Diana & Charlie

De l'amitié de deux adolescent(e)s transgenres.
Adolescence Douleurs intimes Les coups de coeur des internautes Pays scandinaves Transidentité
Diana et Charlie ont 17 ans, sont transgenres et meilleures amies. Nous les suivrons alors qu'elles naviguent dans des relations aussi chaotiques que leur vie : le père de Diana refuse de la laisser commencer son traitement hormonal, et la santé mentale de Charlie fluctue plus rapidement et plus dangereusement chaque jour. Diana et Charlie font face à leurs problèmes au jour le jour avec l'aide de l'alcool, de la musique et en comptant l'une sur l'autre.
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Date de parution | 24 Août 2022 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


C'est une histoire qui fait mal. En tout cas, c'est une histoire qui a su toucher avec une grande justesse le sentiment de détresse, de perdition, d'incompréhension et parfois d'autodestruction qui caractérise le sentiment de dysphorie de genre à un âge adolescent. Les éponymes Diana et Charlie sont trans, binaire et non-binaire. Diana est une femme, mais souffre quotidiennement du fait que presque personne ne la perçoit comme tel. Tout le monde l'appelle par son deadname, personne ne comprend ce qu'elle ressent lorsque cela la blesse, elle aimerait pouvoir exister comme tout le monde, sans avoir à se forcer à vomir pour tenter de rentrer dans les carcans de l'esthétique féminine. Personne ne la désire non plus, et elle en souffre, si ce n'est les hommes gays, la percevant comme un homme aimant le travestissement. Mais elle n'aime pas les hommes et ces hommes ne l'aime pas non plus, alors quand Diana accepte leur chaleur elle se hait toujours un peu plus. Charlie est non-binaire, mais personne à part ses ami-e-s ne le sait. Et à part Diana, personne ne semble lae comprendre. Iel souffre, iel est perdu-e, iel est désespéré-e, alors iel fait la fête sans arrêt, cherche à s'oublier dans l'alcool et les médicaments. De toute façon, quand iel ne le fait pas, c'est vers les lames de rasoir qu'iel se dirige. Mais iel n'a pas de problème, iel ne veut surtout pas aller en urgence psychiatrique, iel ne faut surtout pas alerter sa mère. Alors iel garde ses envies suicidaire dans son coin. Tous-tes deux sont dépendant-e-s l'un-e de l'autre, tous-tes deux s'aiment sincèrement mais se font souffrir malgré elleux, tous-tes ne savent plus quoi faire. C'est une histoire de jeunesse queer, pleine de doutes, de sentiment de perdition, de peur et de dégoût envers soi-même. C'est réaliste. Cruellement réaliste. Les personnages sont imparfaits, complexes, parfois méchants mais toujours attachants. Les personnages parlent et se comportent comme des jeunes perdus typiques de l'époque (début des années 2010). J'ai d'ailleurs beaucoup aimé la fin, où tout n'est pas magiquement réglé mais où les choses avancent. En tout cas les choses changent. Et la situation de Diana et Charlie est mise en parallèle avec l'avancée des droits trans en Suède en 2012. Le dessin est très intéressant. En tout cas je l'ai trouvé original et sincèrement beau. Je trouve que ces lignes tremblotante et cette colorisation très simple (noir et blanc) mais jouant très souvent avec les ombrages donnent un vrai plus à l'album. Un récit jeunesse magnifique et touchant dans sa retranscription de la souffrance des personnes transgenres (binaires comme non-binaires). Je me dis aussi que cette histoire peut toujours illustrer les problématiques types des personnes transgenres aux personnes n'y connaissant rien. C'est un plus non-négligeable.


Pas facile de s'attaquer à la question de la transition de genre, surtout à l'âge si complexe de l'adolescence. C'est pourtant ce qu'a réussi à faire le Suédois Elias ZEricson, au travers de ce roman graphique de plus de 200 pages, centré sur l'amitié particulière de deux personnes qui se posent des questions sur leur identité, leur genre. Nous avons Diana, née dans un corps de garçon, qui attend avec impatience sa majorité pour commencer sa transition vers un corps féminin. Et son ami Charlie, né dans un corps de fille, qui souhaite être considéré comme une personne sans genre. Au-delà de la question de leur genre, se pose celle de leur sexualité. Diana couche avec des garçons, mais a le béguin pour une fille ; Charlie se veut asexuel. Mais leur entourage accueille, accompagne et considère ces changements de genre de manière différenciée. C'est là tout la richesse de ce récit singulier : la diversité des situation, qui évolue au fil de l'histoire, les deux ados partagent leurs angoisses, leurs joies, leurs peines, leurs bonheurs. Mais il y a des fois où Diana en a marre de subir les névroses de son ami. Et des fois où Charlie s'enfonce dans sa dépression, rejeté pour sa différence sexuelle, sa couleur de peau (iel est noir(e)), et ses pensées suicidaires. Il faut être bien accroché pour se taper ces discussions typiques des adolescents, entre futilités et réflexions métaphysiques, mais au bout du compte le message est porteur d'espoir, d'amour et de vérité. C'est assez intéressant si l'on doit un jour gérer ces questionnements chez son enfant. Côté graphique, Elias Ericson a un style que je qualifierais de semi-réaliste, assez fragile, avec des personnages qui donnent l'impression d'être en permanence sur le point de fondre en larmes. Ceci dit c'est cohérent, lorsqu'on lit la pensée à haute voix de Diana, qui crie qu'iel souffre dans ce corps... Très intéressant.
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