Le Fils de Pan

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)

La suite des aventures d’Eustis (voir Le Dieu vagabond) Eustis, satyre déchu de la cour errante de Dyonisos, s’ennuie à mourir dans le monde des mortels. Mais bientôt, une surprise le sort de sa torpeur : Séléné, déesse de la Lune, lui envoie l’enfant qu’elle a eu avec Pan, pour qu’Eustis l’aide à trouver sa « spécialité » divine. Quoi ? Pan et Séléné s’offrent du bon temps et c’est lui qui doit en payer les conséquences ?! Pas question ! Seule solution pour se débarrasser de ce rejeton indésiré : demander à un dieu de rang supérieur de le relevé de cette tâche. Le problème, c’est que sur l’Olympe, il s’est mis à dos bin nombre de dieux et que sa tête est mise à prix…


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Le satyre parachuté baby-sitter des dieux ! Zoé, cadre supérieure d’une grosse entreprise italienne, « control freak » plus cartésienne que Descartes lui-même, ne comprend pas quelle mouche a piqué son vieux père qui, d’après ses journaux intimes, est parti en voyage avec un certain Eustis, un prétendu satyre déchu de la cour errante de Dionysos, le dieu de l’Ivresse… Mais le paternel n’a pas perdu la boule ; Eustis existe bel et bien, et il est perdu dans le monde des mortels, plus précisément dans un bois glacial où il s’ennuie à mourir en attendant que ses chers amis, endormis au fond d’un lac, se relèvent d’une ultime cuite. Mais une surprise toute particulière va le sortir de sa torpeur : Séléné, la déesse de la Lune, lui envoie son avorton qu’elle a eu avec Pan – un petit satyre aux boucle blondes – pour qu’Eustis l’aide à trouver sur Terre sa place dans le cosmos, sa « spécialité » de dieu. Eustis n’en croit pas ses oreilles : Pan et Séléné se sont offerts du bon temps et c’est lui qui doit en subir les conséquences ?! Pas question de jouer le baby-sitter de petit dieu pour les siècles à venir. Seule solution pour se débarrasser de cet enfant indésiré : se rendre sur l’Olympe et demander à un dieu de rang supérieur de le relever de cette tâche. Le problème, c’est que sa tête a été mise à prix pour avoir volé de l’ambroisie à Arès et ainsi permis à un mortel d’en goûter, entre autres larcins…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Août 2023
Statut histoire One shot (Suite de « Le dieu vagabond ») 1 tome paru

Couverture de la série Le Fils de Pan © Sarbacane 2023
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)
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L'avatar du posteur bamiléké

Fabrizio Dori remet le couvert avec les tribulations du dieu Eustis. Je fais partie du lectorat pas spécialement conquis par son "Dieu vagabond" . Ici encore j'ai beaucoup aimé son graphisme si original et toujours plein de séquences imprévues. Sa mise en couleur toujours aussi recherchée participe pour beaucoup à la qualité de la narration. Mais j'ai trouvé le scénario assez décevant. Cette double quête du Thiasos pour Eustis et de son père pout l'enfant est un argument assez commun pour construire un scénario fait d'une suite de rencontres assez disparates et inégales en qualité. L'enfant a une faible présence et le personnage d'Eustis finit par ressembler à un gentil clown à mes yeux. En outre je trouve que Dori nous sert la version cool du Thiasos et de l'ivresse dionysiaque. Dans son conte l'auteur omet le côté sombre du mythe. Par exemple avec la destruction de Thèbes ou le meurtre de Penthée par sa mère Agavé sous l'emprise de l'ivresse. Cette version sombre de la fête dionysiaque me fait penser aux soirée étudiantes très alcoolisées qui ne se finissent pas toujours bien pour certaines JF. Pour finir je râle encore sur une série de 240 pages qui aurait pu faire des économies avec un scénario qui tourne quelquefois en rond. Cela reste une lecture agréable avec un beau travail graphique.

17/09/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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J'avais adoré Le Dieu vagabond et je m'inquiétais que cette suite ne soit pas au même niveau. Elle en reprend les mêmes ingrédients et on y retrouve la majorité des mêmes personnages. Et l'histoire est également très similaire, avec une quête du satyre Eustis en forme d'errance de lieux en lieux, avec beaucoup de références à la mythologie grecque, à leur mélange dans le monde moderne et à une part de poésie un peu onirique. Mais malgré ces fortes ressemblances, j'ai moins été charmé. Graphiquement, le boulot est tout aussi admirable. J'aime vraiment le style très personnel de Fabrizio Dori, fait de planches très colorées qui semblent mélanger les influences artistiques classiques et modernes dans un rendu très reconnaissable. Cependant, comparé à l'album Le Dieu vagabond, les planches de celui-ci incluent davantage de scènes urbaines et modernes du monde réel, et le charme a moins fonctionné. Et c'est aussi le cas de l'histoire. J'ai moins été transporté dans un monde fait de féérie et de mythologie que dans Le Dieu vagabond". Et inversement, l'enchainement des scènes, qui fonctionne presque comme une suite de saynettes indépendantes avec à chaque fois un contexte et une ambiance différente, m'a paru plus confus. Plusieurs fois j'ai mal saisi les motivations amenant les personnages à aller d'un lieu vers le suivant, la logique de ces enchainements. Un peu comme quand on oublie pourquoi on est arrivé là et quelle quête on suivait à la base. De fait, j'ai été moins transporté, moins séduit par cette BD, qui reste tout de même très appréciable. Je lirais volontiers d'autres aventures du satyre Eustis, en espérant toujours retrouver l'enthousiasme que j'avais ressenti à la lecture du Dieu Vagabond.

22/12/2023 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
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De manière très légitime, Fabrizio a tenté ici de réitérer le coup de maître qu’était « Le Dieu vagabond ». La première question que l’on se posait était donc de savoir si « Le Fils de Pan » allait être du même niveau. Le pari était risqué, et l’on sait que les suites dépassent ou même égalent très peu souvent l’original. D’un point de vue graphique tout d’abord, l’enchantement reste de mise. Dori le prouve une fois encore, il sait nous faire rêver par sa folle créativité qui place son dernier opus au rang de livre d’art. Certes, l’effet de surprise s’est amoindri dans la mesure où « Le Fils de Pan » est un peu un copier-coller de son prédécesseur, mais un magnifique copier-coller ! L’artiste italien fait preuve d’un talent inégalé par l’étendue de sa palette stylistique, où l’on retrouve l’influence des grands courants de la peinture, principalement des XIXe et XXe siècles, de l’impressionnisme au pop-art. Cela confère à l’objet un côté mosaïque qui passe très bien ici, tant l’émerveillement joue à plein. Fabrizio est d’abord un peintre avant d’être un bédéiste, et s’il semble moins à l’aise dans la représentation de personnages, ses sublimes représentations s’apparentent à de petits tableaux célébrant la beauté et la nature, où s’épanouissent les couleurs, accompagnés d’une poésie sensible qui rend hommage à une mythologie éclipsée par notre monde moderne. Pour ce qui est de la partie narrative, on pourra toutefois s’avouer un brin désappointé. L’idée de départ, celle consistant à faire jouer à Eustis, avec qui on avait fait connaissance dans « Le Dieu vagabond », le rôle de baby-sitter de la progéniture du dieu Pan, est pour le moins originale. Car on l’apprend au début de l’histoire, notre satyre n’a pas réussi à retrouver les siens contrairement à ce que laissait croire la conclusion du dernier volet. Il va donc continuer à errer dans le monde terrestre des humains déshumanisés. C’est ainsi que le fils de Pan (qui n’a pas de nom…) va être catapulté sur Terre par sa mère Séléné, le but étant de lui faire mieux appréhender sa place « dans l’ordre des choses » sous la tutelle d’Eustis, à son corps défendant. Les deux personnages vont vivre alors une aventure empreinte d’un onirisme puissant au beau milieu d’un monde rationnel transformé par l’Homme en enfer de froideur techno-consumériste, incarné par le personnage un rien caricatural de Zoé, fille du Professeur que l’on retrouve également dans cette suite. Malgré le désir de bien faire, que l’on sent sincère chez son auteur, force est de constater que le récit s’égare dans moult circonvolutions qui finissent par brouiller la finalité du propos. De plus, l’objet comporte 80 pages supplémentaires, ce qui ne contribue guère à son intelligibilité. On regrette par ailleurs l’absence d’éléments marquants, d’images vraiment fortes ou de coups de théâtre qui auraient permis de prolonger l’émerveillement de façon durable, même si l’on reste réceptif au message épicurien de Dori, à son invitation au rêve et à envisager le monde au-delà de sa brute réalité. De même, la grande érudition de ce dernier en matière de mythologie n’est plus à prouver, mais là encore, un petit lexique en fin d’ouvrage aurait peut-être été pertinent. Tout cela ne remet pas en cause l’admiration que l’on peut éprouver pour l’artiste qu’est Fabrizio Dori, et les Editions Sarbacane ne s’y sont pas trompées. Si les qualités de l’ouvrage, qui est loin d’être mauvais, résident davantage dans le dépaysement graphique qu’il procure, la narration aurait mérité une plus grande rigueur structurelle. En effet, l’œuvre originelle qui nous avait tant bluffés semblait moins pâtir de cette faiblesse.

20/10/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

Un album que je n’attendais absolument pas, Le Dieu vagabond se suffisant à lui même, je fus étonné de trouver cette suite déguisée sur les étals. Cependant je n’ai pas hésité longtemps avant de craquer, ayant grandement apprécié la première aventure de notre satyre. Verdict : même si moins envoutant, le fils de Pan se révèle plein de charme. J’ai dégusté ma lecture, la surprise ne joue plus, mais un plaisir de retrouver ce personnage et cette vision de la mythologie. Une histoire (peut être ?) moins forte, la quête de notre satyre sera moins « épique », il jouera le rôle de baby-sitter, mais elle n’en reste pas moins agréable à suivre. J’y ai trouvé le même équilibre subtil dans le ton entre loufoquerie, érudition… à la fois sombre et lumineux. J’aime beaucoup ce petit monde, cette fois nous ferons la connaissance d’Athèna, d’Asterios, Hermès… le récit sera moins linéaire, l’auteur se permettant de jouer avec sa narration mais l’ensemble reste fluide et se recoupe. La partie graphique est toujours aussi plaisante à suivre, mention pour les couleurs et quelques pages de dingues, je me régale à chaque fois de ce talent. Ça marche du feu de Dieu avec l’univers mis en place, j’aime m’y perdre. Les seuls petits points noirs descellés (et toujours en comparaison avec Le Dieu vagabond) sont : que pour savourer cette suite, il vaut mieux connaître la première aventure d’Eustis; que l’histoire y est un peu plus décousue malgré un nombre de pages bien plus conséquent, et que la couleur jaune si lumineuse et douce se fait un peu plus pâle ici (normale vous me direz, ça se passe en hiver). Sinon bah c’est du tout bon, une chouette ballade tant graphique qu’onirique.

10/09/2023 (modifier)