Les Horizons amers
L'histoire vraie de l'explorateur anglais ayant accompli la première circumnavigation de l'Australie.
1799 - 1815 : Le Premier Empire - Napoléon Bonaparte Auteurs italiens Ile de la Réunion La BD au féminin Les expéditions maritimes Océanie Vieux gréements
Il s’appelait Matthew Flinders. Jeune officier de la Royal Navy, il avait une mission et un but : cartographier l’Australie naissante et prouver qu’il s’agissait bien d’une île ! Il quitta Portsmouth à bord de l’Investigator, persuadé de la justesse de son intuition. Hélas pour lui, les Français avaient lancé une expédition semblable, avec deux navires (Le Géographe et Le Naturaliste), sous les ordres d’un certain Nicolas Baudin, un personnage intrigant… Allaient-ils se rencontrer, se parler, s’affronter ? Et qui gagnerait au final cette « bataille » consistant à faire pour la première fois le tour de la Terra Australis Incognita ? Parti d’Angleterre en juillet 1801, Matthew Flinders n’y revint qu’en octobre 1810.
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Date de parution | 10 Mai 2023 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C’est avec cet album que je découvre la passion de Bollée pour l’Australie, je me pencherai volontiers sur ses autres ouvrages. Les horizons amers s’est révélé un bon moment de lecture. Je n’ai pas de gros reproches à formuler. C’est bien dessiné et mis en couleurs, l’histoire est fluide et intéressante. Les auteurs réhabilitent cet explorateur britannique, il y a côté doux, mélancolique et tragique qui se dégage de son parcours. Son destin sera contrarié par les enjeux de l’époque. Honnêtement un bon album mais je ne me vois pas le relire, ma lecture fut didactique mais un peu chiche en émotions, et il manque un peu de souffle à l’épopée.
Décidément, contrairement à son héros, Flinders, Bollée semble ne jamais avoir totalement fait le tour de l’Australie ! C’est en effet le troisième album qu’il consacre à l’exploration de cette île continent (après les très beaux Terra Australis et Terra Doloris). Et c’est encore un très bel album. Si le dessin de Guglielmo est très clair et lisible, fluide, j’avais préféré celui de Nicloux, ce qui fait que j’ai sans doute été moins subjugué par « Les horizons amers ». Mais ça n’en reste pas moins une nouvelle fois un bel ouvrage. Qui nous fait découvrir un homme au destin remarquable et finalement peu connu. On lui doit pourtant le nom de l’Australie, la première carte complète de ses côtes. Et, après cette première circumnavigation autour de l’Australie, son long, très long retour l’apparente à un Ulysse moderne ! La narration de Bollée est agréable, et il rend bien justice à ce navigateur et cartographe. Je regrettais juste une fin un peu trop facile faisant mourir Flinders le jour même de la parution de son livre mettant en avant ses découvertes. Mais une recherche sur le net montre que Bollée n’a rien enjolivé. Un chouette album en tout cas.
Ils sont nombreux (et nombreuses) les grands hommes et les grandes femmes, oublié(e)s par l'Histoire parce qu'ils sont passé de peu à côté d'un exploit majeur, qu'ils ont failli être le premier/la première à faire ceci ou cela... Matthew Flinders fut de ceux-là. Aux premières heures du 19ème siècle, ce passionné d'exploration, qui avait déjà co-réalisé la première circumnavigation de l'île de Tasmanie (cela signifie qu'il en a fait le tour en bateau, pour prouver que c'était bien une île), est persuadé que les grandes terres situées au nord de celle-ci n'est en fait qu'une immense île, presque un continent. Il va donc faire des pieds et des mains pour convaincre un amiral de lui confier une mission d'exploration, au prix probable de sa vie de famille (il est sur le point de se marier). mais il pressent que c'est là l'oeuvre de sa vie, il DOIT y aller, même si une expédition organisée par l'ennemi héréditaire, la France, vient d'appareiller. Comme on s'en doute, ça ne va pas se passer aussi facilement que prévu, Flinders ne va pas partir deux à trois ans, mais neuf ans et trois mois, se retrouvant pendant plus du tiers de cette période retenu sur une terre presqu'aussi éloignée, pour une sombre histoire d'espionnage présumé... En effet l'histoire de Flinders méritait bien qu'on en fasse une bande dessinée, et Laurent-Frédéric Bollée, passionné par l'Histoire de l'exploration de l'Australie (souvenons-nous des gros albums Terra Australis et Terra Doloris) était l'auteur idéal pour nous raconter cette histoire. Car dans chaque dialogue, on sent l'obsession de Flinders, reflet de celle de Bollée. Ce désir irrépressible d'aller au bout de son rêve, de son projet, faire enfin le tour de cette terre immense, et revenir en Angleterre avec cette fameuse preuve, contre vents et marées, contre la guerre, contre la vie, contre tout... Flinders était obnubilé, mais pas obsessionnel au dernier point. Par contre la naïveté l'a amené à faire des erreurs, qu'il paiera non pas de sa vie, mais de sa liberté des années durant, pris malgré lui dans le conflit presque millénaire (mais officiel à cette époque) entre la perfide Albion et ces satanés mangeurs de grenouilles. Il résulte une nouvelle fois de cette passion de l'auteur et de cette histoire incroyable on nouveau gros album, dans lequel on parvient à ne jamais s'ennuyer, alors que Flinders y est présent presque à chaque case. Au-delà de la précision historique, il y a ce savoir-faire d'un désormais vieux routard de la BD (si mes calculs sont bons, il a dépassé la soixantaine d'albums publiés) qui fait qu'il sait tenir son lectorat. Pour l'épauler dans la réalisation de cet album conséquent, il s'est adjoint les services de Laura Guglielmo, dessinatrice italienne dont je découvre le travail. Du peu que j'ai pu constater, elle a franchi un véritable palier en dessinant Les Horizons amers, dont le réalisme tranche avec ses travaux plus "pop", plus légers. Elle se révèle comme une maîtresse des ambiances -là aussi réalistes-, pour coller au mieux avec la dimension historique du récit. Pas de fioritures, pas de fantaisies, mais un talent certain pour poser des beaux décors, des personnages qui ont physiquement de la présence, de la prestance. Vraiment du beau boulot, même si je n'aime pas forcément les visages de tous ses personnages. Là encore Laurent-Frédéric Bollée nous livre un album réalisé de façon impeccable, permettant de combler un manque de l'Histoire en bande dessinée, avec -très peu- de personnages marquants dans un récit dont l'importance historique est avérée. Bravo aux deux auteurs !
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