Le Passager du Polarlys

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

Christian Cailleaux et José-Louis Bocquet s'emparent de l'un des premiers « romans durs » de Georges Simenon, cette facette littéraire où, sous le signe du roman noir, le créateur de Maigret met en scène sa propre comédie humaine.


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Adaptations de romans en BD Georges Simenon Marine moderne

Février 1930. Dans un atelier d'artiste de Montparnasse, une jeune femme est retrouvée morte. Surdose de morphine. Elle s'appelait Marie Baron. Quelques jours plus tard, le cargo mixte Polarlys quitte le port de Hambourg pour l'extrême nord de la Norvège. Voyage de routine, destiné à approvisionner les ports qui jalonnent la côte. Quel rapport entre ces deux événements, distants de plusieurs milliers de kilomètres ? A priori, aucun. Mais pour le capitaine Petersen, cette traversée ne sera pas comme les autres. Car il a de bonnes raisons de penser que le responsable de la mort de Marie se cache à bord de son navire. Et quand un conseiller de police est assassiné dans sa cabine, l'ambiance se tend encore plus. Parmi les passagers du Polarlys, sur une mer battue par les vents et dans une atmosphère poisseuse où les faux-semblants règnent en maître, les coupables potentiels ne manquent pas...

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Mai 2023
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Passager du Polarlys © Dargaud 2023
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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19/05/2023 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Steftheone

J'ai acheté cette BD sur un site de vente d'occasion car je souhaitais acquérir La Neige était sale adapté également d'un roman de Simenon et le vendeur faisait un prix pour les deux. J'ai donc ouvert cette BD sans aucun à priori (je n'ai pas lu le roman "dur" d'origine) et je dois dire que j'ai plutôt passé un bon moment. Cette œuvre ne révolutionne effectivement pas le genre : on est ici en présence d'un bon roman policier à l'ancienne, dans la droite lignée d'un Columbo ou d'un Agatha Christie. En effet, l'auteur introduit la BD en présentant la scène conduisant au meurtre. Mais ceci ne nuit en rien à la suite de l'intrigue puisque le coupable, qui s'enfuit à bord du Polarlys, est grimé et difficilement reconnaissable. Le reste de l'intrigue se déroule à bord de ce bateau de marchandises qui sillonne les fjords norvégiens. L'ambiance de ce huis-clos est particulièrement pesante et l'on ressent l'angoisse monter au fil des pages à mesure que le froid polaire est de plus en plus vif. Au niveau des graphismes, le trait de Christian Cailleaux colle parfaitement à cette enquête à l'ancienne et j'ai beaucoup aimé la colorisation, tantôt de bleus pour les scènes de nuit ou d'ocres lorsque la pièce est éclairée par une lampe à huile, ajoutant à l'ambiance globale. Enfin les bonus en fin d'ouvrage expliquant le contexte de l'écriture du roman initial par Simenon ajoute à la qualité de l'ensemble. Un bon petit polar à la sauce Norvégienne qui, s'il ne vous surprendra pas, vous fera tout de même passer un agréable moment ! SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 7,5/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7,5/10 NOTE GLOBALE : 15/20

20/10/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Je connais Maigret par des téléfilms ou quelques adaptations cinématographiques, mais n’en ai jamais lu. J’apprécie par contre beaucoup certains romans de Simenon, hors de ce cadre, que ce soit ou non des polars. Je pense que c’est la partie de son œuvre la plus intéressante. C’est en tout cas la seule qui m’attire vraiment. « Le passager du Polarlys » m’était par contre totalement inconnu. Je sors de cette lecture satisfait, même si j’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs, et que sans doute quelques aspérités auraient pu davantage la dynamiser. Mais l’ambiance presque nonchalante avec laquelle l’intrigue est déroulée, au rythme de la navigation lente mais sûre du Polarlys, participe du charme de l’histoire, par ailleurs relativement classique. Une lecture sympathique, que le dessin de Cailleaux (qui aime toujours bien l’aventure et la navigation) rend agréable. Un dessin moderne, avec un rendu un peu granuleux parfois.

08/10/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Première œuvre adaptée dans cette nouvelle collection que Dargaud consacre aux romans durs de Georges Simenon. Et le choix s’est porté assez logiquement sur ce huis clos qui en est un des plus anciens et qui, en plus, demeure dans la veine policière de l’écrivain. Et comme bien souvent chez lui, Simenon nous livre une intrigue dans laquelle la psychologie des personnages occupe une position centrale. Pas de whodonit ici mais une accumulation de petits détails, de faits qui finissent par trahir les coupables, les poussant à se confondre d’eux-mêmes. L’intrigue est bien menée, le huis clos bien maîtrisé, l’ambiance pesante à souhait. L’époque évoquée est elle aussi intéressante, tout comme le théâtre du drame. Ce n’est pas une œuvre majeure mais pour les amateurs de ce type de récit policier à l’ancienne, on a là de quoi se faire plaisir. L’adaptation signée Bocquet et Cailleaux est de qualité. Si l’on sent bien l’une ou l’autre petite coupure par ci par là, dans l’ensemble la lecture est très fluide et l’intrigue est facile à suivre. Le dessin de Christian Cailleaux sert bien le récit et j’ai trouvé sa colorisation particulièrement réussie dans les scènes de nuit (durant lesquelles on ne voit pas grand-chose mais toujours ce qu’il faut). En résumé, voici un bon récit policier à l’ancienne, à mi-chemin entre le policier classique et le polar, dont l’adaptation est faite avec talent et un grand respect de l’œuvre originale. Vraiment pas mal du tout !

19/05/2023 (modifier)