe des années après, Joan n'a plus rien d'un gamin. Ça devient une simple histoire de cartels, de règlements de comptes et de trafic de coke. Je n'accroche pas. Je ne vois rien qui la rendrait plus intéressante que n'importe quelle histoire qui parle du même sujet. En tout cas pas son héros qui me plaît de moins en moins. Le 3ème tome m'ennuie carrément quand il se lance en politique. Tout se mélange, les scènes défilent, j'ai l'impression d'alterner entre des séquences qui parlent politique / drogue / contrat mais sans intérêt, ni pour une partie ni pour l'autre. Trois scènes où il va chez le coiffeur, waow. A quelques mois des élections son bébé vient de naître, et a quelques semaines le gosse semble avoir 3 ans. Petit problème non ? Pas mieux dans le quatrième tome. Le personnage joué par Alexia, je n'y crois pas une seconde. Bref, je me suis ennuyé. D'une manière générale je n'ai pas été enchanté par le dessin et je n'ai pas apprécié les cadrages que j'ai trouvé fouillis. Trop osés peut-être. En tout cas, ça embrouille l'esprit et je n'ai pas toujours compris qui ou quoi était dessiné. (J'ai lu l'intégrale petit format) Une énorme déception.
J'ai conscience que je suis le premier à émettre un avis négatif sur cette série. J'avais le choix de me forcer pour trouver cela "pas mal". Cependant, vous me connaissez. Je ne transige pas avec mon ressenti sur une lecture. Ceci dit, cela me fait toujours un peu de peine quand mes goûts sont en décalage avec la majorité. Bref, peut-être une peur irrationnelle de marginalisation. Bon, vous savez que ce n'est tout de même pas ma spécialité. Qu'est ce donc je n'ai pas aimé ? Le dessin tout d'abord que je ne trouve pas exceptionnel car beaucoup trop imprécis. Le découpage ensuite que j'ai trouvé peu innovant et pas toujours utilisé à bon escient. Et pour finir : la colorisation bien terne. Cependant, tout ceci n'est que la forme. Si le fond est bon, on pourrait passer outre. Or, je n'ai pas aimé l'histoire de cet enfant à qui on accorde trop d'importance dans la vie difficile d'un ghetto colombien. J'ai détesté le personnage de Joan qui n'hésite pas à tuer son bienfaiteur pour se plonger un peu plus dans le mal. Bien sûr, je pourrai pardonner au vu des motivations mais je n'y parviens pas. C'est trop crade pour moi. Il est clair que c'est une bd triste qui donne à réfléchir sur le sort atroce de ces enfants abandonnés dans la rue. D'autres pourront trouver ce personnage très attachant. La dureté comme leitmotiv n'est pas ce que j'apprécie le plus. Il manque singulièrement quelque chose qui pourrait le faire entre violence et soif de pouvoir. C'est peut-être objectivement une bonne série. J'avoue être passé totalement au travers.
"Cuervos" est ressorti en janvier 2009 en intégrale petit format et de la même manière que pour les autres séries que j'ai pu déjà aviser comme Histoires d'en ville ou La Cuisine du Diable, ces rééditions compactes à petit prix ont le défaut de ne pas laisser au dessin toute la place de s'étaler et de nous embarquer complètement dans l'aventure. Ici, comme dans La Cuisine du Diable, la lecture reste tout de même aisée, contrairement à Histoires d'en ville pour qui le texte était souvent beaucoup trop petit pour une lecture confortable. En ce qui concerne le dessin, je dois dire que j'ai beaucoup aimé la colorisation de cette série, le trait est souvent trop esquissé pour me plaire complètement, ça manque de netteté mais dans l'ensemble, c'est plutôt réussi, dynamique avec des angles de vue et des cadrages bien choisis. A déplorer quelques petites fautes d'orthographes qui sont passées à la trappe de la relecture, c'est pas que c'est grave, mais ça laisse une mauvaise impression. Le scénario quant à lui a un peu à tendance à s'essouffler au fil des 3 premiers tomes. Le premier est très percutant, noir et sans état d'âme : il nous raconte sans nous ménager cette enfance de Joan dans les quartiers pauvres de Medellin et la manière qu'il a eu de faire un jour le mauvais choix ; son premier contrat, qu'il exécute sans remord, fait froid dans le dos. Après une trame de cette nature, difficile de tenir le niveau sur quatre tomes. Le moins bon est pour moi le 3ème, celui où Joan a une trentaine d'années a priori (une intrigue beaucoup plus politique, moins axée sur la psychologie – effrayante – de tout ce petit monde, même si on assiste quand même aux prémisses de sa déchéance mentale) mais j'ai retrouvé toute la force du scénario de départ dans 4ème et dernier tome. Ce qui estomaque vraiment dans "Cuervos", c'est le manque d'humanité fragrant de toute cette palette de personnages plus fourbes les uns que les autres : tout est prétexte à trahir, manipuler, exécuter, tout se fait de manière impulsive, la violence est omniprésente et tout ce qui peut ressembler à des sentiments n'est qu'illusion. Chaque tome commence par cette mention "Medellin, aujourd'hui", alors que des années séparent chaque épisode, présenter les choses de cette manière laisse peu d'espoir : peu importe que l'on soit hier, aujourd'hui ou demain, l'avenir est sombre, cruel et désespérant pour les enfants de Colombie. La fin est à la hauteur de toute l'histoire : violente et dénuée de toute humanité.
J’ai commencé cette série après avoir lu Gemelos qui se déroule dans la même ville et plus précisément après avoir parcouru l’avis de Ro se référant à "Cuervos". Je le remercie donc de m’avoir fait découvrir ce véritable trésor de la bande dessinée. Autres raisons à mon engouement : - D’une part, ce récit démontre et prouve, sans détour, la vérité sur une des villes les plus violentes au monde, si ce n'est la plus violente comme je le disais dans mon avis sur Gemelos. Bien avant les "villes en guerre" dont nous avons chaque jour des échos dans les journaux ou à la télé, Medellin en 2006 remportait déjà la triste palme de la ville la plus violente du monde. Les situations nous sont montrées telles qu’elles sont, nous pouvons donc y voir une réelle dénonciation un triste bilan de l'auteur qui fait un zoom sur les personnes oubliées, les laissés pour compte. Un côté sociologique dans cette BD qui n'échappe pas à qui se tient au courant des remouds dans le monde... Le fait de commencer chaque tome par aujourd’hui à Medellin peut surprendre au vu des personnages qui vieillissent, mais cela nous permet de comprendre que malheureusement, quelque soit le "aujourd’hui", la situation restera la même, sans véritable espoir donc… - D’autre part cette histoire présente des personnages extrêmement intéressants, voire même charismatiques, malgré leur déchéance, leur mode de vie, et leur violence. Ils sont réellement très bien construits. On apprend à les connaître, voyant leur caractère et leur personnalité évoluer et nous pouvons même essayer de les comprendre ou du moins comprendre pourquoi ils en sont arrivés là. De plus cette histoire est réellement forte, tracée au vitriol pourrait-on dire, un récit puissant pour peu que le sujet nous intéresse un tant soit peu ou tout simplement si nous nous faisons happer par ce récit. A qui s’adresse-t-il ? Eh bien a ceux qui aime les polars, ils ne serons pas perdus.... Et plus précisément à ceux qui aiment les histoires tournant autour de la maffia. Ce récit peut s’apparenter par exemple à La Cuisine du Diable, mais en beaucoup plus âpre. Pour faire une comparaison rapide, un enfant doit apprendre à survivre seul dans une ville où le crime organisé est omniprésent et interfère sur sa propre vie. Finalement le point de départ n’est pas si éloigné. Les personnes qui aiment les récits réalistes, aimeront également ce récit, tout simplement car contrairement à ce que l’on pourrait penser ce récit est tout à fait réaliste… Heureusement le scénariste n’en fait pas trop… Enfin un dessin sublime, un cadrage audacieux et extraordinaire, vraiment différent et qui sert le récit nous met la tête la l’envers comme le font les drogues aux personnages de cette histoire. Un coup de cœur pour une série qui… elle, n’en a pas, de cœur. Une histoire culte, un coup de cœur, pour une série coup de poing… 19/20
Violente révélation que cette bd. Le parcours de cet enfant des favelas repéré et récupéré par la pègre locale est saisissant et effrayant. L’entrée en matière est un véritable coup de poing en plein foie. Le premier tome est aussi le meilleur. Le héros apparaît alors encore attachant et « récupérable ». Les autres tomes reprennent le même personnage au fur et à mesure de son ascension dans ce cartel de la drogue et sa déchéance mentale. C’est tellement désespérant que l’on perd toute pitié pour le « salopard » qu’il devient. Le dessin est assez bien réussi. Je lui ai trouvé un petit côté « Béhé », en plus soigné. Comme beaucoup, j’ai été séduit par les couleurs employées dans le premier tome (ce qui a d’ailleurs finalement décidé mon achat après maintes hésitations) et les surprenants cadrages disséminés dans l’ensemble de la série. Ne vous étonnez pas de voir un personnage la tête en bas, c’est volontaire, spécial mais efficace pour nous donner le tournis. Et employé avec suffisamment de parcimonie pour ne pas être déstabilisant lors d’une lecture d’ensemble. Quelques tics dans la construction m’ont par contre déçu. Plus particulièrement, les « Medellin, aujourd’hui » destinés à donner un ancrage hyper réaliste à la série et qui finalement ont obtenus chez moi l’effet contraire. Sentiment intensifié lorsqu’un gosse pas plus haut que trois pommes se trimballe avec un lance-missiles. A force de trop vouloir en faire, l’auteur me semble exagérer le trait et perd à mes yeux en crédibilité. Je ne suis pourtant pas naïf et je sais que des enfants se promènent armés, mais un lance-roquettes, c’est quand même un peu « too much ». La série reste cependant prenante jusqu’à la fin et se laisse lire avec plaisir. Je ne suis cependant pas convaincu de m’y replonger dans un futur immédiat, raison de ma cote mi-figue mi-raisin. Mais si vous êtes amateurs du genre, c’est certainement à essayer.
J'ai profité des nouvelles intégrales Glénat à petit prix pour découvrir cette série qui m'attirait assez bien. La première chose qui frappe dans « Cuervos », c’est l’incroyable cruauté et la violence de son scénario. Des enfants des favelas de Colombie qui tiennent le coup en sniffant de la colle et qui n’hésitent pas à tuer pour des cartels locaux… C’est ainsi que l’on suit l’histoire de Joan, de sa jeunesse misérable à son ascension dans un cartel, dont il finira à la tête. Le premier tome est sans conteste le meilleur de la série, quand Joan est encore un enfant, quand il se fait embrigader dans un cartel. On a un bel aperçu de la vie dans les quartiers défavorisés de Medellin. Effrayant, c’est le moins que l’on puisse dire. Des enfants sans états d’âmes, qui commettent les pires atrocités pour gagner un peu d’argent. Les albums suivants sont à mon avis plus faibles, nous montrant à chaque fois un Joan plus âgé et plus haut dans la hiérarchie de son cartel. Bien qu’intéressants, je n’ai pas été aussi emballé par ces albums que par le premier, dont l’effet choc tenait en grande partie au contraste enfance/violence. Les dessins, sans être très fins et assez approximatifs, sont quant à eux agréables à regarder et bien mis en couleur. Comme un précédent posteur l’a déjà fait remarquer, il y a un contraste très net entre les dessins/couleurs chatoyantes et la violence de l’histoire. La mise en scène et le cadrage participent à cette impression de chaos. En effet, « Cuervos » n’est pas conventionnel à ce niveau là: les personnages sont souvent coupés et le point de vue bouge continuellement. Il faut un petit temps d’adaptation pour se faire à ce procédé original. Je ne regrette pas mon achat, mais je ne qualifierai pas cette série d’indispensable. Le tome 1 est excellent, le reste est quant à lui un cran en dessous. Son grand mérite est de nous décrire l’horreur de ce qui se passe dans de tels milieux. Une BD sans concessions donc, qui nous met directement face à une situation alarmante, dont nous n’avons peut-être pas toujours conscience.
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