Black Hills
Un cow-boy désabusé et un photographe français candide assistent à la fin de la nation indienne.
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Canada Indiens d'Amérique du nord Photographie Sioux et Cheyennes [USA] - Middle West
Ouest américain, 1890. Lewis Kayne est un loser, un clochard qui traîne un lourd passé. Armand Lebon, lui, est un journaliste français dont la vision de l'Amérique est stéréotypée, voire romantique. Kayne, en vieux routier des contrées sauvages, va guider Lebon vers les réserves indiennes. Les deux hommes ne savent pas encore qu'ils assisteront en témoins privilégiés au dernier sursaut d'orgueil du peuple sioux et à l'écrasement terrible d'une civilisation par une autre. Lewis Kayne, toujours à la recherche des assassins de sa femme et de son fils, et le photographe français Armand Lebon poursuivent leurs pérégrinations parmi les derniers survivants de la grande nation indienne. "Little Thunder " et ses jeunes guerriers sioux ayant dû fuir vers le Canada, Kayne et "Yeux de verre" décident de se lancer à leur trousses afin de les sauver d'un jugement militaire qui risque de ne pas être en leur faveur. Mais Bo Walter, meurtrier présumé de la famille de Lewis, est mandaté par le pernicieux Barton pour supprimer nos deux héros. Une chasse impitoyable se déroule alors sous nos yeux...
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Date de parution | 24 Août 1999 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
Les avis
C'est avec beaucoup d'envie que je me suis acheté l'intégrale de ce Black Hills de Swolfs et Marc-Renier. Il faut dire que mes dernières lectures en matière de BD western m'ont vraiment emballées. Après une petite quinzaine d'années à ne plus trop acheter de BDs, j'ai, en partie grâce aux avis ajoutés sur Bdtheque (;-)), merci encore à eux !, trouvé toute une série de Bds qui étaient de vraies réussites, voire certaines qui ont parfois fait une entrée fracassante dans mon top personnel. Je pense à des choses comme Jusqu'au dernier / Sykes / L'étoile du désert , etc, et, dans une moindre mesure à des choses comme Stern, ou Jesse James, Wyoming Doll. Bref, je suis dans un bon mood western, stetsons et cowboys mal rasés ces derniers temps ! D'autre part, j'ai vraiment beaucoup apprécié, non sang..euh pardon, non sans une certaine surprise (le sujet étant déjà achi vu-revu-et re-revu) la lecture des 6 premiers tomes du Prince de la nuit, aussi dessiné par Swolfs, précisément parce que j'ai trouvé le dessin à la fois doux et agréable. Le premier adjectif surprendra peut-être mais, oui, il y avait quelque chose de confortable, de cosy, dans le dessin proposé pour cette série. Si on ajoute à cela quelques vieux souvenirs de Durango..., bref, comme disent les djeuns aujourd'hui (ohhh, ben papy....) : j'étais (bien) chaud pour lire ce Black Hills. Malheureusement, les choses ne se sont pas du tout passées comme je l'avais pensé. Tout d'abord, grosse erreur de ma part (mais peut-être que ça servira aux autres de lire mes bêtises), j'ai acheté l'intégrale de la série sur un célèbre site d'occaz en ligne, SANS DEMANDER QUELLE ÉTAIT LA TAILLE du volume lui-même. Et du coup, je me suis retrouvé avec un 'mini-BD' de 18,5 X 24,5 cm, ce qui n'est pas optimal, surtout pour ce genre d'histoires. Déjà, urrgh, blood 'n guts, grosse déception à l'ouverture du colis ! Et puis, surtout, de manière un petit peu incompréhensible (puisque c'est quand même la même personne qui crayonne), j'ai trouvé le dessin peu convaincant. Avec ces jaunes qui envahissent littéralement certaines planches (un peu comme dans Comanche d'ailleurs où la même chose m'avait déjà un peu posé problème avec le dessin d'Hermann). Je trouve les visages parfois pas super bien réussis, assez peu expressifs, y compris sur certaines pages, celui du héros, ce qui est quand même un peu problématique (!). Seul le personnage de Frenchie, peut-être au fond le vrai héros de la série, a un visage vraiment parlant, avec toute une palette d'expressions, de mimiques, ou de rictus. La mise en scène est...'très sage', avec systématiquement, entre 5 et 7 cases bien rangées à leur place dans le gaufrier pour chaque page. Pas vraiment de grandes plaines qui envahiraient toute la page ou presque, ou, a contrario, des visages, des expressions faciales, mises en évidence, enfermées dans de petites cases, sauf à quelques rares reprises lors de scènes de combat. Bref, je ne m'explique pas du tout la chose. Comment peut-on aimer à ce point le travail d'un artiste sur une série, et se sentir 'en dehors', spectateur éloigné, parfois presque un peu agacé par le même artiste sur une autre série ? Quelques mots rapides du scénar qui est plutôt correct, sans être renversant. Encore une fois, je trouve que le personnage de Frenchie est le plus réussi, c'est lui qui va en fait nous servir de guide dans ce monde que l'on croit connaître sans vraiment le connaître (le parallèle avec le lecteur est évident...). On aurait pu l'affubler d'une autre nationalité que la nôtre, et surtout éviter le patronyme 'LeBon' (ok, message reçu, n'en jetez plus !) mais bon, tout ça reste de l'ordre du détail. Ce qui l'est moins par contre, c'est le côté un peu lourdingue dans la manière dont le message est transmis. L'ensemble est très 'pro-indiens' (ce qui ne me pose aucun problème, entendons-nous bien, bien au contraire. J'ai toujours eu plus de tendresse pour 'les fils de Cochise' que pour la cavalerie qui arrive toujours à temps, si vous voyez ce que je veux dire....), mais on ne fait pas dans la finesse, quoi. A part quelques Blancs un peu à l'écoute des souffrances indiennes, ou révoltés par les injustices subies par ces derniers, le héros ayant lui-même de la famille chez les Sioux, les autres sont quand même un ramassis de goujats racistes, ultra-violents, corrompus, etc... qui donne un peu un côté gros gâteau à la crème bourré de sucre à l'ensemble. On a intérêt de prévoir de l'eau à bulles pour la digestion ! Bon voilà, pour tout dire, j'ai même un peu de mal à finir mon intégrale. Clairement, je ne suis pas vraiment dedans, rien à faire, je n'adhère que par moments. Du coup, je mets un 2,5, arrondi à trois par respect pour le travail d'ensemble, les recherches historiques, et aussi parce que je sais que la série a plu à bcp de gens. Après tout, c'est p'être moi qui suis trop exigeant, ou de mauvais poil... ?
Voilà du western classique, proche de Durango par certains aspects – même si on n’est pas dans du spaghetti. Western crépusculaire aussi, par son traitement, mais aussi et surtout son sujet. Car cela se déroule dans cet ouest qui n’est presque plus sauvage, alors que la « frontier » est en passe d’être résorbée. Nous assistons au chant du cygne de la nation Sioux (et des Indiens des plaines en général), puisque le premier cycle de trois albums se conclut presque par l’assassinat de Sitting Bull et le massacre de Wounded Knee (Marc-Renier reprend même dans une case la fameuse photo du cadavre du chef Big Foot statufié par le froid). Au milieu des embrouilles, du scandale du détournement des moyens prétendument alloués aux Indiens des réserves, un duo mal assorti : Lewis, un cow-boy solitaire, proche des Sioux (sa femme a été assassiné quelques années auparavant) et Lebon, un photographe français idéaliste venu de la côte Est. C’est au travers des yeux de Lebon, décillés par l’horreur des massacres et le désespoir déchirant des derniers Sioux « libres », que Swolfs montre l’ethnocide, voire le génocide menés au nom de la civilisation. Cet aspect de l’histoire est très intéressant et bien fichu. Classique mais bien fichue donc, l’intrigue aurait pu se conclure avec la mort de Lewis à la fin du troisième tome. Swolfs abandonne d’ailleurs le navire, Marc-Renier officiant seul pour un tome supplémentaire, qui voit Lebon accomplir la vengeance de Lewis. Pourquoi pas ? Reste que si l’histoire se laisse lire agréablement, elle le doit aussi au dessin de Marc-Renier, que j’ai trouvé vraiment bon – malgré des personnages un peu statiques parfois.
Souhaitant décrire et photographier les derniers Indiens dans les réserves, le Français Armand Lebon suit le guide Lewis Kayne, vieux routier désabusé des contrées sauvages, sans savoir qu'ils vont être les témoins du dernier sursaut d'orgueil de la nation indienne, en l'ocurence le peuple Sioux, et de l'écrasement tragique de cette riche civilisation par celle des Blancs, brutes au coeur froid et foncièrement racistes. Après Durango, western épique rendant hommage aux films de Sergio Leone, Swolfs revient à ce genre encore très prisé, et se fait scénariste pour un western beaucoup plus grave, qui sous de faux airs de western classique, aborde la culture indienne et aussi ce qui ronge encore les Etats-Unis : le génocide organisé d'un peuple magnifique que cette jeune nation n'a pas su comprendre. Une sorte de western ethnique en quelque sorte, qui s'attache à montrer Indiens et pionniers tels qu'ils furent réellement, mais aussi de tragiques événements auxquels le personnage du Français qui est un témoin extérieur d'un monde inconnu pour un Européen à cette époque, apporte un éclairage nouveau, parce que d'une vision qu'il avait des Indiens plutôt exotique et romantique, il découvre leur extermination par ses propres congénères blancs. On pense souvent au film de Costner Danse avec les loups, pour le côté propre et pur des Sioux décrits ici par Swolfs, et cette vision ne pouvait que satisfaire mon intérêt pour le monde indien, avec le même bonheur éprouvé pour d'autres Bd traitant de ces races avec honneur comme Buddy Longway ou L'Indien Français. La bande m'a aussi rappelé certains westerns des années 70 comme Soldat Bleu ou Little Big Man, à une époque où Hollywood commençait à prendre conscience du mal qu'elle avait fait au peuple indien. Swolfs décrit donc tout cela avec sensibilité et intelligence, aidé dans ce souci du détail par le dessin précis et documenté de Marc-Rénier. Une très belle histoire, sombre, tragique, triste mais édifiante, à lire absolument.
Super ces trois premiers tomes de Black Hills (premier cycle), un récit qui se déroule lors du génocide du peuple indien dans le Dakota du Sud à la fin du dix-neuvième siècle. Le récit clair est un mélange de fiction et d’histoire, les auteurs font très bien passer le message, on ne peut avoir que dégoût et mépris pour ces blancs qui ont fait endurer autant de souffrance à ce peuple indien. Yves Swolf et Marc Renier parviennent à nous plonger dans cette époque difficile, ils décrivent un monde hostile et sans concession, un climat rude et une nature assez peu généreuse. Un récit poignant. Si le dessin ne fait pas l’unanimité auprès de beaucoup de posteurs, je le trouve assez bon, clair et précis. Dommage que les couvertures T2 et T3 soient aussi moches.
Je ne sais pas si les carnets mentionnés dans ce récit sont réels ou s’il s’agit d’une invention, mais cet élément apporte indéniablement une dimension réaliste à la série. Le souci de crédibilité de l’œuvre (tout en restant dans un style très épique) est d’ailleurs à souligner. En s’intéressant à la sombre période de l’histoire de l’Amérique qui vit les indiens définitivement perdre leur lutte pour la survie de leurs valeurs et de leurs croyances, le duo Swolfs/Marc Renier aborde un sujet qui ne pouvait que me passionner. Reste qu’il faut encore pouvoir rendre l’œuvre intéressante. Et le duo y parvient en évitant de tomber dans la stricte évocation historique tout en étant très réaliste à mes yeux (les carnets ont fait leur œuvre !) La galerie des personnages est très conventionnelle du genre, avec ce duo blanc-bec/vieux de la vieille, ces indiens révoltés ou résignés et ces bandits sans scrupules. J’ai donc retrouvé ce que j’espérais, sans surprises (bonnes ou mauvaises). L’intrigue se centre sur une histoire de vengeance (comme bien souvent) qui permet d’illustrer cette sombre période sous un angle original. Les événements des Black Hills sont autant un décor qu’un acteur de cette série, et c’est, à mes yeux une belle réussite. Le dessin de Marc Renier est excellent à mes yeux (sans doute les plus belles planches réalistes de l’artiste). Il est toujours aussi fin, aussi élégant, mais il a ici une profondeur, une « matière » que je ne retrouve pas toujours chez l’artiste (voir « Le Masque de fer » et sa qualité fluctuante). Sa colorisation est soignée, même si le choix des couleurs n’est pas celui que j’aurais personnellement effectué (car souvent très ternes). En résumé : un bon western, très conventionnel (comme souvent avec Swolfs) mais prenant et s’intéressant à une période et à des événements finalement peu exploités. A découvrir !
Black Hills est un western convenable dans la plus pure tradition de la défense des indiens face aux massacres perpétrés par l’homme blanc. Il est question de l’année 1890 et des déplacements des dernières tribus dans des réserves aux terres inhospitalières. Les Black Hills sont une chaîne de montagne situé dans l’Ouest du Dakota et qui se situe dans le territoire des Sioux. Elle est connue actuellement grâce au mont Rushmore où sont gravées les têtes de 4 anciens présidents américains. Les Indiens d’Amérique considèrent cette région comme sacré. Le héros Lewis Kayne est un genre de Kevin Costner à l'image du film oscarisé Danse avec les loups. Son épouse indienne et son bébé sont assassinés froidement par un tueur à gages. L’histoire commence de manière très cruelle. Petit à petit, se forme un duo improbable avec le photographe français Lewis Kayne qui va apporter un peu de légèreté à l’ensemble avec son air très candide. Ce dernier va alors être confronté à une série d’évènements tragiques qui vont changer progressivement son regard. Sans rien dévoiler de l’histoire, on va assister cependant à l’émergence d’un autre héros. Il est bizarre de commencer une histoire par quelqu’un et de terminer par un autre. Il est un peu dommage que le graphisme soit si figé. On a l’impression de contempler de vieilles gravures d’autrefois. Impardonnable pour une bd des années 2000 ! Autant dire que les scènes d’action sont loin d’être évocatives. L’indulgence quant à la note résulte du fait que les auteurs ont réussi à faire passer le message sur la cause indienne même s’il n’est pas nouveau et si l’ensemble manque singulièrement de saveur. Yves Swolfs nous a habitué à beaucoup mieux.
Un premier tome est souvent une mise en place de l'histoire. C’est ici effectivement vrai. Un héros désabusé accompagné d'un ignorant, bref un duo qui n'en serait pas un, et pourtant... Le dessin est classique mais sérieux et réaliste, le scénario tout autant. Ca se lit vite et bien, on reconnait bien les personnages au fil des pages. En conclusion une bd de bonne facture à suivre.
Un western au ton pro-indien, qui revisite le genre en critiquant vivement l'armée américaine responsable de massacres odieux envers des femmes et des enfants innocents. De ce point de vue-là, le style tranche avec celui de l'épopée fantastique des pionniers combattant les affreux sauvages, d'autant que c'est un des clichés que souhaite explorer le photographe Armand Leblond tout en se documentant sur ces fameux indiens parqués désormais dans des réserves. Il trouve comme guide Lewis Kayne, un homme veuf d'une indienne dont il n'a jamais retrouvé les assassins. Les deux hommes vont découvrir les injustices dont sont victimes les cheyennes tandis que des jeunes guerriers préparent une dérisoire dernière révolte, occasion qu'attendent pourtant de nombreux spéculateurs pour s'emparer des dernières terres accordées aux indiens. Pessimiste comme peut l'être la fin d'une civilisation avec les violences que cela entraîne, le récit est celui de la désillusion du photographe français tandis que Kayne à la dérive retrouve sa dignité dans un nouveau combat. Matures et prenants, les scénarios de Swolfs revisitent la fin d'une époque avec beaucoup de finesse qui donne une série originale dans le genre western. Marc Rénier l'illustre avec bonheur, connaissant parfaitement son sujet, pour réussir à emmener son lecteur vers les horizons de l'ouest américain, même s'il faut reconnaître une certaine confusion parfois dans sa mise en scène comme pour le massacre de Wounded Creek où il use un peu trop de plans larges difficiles à décrypter. Ceci dit, une grande réussite de deux grands auteurs.
Vous réunissez deux passionnés du western : Swolfs (Durango) et Marc-Renier. Vous secouez le tout, et vous obtenez ainsi "Black Hills", une oeuvre ayant pour cadre les vastes plaines de l'Ouest américain du siècle dernier. Le postulat de départ ?... Surprenant !.. Et j'aime beaucoup: un photographe français dont la mission consiste à "témoigner en images des anciennes coutumes, avant que ce beau folklore ne disparaisse". Son chapeau-boule et ses lunettes rondes vont vraiment dénoter dans l'univers rude des pionniers d'alors. Oui mais voilà : les fiers Peaux-Rouges sont maintenant parqués dans des camps sordides, où la seule alternative se résume à la résignation, à la dépendance... ou à la révolte. Quatre albums -pour l'instant- pour un premier cycle de bonne facture. A l'instar de Giraud (Blueberry), Marc-Renier assure de plus en plus scénarios et dessin. Et j'ai bien l'impression qu'il va s'affirmer comme une des valeurs sûres du réalisme en BD. Vous verrez !
J’ai lu dans la foulée les trois premiers tomes de "Black Hills 1890" qui forment un récit complet. J’ai beaucoup apprécié la narration prenante d’Yves Swolfs, mélangeant fiction et réalité. Cette série n’est d’ailleurs pas sans rappeler le film "Danse avec les loups", du moins dans le plaidoyer pour la réhabilitation de l’identité indienne qu’elle dépeint. En outre, l’évolution du personnage d’Armand Lebon au fil de l’histoire est intéressante : de simple spectateur, il embrasse rapidement la cause indienne. De son côté, Lewis Kayne suis sa quête pour apaiser ses souffrances intérieures. Tout comme Spooky, je trouve le dessin un ton en dessous du scénario. En effet, le trait réaliste de Marc Rénier n’égale pas celui d’Yves Swolfs et c’est bien dommage. Ceci-dit, rien que pour l’histoire, cette série vaut la peine d’être découverte !
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