Les Sales Gosses
Peggy Adam poursuit sur les traces de Plus ou moins..., ainsi Les Sales Gosses est une oeuvre drôle et emportée, qui décrypte avec humour et finesse les relations humaines dans ce qu'elles ont de plus délicat mais aussi de plus compliqué.
Atrabile Banlieue École européenne supérieure de l'image Ecole supérieure d'arts et design de Saint-Etienne La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants
Un été, quelque part en France, il fait beau, il fait chaud, les vacances sont longues, les journées surtout. Où aller quand le décor mélange si peu de verdure et tant de béton, que faire quand on n'a rien à faire. C'est dans cette ambiance de désoeuvrement que l'on rencontre ces sales gosses ; souvent livrée à elle-même, à la recherche du moindre divertissement, la petite troupe se cherche et se tourne autour, se provoque et s'affronte, et petit à petit, se frotte au monde - bref, fait les quatre cents coups.
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Date de parution | 18 Octobre 2019 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je venais de recevoir cette BD que j'avais réservée à la médiathèque quand la chronique a été postée. Marrant ! Bon, je serai néanmoins plus clément que Bamiléké. D'abord parce que l'enfance est un beau sujet, que ce soit en littérature, au cinéma ou bien en BD, et qu'il est traité ici avec la spontanéité qui lui sied. Ensuite parce que graphiquement, ce n'est pas mauvais du tout, colorisation comprise. Certes, ce n'est pas la BD du siècle, ni même du mois. Effectivement, niveau scénar, l'ensemble reste assez léger. On est sur du pilotage automatique. Peggy Adam semble suivre le fil de ses souvenirs (parce que ça ressemble à des choses vécues), faisant preuve au passage d'une certaine capacité d'improvisation. Alors bien entendu, on n'a pas sous les yeux des exemples (à suivre) de comportements citoyens, loin de là. La morale est absente, totalement, tout comme les parents, isolés, séparés ou violents (faites votre choix). On a sous les yeux un négatif des banlieues dans les années 80/90 dont un poster de Michael Jackson période I'm Bad (tiens donc) est l'unique élément permettant de dater les événements. Rien n'est exagéré. Ca sonne vrai et vécu. La misère, elle est là, indifférente, invisible, en proie au silence. La petite Fanny a le dos couvert de trace de martinet, et alors ? Et bien je suppose que c'était ainsi, à l'époque. On n'en parlait pas, ou rarement dans les médias. Ces choses là étaient tues et un "c'est navrant mais c'est comme ça !" tenait lieu de solution au problème. Et qui s'en souciait ? Il n'y a ni jugement, ni morale, car c'est aussi ça l'enfance. Mais sommes-nous réellement passés à autre chose aujourd'hui, finalement ? On peut le penser. Cet enchainement d'anecdotes comme autant de perles sur un collier près à casser donne le sentiment de regarder une soirée diapos concoctée par des gamins livrés à eux-mêmes, et ça a beau être un peu maladroit, peut-être, un peu chaotique également, ce n'est pas désagréable du tout. On pourra, comme moi, retrouver quelques réminiscences. Mais contrairement au récent Chair à canon de Aroha Travé, toute trace d'humour est ici absente. Du coup, c'est sans recul et brut de pomme. Ca sort comme ça vient, et c'est au minimum honnête. Déjà pas si mal...
Je suis désolé mais je suis allergique à ce type de scénario. En effet construire un scénario avec des enfants d'une cité ayant 10/12 ans qui provoquent des situations qui les mettent en fort danger, cela me dépasse. Ainsi je considère que commencer un récit par des bambins qui sautent d'un garage haut de 2,5 m ou plus pour prouver leur courage est une incitation au danger très contestable. C'est peut-être du vécu de l'auteure dans les années 80 mais je trouve que les situations qu'elle propose sont à la fois superficielles quand elle parle de la violence parentale et très discutables quant aux comportements décrits. Dans une cité vidée de ses adultes, éducateurs de rue ou grands frères je ne comprends pas bien le sens du récit de Peggy Adam surtout pour un jeune lectorat. Si c'est pour montrer les bêtises que des gosses faisaient en 85 je ne vois pas trop l'intérêt sauf à suggérer un "Faites ce que je dis pas ce que j'ai fait" dont la portée éducative est proche de zéro. Comme le graphisme assez simpliste ne me séduit pas vraiment, j'ai refermé cette série avec soulagement.
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