Toubab
Prix du meilleur 1er roman Graphique à Valence. Par l'auteure de Géante - Histoire de celle qui parcourut le monde à la recherche de la liberté.
Afrique Noire Auteurs espagnols La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants Les sociétés à finalité sociale
Lorsqu’une adolescente européenne participe malgré elle à une mission humanitaire au Sénégal, elle se confronte à un nouveau monde, de nouvelles coutumes et un nouveau rythme de vie, loin de tout ce qu’elle connait. Entre cliché, préjugé et ignorance, elle découvrira une culture sensuelle et hospitalière, des paysages d’une beauté insolite et une société aux problématiques bien spécifiques. Récompensé par le prix du « Meilleur roman graphique » en Espagne en 2019. Avec ce titre d’auto-fiction, l’auteure se base sur une expérience personnelle datant de 2017 lorsqu’elle avait elle-même participé à une mission d’aide humanitaire à Gandiol, Sénégal. Une fois encore, Núria Tamarít aborde les thèmes de la difficulté d’apprivoiser le monde pour s’accomplir au mieux. Contemplatif et humaniste, le titre est également disponible en Italie et au japon.
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Date de parution | 11 Juin 2021 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Un témoignage semi-romancé sur l'expérience d'une grande adolescente sur un séjour réalisé dans un village sénégalais. L'autrice Nuria Tamarit a également réalisé Géante que j'avais beaucoup aimé. Je ne sais pas quand elle a dessiné chacun de ces albums mais Toubab donne l'impression d'être un peu moins mature que Géante. C'est un ressenti subjectif que j'ai vis-à-vis de l'aspect un peu plus naïf et épuré du dessin mais aussi de l'état d'esprit de l'héroïne et de la narration qui l'accompagne. En effet, j'ai légèrement tiqué devant les stéréotypes bobo avec lesquels la BD présente sa découverte du village et de la culture Wolof. Les villageois y sont catalogués comme une unique entité, comme on pourrait dire "ah, les Français, ils sont tous râleurs, avec leur béret et leur baguette sous le bras". Ici "ils" sont tous simples et sages, "ils" dansent tout le temps, "ils" sont gentils, "ils" savent s'accommoder de peu et vivre heureux malgré tout, etc... Je grimace un peu car ça ressemble à une vision du bon sauvage, alors que je suis persuadé que l'auteur ne voulait pas transmettre ce message. Ou alors le transmettre pour montrer la vision faussée que peut avoir une adolescente naïve, influencée par les réseaux sociaux et les reportages qu'elle a vus à la télévision, et qui fait des jugements hâtifs en cataloguant tout une population comme une entité unique et où chacun est plus ou moins identique. Toutefois l'autrice laisse ici et là la parole aux villageois et montre un aspect plus mature et pertinent de la vision que le lecteur peut s'en faire. Et évidemment, dès le début, elle montre la superficialité de l'héroïne, accro à son téléphone et ses réseaux sociaux. Pour autant, on ne voit que peu celle-ci évoluer lors de son séjour. Ce n'est pas véritablement un récit initiatique : oui, elle a appris des choses durant son voyage, oui sa vision des choses a légèrement changé, mais elle repart relativement identique à la personne qu'elle était en arrivant. Au-delà de ça, j'ai apprécié cette plongée dans la vie de cette petite famille expatriée dans un village sénégalais. J'ai aussi trouvé instructif d'y voir le travail de la mère de l'héroïne et du groupe d'humanitaires venu les aider. Et le graphisme plein de personnalité de l'autrice joue en faveur de ce dépaysement et de la beauté des décors et des personnages. On ressort de cette lecture comme d'un agréable voyage à l'étranger, même si mon opinion sur l'héroïne et sur le message de l'autrice reste indécis.
J'ai lu la série de Nuria Tamarit avec beaucoup de curiosité et parfois un brin de circonspection. La série s'adresse particulièrement aux jeunes filles de 16/20 ans à l'aise dans leur monde connecté mais aussi avides de découvrir un autre univers. Evidemment le portrait que fait l'auteure de ce petit village du Sénégal ne peut donner une vision réelle de l'Afrique moderne. C'est même assez souvent en contradiction avec la réalité contemporaine du continent sur de nombreux points. J'appartiens à une génération qui savait partir au loin sans avoir de fil à la patte connecté. C'est pourquoi le portrait de Mar, 17 ans, suivant sa maman (impensable à mon époque) incapable de s'extraire de la recherche du fameux réseau me laisse assez agacé. Je trouve que Tamarit est assez superficielle voire contradictoire dans un grand nombre de thématiques qu'elle soulève dans son roman. La condition de la femme ou la répartition des richesses sont peut-être vraies dans ce minuscule village mais c'est loin de ce que j'ai vécu dans mon expérience africaine. J'ai lu ce manque de connexion numérique comme une préservation d'un paradis d'antan loin de la modernité destructrice. En fait c'est le contraire de la réalité sur le terrain. L'ancienne téléphonie avec ses infrastructures lourdes était un frein aux échanges dans les pays pauvres. J'ai donc trouvé le récit de Tamarit basé sur une utopie bienveillante assez idéalisée. Le graphisme de Tamarit est très particulier. Il faut adopter ses visages aux mentons surdimensionnés et aux expressions boudeuses pour accepter les harmonies gestuelles que l'auteure veut nous transmettre. C'est toujours agréable de rencontrer un/une auteur-e qui ne se clone pas dans un graphisme standard qui abonde dans de nombreuses séries. Son trait est particulier et créatif, il est donc à découvrir comme une originalité artistique intéressante. J'ai aimé la mise en couleur sobre qui fait la place belle à l'observation des tissus féminins en contraste avec les mornes tenues stéréotypées des bénévoles humanitaires. Une série intéressante même si j'ai des réserves sur de nombreux points soulevés par l'auteure. Un bon 3
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