Les Aventures trépidantes de Melonie Sweet

Je me suis bien amusé à lire cette version soft des aventures de Mélonie Sweet. La belle et très plantureuse brune sert de mascotte à une expédition parodique de King Kong. Aher/Filobédo met ici l'accent sur l'humour plus que sur l'érotisme. Evidemment la belle nunuche est très dévêtue, entourée par un équipage libidineux mais sage. Ils sont tous des looks d'acteurs bien connus. Les dialogues sont piquants avec des surprises quand la belle échange avec le scientifique du bord. Cela crée des situations décalées à double sens qui donne un récit plaisant et drôle. Ce n'est pas pour les enfants mais cela reste assez sage. Je ne suis pas très fan de ce graphisme qui exagère les proportions de Mélanie. J'ai trouvé les personnages avec un corps un peu figé par rapport aux expressions des visages. L'ensemble reste malgré tout un travail soigné et détaillé pour une histoire de ce genre. J'ai particulièrement aimé l'ambiance proposée par l'auteur dans la fête indigène. Malgré ces petites réserves, j'ai apprécié la lecture de cette série.

08/06/2024 (modifier)

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Près d’une dizaine d’années après avoir commis plusieurs albums (publiés chez Tabou, voir Une aventure trépidante et sexy de Melonie Sweet) autour de cette héroïne délurée, Filobédo – ou plutôt Aher ici – revient sur ces aventures érotico-comiques. Comme ils l’ont déjà fait pour d’autres séries, les éditions Graph Zeppelin publient une version « soft » d’une série de chez Tabou. Pour l’occasion, Aher a revu et redessiné tous les personnages (sauf Melonie, qui est toutefois un peu plus habillée dans cette version – mais pas trop en fait !). On l’a compris, plus de porno, mais un érotisme plus soft. Pour le reste par contre, l’auteur reste fidèle à l’humour loufoque et très parodique de la première version. Là aussi, on est dans une parodie déjantée de « King Kong » (surtout à partir de la première moitié du premier tome), dans un style série B (je voulais dire Z !), tout étant franchement surjoué, exagéré – en commençant par la poitrine de Melonie, qui balade ses deux airbags et ses talons aiguilles dans la jungle avec l’assurance des nunuches que rien n’étonne. Car Melonie est une ingénue assez cruche, au milieu d’un casting masculin obsédé par ses formes et ses démonstrations de yoga. Elle attire aussi l’attention d’une tribu sauvage rencontrée par l’équipage du navire où Melonie joue le rôle de mascotte, équipage échoué sur une île à la recherche d’un hypothétique trésor (cette recherche relève ici bien sûr du simple prétexte). Le dessin est caricatural, Aher donnant à plusieurs personnages la tête d’acteurs, actrices ou personnages connus. Voir Gérard Jugnot ou Pierre Richard en marins bodybuildés est assez surprenant. Un dessin très agréable en tout cas. Quelques répliques marrantes des situations grotesques volontairement traitées sur le ton de la parodie, l’ensemble est rigolo. Mais il souffre aussi d’une certaine lourdeur. Une lourdeur voulue en partie par le scénariste (beaucoup de personnages ressemblent au loup de Tex Avery devant sa pin-up), mais qui au bout d’un moment lasse un peu. J’espère qu’Aher se renouvèlera par la suite, ou qu’il pimentera davantage l’intrigue de jeux de mots, pour ne pas uniquement tourner autour des seins et des fesses de Melonie – même si ça prend du temps d’en faire le tour ! Juste un petit regret : les longs dialogues de la tribu sauvage ne sont pas toujours suffisamment transparents pour rendre la lecture fluide sur ces passages (dans la version porno d’origine, Filobédo avait inclus un « lexique » en fin d’album).

02/09/2023 (modifier)

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