Falafel sauce piquante

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Michel Kichka est juif et Belge. Au début des années '70, à seulement 19 ans, il décide de 'retourner' en Israël.


Auteurs israeliens Autobiographie Israël Profession : bédéiste

L'Israël dessinée dans les médias, trop souvent réduite au conflit israélo-palestinien qui exacerbe le monde entier ne correspond pas toujours à l'Israël de Michel Kichka dont il connaît le peuple, Falafel sauce piquante est le récit autobiographique romancé de son rapport à ce pays. Quarante et une années de vie adulte à Jérusalem racontées à travers ses rencontres, ses souvenirs, les événements politiques, une vie dans une Terre de conflits, mais aussi Terre de miracles.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 14 Septembre 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Falafel sauce piquante © Dargaud 2018
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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03/08/2023 | Mac Arthur
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Par Canarde
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Canarde

Je suis intéressée par le sujet d'Israël parce que 1. j'ai un collègue de boulot qui vient de là-bas et je n'ai jamais vraiment réussi à aborder le sujet politique de son pays, parce que je me sens démunie pour comprendre ce guêpier historique, géopolitique et religieux qu'a instauré le Royaume-uni après la seconde guerre mondiale. 2 j'ai une amie qui a épousé un Israélien et vécu longtemps là-bas, son caractère a été très marqué par cette expérience (et son premier fils est né la même nuit que le mien, à des milliers de kilomètre de distance !). Bref je me sens touchée et déboussolée par ce pays. L'intérêt de ce livre c'est de faire comprendre comment un jeune liégeois juif se sent attiré par Israël au point de déménager, d'y fonder une famille et ensuite d'y rester toute sa vie malgré la violence, les politiques menées par l’État qui ne correspondent pas du tout à ses aspirations. C'est d'abord un bain culturel familial où Israël est très présent, dans les années 60. Très différent évidemment de celui d'un petit Européen de famille chrétienne élevé par une famille qui a connu la même guerre de 39/45, mais sans en subir le même drame culturel. On va en Israël en vacances visiter de la famille qui est partie là-bas à la fin de la guerre parce qu'elle avait tout perdu, on fait des camps dans des kibboutz, on y envoie de l'argent pour aider le pays. C'est donc assez naturellement que Michel Kichka part pour Jérusalem dans l'espoir d'être pris à l'école des beaux-arts. Je ne vais pas vous raconter toute son histoire, elle est agréable à lire, le dessin est assez réaliste mise à part les visages qui vont vers la caricature, les couleurs sont légères et ensoleillées et pas toujours présentes. Apprentissage de l’hébreu, service militaire, rencontre avec sa femme, études artistiques, et finalement son engagement avec cartooning for peace vont le pousser à rester et résister d'une certaine façon : pacifiquement et avec humour. Cet album m'a fait penser au journal inquiet d’Istanbul : c'est aussi le parcours d'un dessinateur dans un pays très spécial, où l'humour est toujours dangereux d'une certaine façon. Je vous en conseille la lecture, Kichka réussit toujours à rester léger quelles que soient les circonstances, et c'est vraiment une force, ça me donne envie de lire son autre BD Deuxième génération. Je vous laisse aussi découvrir tous les sens de ce nom Kichka auquel Michel s'est si fort identifié...

27/08/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Dans Falafel sauce piquante, Michel Kichka nous raconte sa relation avec l’état d’Israël, depuis sa découverte enthousiaste à la toute fin des années 1960 jusqu’au début des années 2000 et sa tristesse devant la montée du radicalisme. Les passages que j’ai préférés se situent dans la première partie du livre. Celle-ci propose un double intérêt. Tout d’abord historique avec la découverte de la vie en Israël durant les années 1970. Ensuite sociologique avec le témoignage de l’auteur sur sa découverte d’une autre culture alors qu’il est lui-même jeune adulte. Par la suite et au plus les années vont défiler au moins l’aspect historique va m’intéresser (pour la bonne et simple raison que je la connaissais et que l’album n’apprend rien de neuf à ce point de vue). Il reste alors ‘seulement’ le parcours de vie de l’auteur et de son épouse, leur vision de Jérusalem, leurs points de vue sur la politique et la religion, le combat de Michel Kichka au sein de « Cartooning for peace ». Mais il se dégage au fil du temps un sentiment de cause perdue qui est assez déprimant. La dernière partie du récit se concentre vraiment sur l’action de « Cartooning for Peace », avec ses combats, se rencontres, l’évocation d’autres membres du collectif, torturés, emprisonnés ou obligés de fuir leur pays. Là encore, ce combat semble si dérisoire devant la montée de gouvernements radicaux et/ou totalitaires que c’en devient presque triste. Il n’empêche que cette autobiographie est agréable à lire. Le dessin comme la mise en page de Michel Kichka sont faciles d’accès et son écriture apporte un caractère spontané et décomplexé à la lecture. Enfin, j’ai apprécié le fait qu’il use de deux styles graphiques différents en fonction de ce qu’il illustre, plus caricatural pour tout ce qui le concerne directement et plus réaliste lorsqu’il s’agit d’illustrer des faits ou des bâtiments réels. Non seulement cela permet de rendre son personnage plus accessible, plus proche de nous (grâce à une forme d’autodérision induite par un dessin caricatural) mais aussi de prendre conscience des qualités de dessinateur de son auteur. C'est en définitive un album dont je conseillerais la lecture, si du moins ce genre de sujet vous intéresse.

03/08/2023 (modifier)