Air - Sous un ciel moins gris

Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)

Qui contrôle l'air, contrôle l'humanité...


Auteurs espagnols Dieselpunk

Depuis que des météorites se sont écrasées sur le permafrost, libérant des bactéries rendant l'air irrespirable, la population est obligée de s'équiper de masques pour survivre. L'État, qui gère la distribution d'air, s'est lancé dans la construction d'aéronefs censés aspirer les particules nocives et rendre l'atmosphère à nouveau respirable. Mais un mystérieux groupe terroriste sabote systématiquement les vaisseaux. Troy Denen, un membre du Comité central, est chargé d'infiltrer le réseau rebelle pour découvrir qui se cache derrière le complot.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 30 Août 2023
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Air - Sous un ciel moins gris © Bamboo 2023
Les notes
Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)
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25/08/2023 | Ro
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Par Emka
Note: 3/5
L'avatar du posteur Emka

J'aime bien le concept de ce diptyque : un monde où l’air est devenu une ressource rare, contrôlée par un État centralisé. Il y avait quelque chose de très contemporain dans cette idée, un écho à nos préoccupations écologiques et politiques actuelles. Mais en même temps, j’avais cette petite appréhension : est-ce que ça n’allait pas tomber dans une histoire trop calibrée, trop "blockbuster dystopique" ? Maintenant que j’ai lu les deux tomes, je peux dire que, malheureusement, mes craintes se sont en partie confirmées. La mise en place fonctionne bien. Les masques à gaz, les météorites porteuses de bactéries, l’État qui gère tout comme un Big Brother de l’oxygène… Tout ça est bien posé, avec une ambiance suffocante et des enjeux clairs. Le personnage principal, semble avoir le profil idéal quoique un peu cliché pour incarner l'intrigue : un agent d’élite chargé d’infiltrer un réseau rebelle et de découvrir qui sabote les vaisseaux de purification. Mais rapidement, quelque chose s’essouffle. Le scénario reste en surface. On nous présente les rebelles, les figures de pouvoir, les enjeux écologiques, mais tout ça manque de profondeur. Les personnages, notamment, ne parviennent jamais vraiment à sortir de leurs archétypes : Troy, le héros tiraillé, fait le job mais reste prévisible; les rebelles sont sympathiques mais stéréotypés; et les antagonistes manquent d’ambiguïté. J’espérais des dilemmes plus marquants, des situations qui questionnent vraiment la morale ou l’efficacité du système, mais on reste sur des rails. Le deuxième tome accélère l’action, avec des scènes spectaculaires et une conclusion qui boucle bien l’histoire. Mais là encore, ça reste très formaté. L’aspect politique et écologique, qui aurait pu être beaucoup plus développé, passe au second plan au profit d’un rythme de thriller. On est plus dans le divertissement que dans la réflexion, et c’est dommage, car le potentiel pour creuser des thématiques plus profondes était là. Heureusement, la partie graphique rattrape une partie de ces faiblesses. Porcel livre un travail impeccable, avec des villes grises et étouffantes, ces vaisseaux massifs, ces ciels saturés de particules toxiques. Le contraste entre l’immensité des machines et la petitesse des personnages renforce le sentiment d’un monde où l’humanité lutte désespérément pour sa survie. Les couleurs sont bien choisies, oscillant entre des teintes sombres et des éclats plus vifs pour les scènes d’action. Au final, une lecture agréable mais frustrante. Il y avait de quoi faire une belle œuvre de science-fiction, mais le récit reste trop sage, trop centré sur des codes narratifs déjà vus. C’est un peu le syndrome du film d’action avec un gros budget : spectaculaire, mais pas forcément mémorable. Un bon moment de lecture, mais pas la bonne surprise que j’aurais aimé trouver.

13/01/2025 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai bien aimé l’univers créé par Pelaez, dans lequel je suis d’emblée entré avec plaisir. On peut y retrouver des points communs avec d’autres séries (Horologiom, L'Homme sans sourire), mais elle se démarque et crée quelque chose d’original et intéressant. Surtout que les auteurs apportent un visuel lui aussi intéressant, mêlant éléments du passé et du futur pour ce qui est de l’architecture et surtout des engins. Engins qui ont souvent la particularité de voler et de se déplacer sous les flots : c’est d’ailleurs amusant de voir ces gros avions à hélice, se déplacer comme de vulgaires sous-marins. Improbable, mais ici la magie opère, on accepte aisément tout ça. Et je pense que les auteurs auraient franchement eu matière à développer davantage cet univers – sur au moins un tome de plus – pour lui donner encore plus de corps (et expliquer les villes recouvertes par les mers, cette catastrophe ayant eu lieu suite à la tombée de quelques météorites, ou alors la présence de ces crabes mutants géants au fond des mers). Ma remarque est aussi valable pour l’intrigue elle-même. En effet, j’ai trouvé le second tome un peu bâclé sur la fin, comme si celle-ci avait été expédiée, dans une série de happy-end maladroits. Dans le détail, les personnalités de Troy Denen (le vrai faux traitre), de Shanice Abendale (la cheffe des rebelles) auraient mérité d’être étoffées (et leur relation fluctuante connait des sautes un peu brutales). De la même façon, Urban Yeiger, le méchant de l’histoire, parait parfois un peu trop loufoque et, là aussi, Pelaez airait pu nuancer personnalité et actions. Je ressors globalement satisfait de ma lecture, mais avec l’impression qu’un matériau n’a pas été utilisé comme ou autant qu’il aurait dû l’être. Une petite frustration finale donc.

02/01/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Ro

L'atmosphère de la Terre est devenue irrespirable et les humains vivent sous cloche, enfermés dans leurs bâtiments d'acier et ne pouvant sortir au grand jour que munis de clisses, des respirateurs dont les réserves d'air pur sont rigoureusement distribuées par un gouvernement centralisé et tout puissant. Nous sommes ici dans un décor Dieselpunk, ce rétrofuturisme dérivé du steampunk qui donne l'impression de se dérouler dans les années 1940-1950 tout en intégrant des éléments futuristes tels que des robots ou des avions-sous-marins. Ce n'est pas un décor que l'on croise souvent en bande dessinée mais il convient parfaitement au scénario ici car l'Etat y a des allures très soviétiques, promettant à la fois l'égalité pour tous les citoyens et un avenir plus sain tout en les tenant d'une main de fer en contrôlant directement leur droit à la respiration. Face à ce gouvernement discrètement autoritaire, un mouvement de résistance s'est organisé. Mais ce ne sont pourtant pas ces rebelles qui détruisent les avions prototypes destinés à purifier l'air que le gouvernement tente de déployer. Qui se cache derrière ces attentats ? L'un des membres du gouvernement va tenter de le savoir en se faisant passer pour ce fameux terroriste mystère pour mieux infiltrer les rangs de la résistance... et peut-être venger au passage la mort de sa femme et de son fils. J'ai été très vite séduit par cette série qui se présente sous la forme d'un diptyque. Le cadre Dieselpunk fonctionne bien et fournit une esthétique impeccable. Francis Porcel le met en image avec brio, offrant des décors fouillés et spectaculaires autant que des personnages vivants et parfaitement maîtrisés. Certes on imagine mal ses gros avions-sous-marins pouvoir réellement voler mais qu'importe, ils ont une sacré gueule que ne renieraient pas les amateurs de Miyazaki. Le scénario a l'air très sérieux, très plombant, mais les auteurs réussissent à lui donner quelques touches de légèreté grâce à des personnages très humains et aussi un peu d'humour avec le duo de frères qui se chamaillent sans arrêt. Il y a des intrigues politiques, de l'espionnage, de la dystopie, des explorations sous-marines, et ce cadre de science-fiction original et intéressant. Du coup, on se laisse bien vite porter par le sens de l'aventure et par le dépaysement. Tout cela permet un premier tome dense que l'on achève en se demandant sincèrement où va aller la suite. Malheureusement, sans être réellement mauvais, le second tome déçoit car son scénario se révèle nettement plus basique et convenu. Il pêche par la naïveté voire le manque de finesse de nombreux éléments, en particulier le caractère du principal antagoniste qui se découvre soudain presque caricatural dans son rôle de méchant fasciste qui s'octroie tous les pouvoirs. Ses motivations s'avèrent immatures et cela dénature fortement l'élégance du scénario du premier tome. De même, afin d'atteindre une conclusion en deux tomes seulement, la fin est un peu bâclée avec une facilité scénaristique qui vient résoudre d'un coup tous les problèmes de la planète. Dommage donc que le charme et la finesse d'un premier tome soit gâché par la simplicité et la banalité du second, et par le manque de charisme de son antagoniste. Il en découle un diptyque globalement sympathique mais dont la seconde partie n'est pas à la hauteur de son introduction.

25/08/2023 (MAJ le 20/11/2024) (modifier)
Par greg
Note: 2/5

Air était une BD à priori intéressante: une dystopie où avec la disparition du permafrost, des bactéries ont rendu l'air irrespirable et permis à un Etat dictatorial ayant le monopole de la production de l'oxygène en bouteilles (qui est rationné) de prendre le contrôle de la population. Niveau ambiance, c'est clairement du steampunk sans vapeur si je puis dire, on retrouve une esthétique des années 30, avec des véhicules ayant parfaitement leur place dans Porco Rosso. Un mouvement terroriste tente toutefois de semer le trouble. Notre héros travaille pour le gouvernement, est l'héritier désigné du dictateur en place, et est éperdu de vengeance suite à la mort de sa famille dans un attentat du mouvement en question. Il est envoyé comme taupe afin de les infiltrer et permettre leur anéantissement. Le premier tome, disons-le tout de suite, est excellent: il pose bien ses caractères, dépeint un univers crédible, on est sur du quasi-sans faute. Seul bémol: les dernières pages mettant en avant un traître qui semble un peu simpliste. Mais le reste étant tellement réussi, on fait l'impasse sur ce petit défaut. Hélas hélas, au tome 2, qui clôt ce dyptique, c'est la catastrophe: c'est comme si le défaut isolé du premier tome était allé contaminer tout le scénario du second. C'est simple, le scénario devient rapidement complètement idiot: les personnages changent d'avis comme de chemise, leurs retournements de veste assez mal amenés, des ellipses tendent de nous vendre un twist grotesque à la fin, pointant davantage encore les faiblesses du scénario, le happy end final accumule les éléments totalement improbables, le traître du premier qui avait élaboré une machination des plus complexes se révèle avoir des motivations dignes d'un enfant de 5 ans (du genre "je suis jaloux, gnéhéhé") et se fait avoir... comme un enfant ; au moins sur ce point il y a une cohérence, bien involontaire toutefois. Le premier tome mérite amplement 4 étoiles. Le second à peine une....

18/11/2024 (modifier)