Black hammer présente - Sherlock Frankenstein & la ligue du Mal (Sherlock Frankenstein and the legion of Evil)

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)

Avec la collection Black Hammer présente, Jeff Lemire propose un nouvel éclairage sur plusieurs personnages secondaires de la série mère. Une manière d'approfondir l'univers de Black Hammer.


Auteurs canadiens Auteurs espagnols Black Hammer Dark Horse Comics Spin-off

Lucy Weber, la fille du célèbre justicier Black Hammer a bien grandi. Elle est désormais journaliste d'investigation et tente par tous les moyens de comprendre ce qui a pu arriver aux super-héros de Spiral City après leur affrontement contre l'Anti-Dieu. Tous les indices qu'elle a jusqu'ici pu recueillir semblent converger vers l'asile de la ville et ses dangereux locataires, parmi lesquels se trouvent certains des plus grands ennemis de son père... Lui permettront-ils de faire enfin la lumière sur son inexplicable disparition ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Septembre 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Black hammer présente - Sherlock Frankenstein & la ligue du Mal © Urban Comics 2018
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

13/09/2023 | Mac Arthur
Modifier


Par Présence
Note: 2/5
L'avatar du posteur Présence

Lucy Weber à la recherche de son père - Ce tome comprend une histoire complète mettant en scène des personnages de la série Black Hammer (2017, par Jeff Lemire & Dean Ormston) dont elle est une série dérivée. Il contient les épisodes 1 à 4 de la minisérie du même nom, ainsi que l'épisode 12 de la série Black Hammer, initialement parus en 2017, écrits par Jeff Lemire, dessinés et encrés par David Rubín qui a également réalisé le lettrage et la mise en couleurs (avec l'aide de Kike J. Díaz pour les aplats initiaux). Il contient également les couvertures alternatives réalisées par Mike Mignola, Dean Ormston, Duncan Fegredo et Jeff Lemire, ainsi qu'une dizaine de pages de sketchs et d'études préparatoires, commentées par Jeff Lemire, puis par David Rubín. Il y a 10 ans à Spiral City, le docteur James Robinson effectue un discours commérant les actes de bravoure des superhéros de la ville face à la menace d'Anti-God, combat qu'ils ont gagné mais ayant disparu à la fin, et ayant été portés morts. Dans la foule, une jeune fille boit ses paroles et pleure silencieusement ; il s'agit de Lucy Weber. À la fin de son intervention, il descend de l'estrade et s'assoit au pied de celle-ci mettant sa tête dans ses mains pour pleurer. Lorraine Weber (la femme de Joseph Weber, c’est-à-dire Black Hammer) emmène sa fille Lucy saluer James Robinson. Il y a 8 ans, Lucy Weber est en classe et chaque élève doit passer au tableau pour indiquer ce que font ses parents. Elle explique que sa mère est réceptionniste dans un cabinet d'avocat et que son père est décédé et qu'il était un cuistot. Le soir elle exprime sa frustration de ne pas pouvoir dire la vérité en faisant une colère face à sa mère. Au temps présent, Lucy Weber a l'intime conviction que son père n'est pas mort, et que les autres superhéros non plus. Elle suit une école de journalisme et est fermement décidée à enquêter pour trouver des indices supplémentaires sur la disparition des superhéros à l'issue de leur combat contre Anti-God. Elle a obtenu la clef lui permettant d'accéder au repaire secret de son père, où elle a trouvé la liste des supercriminels qui étaient ses ennemis. Elle décide d'essayer de retrouver Sherlock Frankenstein qui était le plus puissant parmi eux. Il a été prouvé que son existence remonte au moins à la première moitié du dix-neuvième siècle à Londres. Pour commencer ses recherches, elle se rend à l'asile de Spiral, pour les fous criminels, où elle est accueillie par le gardien Wing (qui fut le superhéros Wingman au cours de la seconde guerre mondiale) avec qui elle avait pris rendez-vous. Il lui présente l'officier Lopez (Concretestador), et l'emmène jusqu'à la cellule d'Eugène Tremblay (Mectoplasm). Elle entame la conversation pour savoir ce qu'il sait de Sherlock Frankenstein. Elle obtient une réponse fortement chargée en émotions négatives. A priori, ce tome s'adresse surtout aux lecteurs de la série Black Hammer (de Lemire & Ormston) puisqu'on y retrouve la ville (fictive) de Spiral City, des mentions des superhéros disparus lors de la bataille contre Anti-God, et Lucy Weber qui fait son apparition dans le tome 2 de la série. Qui plus est, ce tome comprend le numéro 12 de la série mère et évoque à plusieurs reprises la relation entre Sherlock Frankenstein et un personnage rencontré dans la série Black Hammer. En ce qui concerne ce dernier point, le lecteur sait donc par avance comment va tourner la vie de Sherlock Frankenstein, neutralisant tout suspense sur ce point. De ce fait, l'intérêt du récit réside dans l'histoire personnelle de Lucy Weber et dans le plaisir de retrouver l'univers partagé dont la construction a été entamée avec Black Hammer. Jeff Lemire place son personnage au centre du récit et ses pérégrinations l'amènent dans différents endroits de la ville à rencontrer différents personnages. Lieu par lieu, personnage par personnage, le monde de Black Hammer gagne en consistance. Le lecteur découvre donc 2 nouveaux superhéros restés à Spiral City, épargnés parce qu'ils n'ont pas pris part au combat contre Anti-God. L'un d'entre eux a fait partie d'une génération précédente de superhéros, celle qui a combattu pendant la seconde guerre mondiale. Son apparence du temps présent est celle d'un homme âgé, avec une paire d'ailes. Son apparence initiale en costume de superhéros (montrée dans les pages bonus) évoque Hawkman. Dans ce tome, Jeff Lemire poursuit son hommage aux superhéros des 2 grands éditeurs DC et Marvel. Il enfonce le clou avec l'asile que le lecteur associe immédiatement avec celui d'Arkham dans les séries consacrées à Batman. Néanmoins les références sont moins nombreuses que dans la série principale et l'auteur en intègre une ayant une autre provenance, avec le personnage dérivatif à l'histoire personnelle parodique appelé Cthu-Lou, une référence explicite et assumée à Cthulhu, la créature inventée par Howard Phillips Lovecraft (1890-1937). Finalement l'intérêt principal du récit ne réside donc pas dans une chasse à la référence, puisque celles-ci ne sont pas très nombreuses. Le récit débute avec l'épisode 12 de la série Black Hammer et montre ce qu'il advient de ceux qui restent après la disparition des superhéros. L'auteur ne montrent pas des citoyens désemparés, car les supercriminels semblent avoir disparu en même temps que les superhéros, comme s'ils n'avaient plus de raison d'exister. Il montre un individu commémorant le sacrifice des puissants superhéros, et une jeune fille à qui sa mère interdit d'assumer son héritage de manière publique. Fort heureusement, son père avait pensé à sa propre disparition et elle hérite de la clef qui ouvre son repère secret. Ayant un peu grandi, elle peut alors enquêter par elle-même avec l'objectif de retrouver son père. Pour ce faire, elle essaye de retrouver des survivances de sa vie passée. Le lecteur est vite tenté d'envisager ce récit comme un conte pour un public plus jeune que celui de la série Black Hammer. Lucy Weber se lance sur les traces de son père, avec l'optimisme de la jeunesse, et la certitude chevillée au corps, au point de faire douter les adultes quant à leurs certitudes, au point de remettre en cause leurs habitudes et de vaincre leur inertie. La sensation d'un récit à destination d'un public un peu plus jeune est accentuée par la légère exagération des expressions des visages, et par le lettrage un peu plus grand que l'habitude des comics, et un peu plus gras. Une fois cette impression installée, le lecteur n'arrive plus à s'en départir. Par voie de conséquence, il se dit que Lucy Weber ne sera jamais vraiment en danger, et il se souvient qu'il en a même la certitude s'il a déjà lu les 2 tomes de Black Hammer. David Rubín réalise des dessins de type descriptif, avec une forme discrète de simplification qui ne saute pas aux yeux. En effet, il intègre de nombreux détails dans ses planches, aboutissant à une bonne densité d'informations visuelles que ce soit pour les différentes tenues vestimentaires, ou pour les différents environnements. Ce n'est qu'en prêtant attention aux bâtiments que le lecteur constate qu'ils participent d'une vision épurée de la réalité. Mais il peut tout aussi bien ne pas le remarquer consciemment, car l'artiste réalise une mise en couleurs sophistiquée qui complète les traits encrés, au point parfois de plus ressortir que les contours de forme. Une fois que cette impression s'est installée, il remarque également que la représentation des visages est également simplifiée. Dans le même temps, cette approche graphique ne diminue en rien l'inventivité visuelle de l'artiste. Le lecteur découvre une exubérance baroque dans les personnages dotés de superpouvoirs, mêlée à une forme de poésie un peu naïve. David Rubín prend plaisir à construire des structures de pages complexes, comme celle s'étalant sur une double page alors que Lucy Weber passe devant les cellules de détenus en progressant à l'intérieur de la prison, avec une disposition de cases progressant en spirale vers le centre de la double page. À plusieurs reprises, l'artiste conçoit sa narration sous la forme de 2 bandes se déroulant sur 2 pages en vis-à-vis, avec celle du bas de la hauteur d'un tiers de la page, venant commenter celle du haut. Régulièrement le lecteur découvre une case pour laquelle il ralentit bien volontiers sa lecture afin de l'apprécier : Lucy enfant à l'école luttant contre elle-même pour ne pas dévoiler que son père était Black Hammer, Eugene Tremblay réagissant à l'arrivée de Lucy dans sa cellule, un supercriminel portant un teeshirt avec la mention Britney Spears, les tentacules apparaissant pour la première fois sur la tête de Cthu-Lou, des papiers se mettant à virevolter autour de Lucy Weber dans une ruelle. David Rubín a l'art et la manière de capturer un moment sortant de l'ordinaire, chargé en possibilités. Le lecteur suit donc avec plaisir Lucy Weber progressant étape par étape vers Sherlock Frankenstein. Ce dernier commence donc par être défini au travers des autres supercriminels qu'elle rencontre, ce qui fait que le récit se focalise sur Lucy plus que sur lui le lecteur finit par apprendre son histoire dans le dernier épisode, son origine secrète pour reprendre le terme consacré quand on parle de superhéros. Du coup cette révélation prend une saveur anti-climatique et ramène le récit sur le terrain des références, ne réussissant pas vraiment à lui donner une personnalité originale et authentique. Cette première histoire dérivée de la série Black Hammer prend le lecteur à contrepied, ne répondant pas à toutes ses attentes. Jeff Lemire développe l'un des personnages secondaires évoqué dans Black Hammer, en diminuant le nombre de référence, mais sans réussir à le faire complètement exister. Il donne la vedette à Lucy Weber, mais avec une narration pour jeune adolescent, et celle de David Rubín est en phase avec cette approche, ce qui déroute le lecteur venu pour une extension de même nature que Black Hammer. Finalement la référence la plus savoureuse réside dans le nom de l'orateur initial : James Robinson, car il évoque celui du scénariste de la série Starman, elle-même fortement fournie en hommage aux comics du golden et de silver Age. Il ne reste plus qu'à espérer que la prochaine minisérie dérivée Doctor Star & The Kingdom of Lost Tomorrows sera mieux dosée.

26/04/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Si vous n'avez pas lu la série Black Hammer, je pense que ce spin-off ne présentera qu'un intérêt très secondaire. En effet, même si Jeff Lemire resitue bien le contexte d'ensemble, l'histoire qu'il propose ici n'a d'autre fonction que d'enrichir l'univers de la série mère en développant certains personnages un peu laissés de côté dans celle-ci. Je dirais même que même pour ceux qui ont lu Black Hammer, cet album n'est pas du tout un indispensable. Il est certes plutôt bien construit et agréable à suivre mais son intrigue reste très légère, sortie du contexte global de Black Hammer, et l'intérêt que j'y ai trouvé se situe dans l'aspect psychologique des personnages. Le dessin de David Rubin est facile à lire et agréable à l'oeil. La mise en page est relativement sage (comparée à d'autres oeuvres de Lemire) et adaptée à un public mainstream. Le résultat est juste pas mal, à mes yeux, sans plus. Pas mauvais mais sans grand intérêt. Enfin, si Urban comics a choisi de présenter 'Black Hammer présente' comme une série sur son site, le fait qu'il n'ait pas numéroté les tomes et que ceux-ci proposent des récits complets illustrés par des dessinateurs différents m'a incité à enregistrer cet album comme un one-shot. Il n'est en effet pas nécessaire de posséder tous les spin-off de Black Hammer. Tant qu'on a lu Black Hammer, chacun d'eux propose un intérêt propre et différent l'un de l'autre.

13/09/2023 (modifier)