Au nom du fils - Dans l'enfer de la prison de San Pedro
Festival Polar de Cognac 2024 : Prix Polar du meilleur one shot Un père plaque tout et décide de se faire incarcérer dans la prison qui a vu son fils se faire assassiner. Derrière les murs, il espère trouver les réponses aux nombreuses questions qu'il se pose.
Amérique du sud Jean-Blaise Djian Les prix du Festival Polar de Cognac Prisons
Paris, de nos jours. Au chômage et divorcé, Stéphane mène une vie solitaire et morose. Un soir comme un autre, il reçoit un appel téléphonique en provenance de la Bolivie : son fils Max, avec qui le lien est rompu depuis des années, serait décédé dans la prison de San Pedro, unique en son genre car autogérée par les détenus. Honteux d'avoir été un père absent, Stéphane décide de « bazarder » sa dérive quotidienne et de partir pour la Paz afin d'élucider les mystères qui entourent la mort de son fils. Sur place, il parvient à se faire incarcérer pour pouvoir mener son enquête, quitte à y laisser sa peau...Dans cette prison qui ressemble bien à l'enfer sur Terre, Stéphane fera tout pour découvrir la vérité, dans l'espoir d'y trouver par la même occasion sa propre rédemption.
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Date de parution | 30 Août 2023 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
2.5 Je rejoins l'avis de Ro. Le point de départ du récit est intéressant et le fait que le gros de l'action va se passer dans une prison autogérée par les prisonniers donnent un coté original au scénario, mais j'ai vite changé d'idée. Le début est bien fait, mais après un moment je trouvais que ça devenait mou au niveau du scénario. C'est un peu trop long et au final les personnages ne sont pas très attachants. Pire, j'ai trouvé qu'il était des stéréotypes ce qui enlève toute l'originalité de faire situer l'action dans une prison autogérée et leurs comportements est parfois un peu difficile à comprendre. Ça se laisse lire et le dessin est bon, mais cette BD est une déception pour moi.
Un homme, divorcé et un peu paumé, reçoit des nouvelles de son fils adulte qui refusait de le voir depuis des années... et c'est pour apprendre qu'il a été tué dans une prison bolivienne au sein de laquelle il s'était fait emprisonner pour enquêter sur son fonctionnement interne. Bouleversé, le père plaque tout pour se rendre en Bolivie et tenter à son tour de se faire interner dans cette fameuse prison et essayer autant de venger son fils que de mieux le comprendre. Cette BD commence fort avec un coup de poing au ventre d'un père. Face à une telle situation, on le voit se focaliser sur une idée folle et désespérée, sa vie n'ayant dès lors plus aucune autre raison d'être que d'essayer de suivre les traces de son fils disparu et de venger sa mort. C'est aussi l'occasion de découvrir une prison très surprenante qui existe vraiment, celle de San Pedro à La Paz. Sa particularité, c'est une petit quartier de ville à ciel ouvert où les prisonniers se gèrent eux-mêmes, élisant des chefs de section, et où les familles et même les touristes sont autorisés. Elle possède sa propre économie interne, ses propres relations de pouvoirs, et un mode de vie bien particulier. C'est intéressant de découvrir ça tout en suivant le parcours obstiné et vengeur d'un type plutôt normal. L'ennui, c'est que l'impact des premières pages s'étiole tandis que l'intrigue rencontre un gros ventre mou une fois le héros vraiment installé dans la prison. On finit par avoir du mal à suivre son cheminement de pensée, à bien comprendre ce que deviennent ses motivations et pourquoi il se comporte comme il le fait, en particulier avec celui qui devrait être sa cible. Les enjeux qu'on croyait assez clairs s'embrouillent et le scénario patauge. Même les ficelles de la société dans cette prison deviennent difficiles à comprendre, comme notamment comment un chef de section inconstant, violent et à moitié idiot, qui fait régner sa loi à coups de meurtres et de menaces, peut plaire autant aux électeurs qui le subissent, sans qu'ils aient envie de voter pour n'importe qui d'autre pour s'en débarrasser puisque visiblement il n'a pas moyen de les contraindre par la peur ou autre à voter pour lui. De fait, je n'ai pas trop aimé le dernier tiers de l'album qui m'a paru un peu brouillon et moins convaincant et fort que le début.
Il existe pas mal d'oeuvres qui racontent la vie d'un fils parti sur les traces d'un père disparu. Il est souvent question d'un parcours initiatique à la recherche d'un père méconnu ou incompris, en quête de réponses à des questions existentielles. Cet album scénarisé par Pauline et Jean-Blaise Djian a l'originalité et la bonne idée d'inverser les rôles. Lorsque il apprend le décès de son fils, avec qui il était fâché depuis des années, Stéphane va partir sur ses traces pour trouver les réponses aux questions que soulève l'annonce de son décès. Le cadre de ce récit est une autre originalité de cet album. Le fils de Stéphane a été assassiné dans une prison bolivienne. Pas n'importe laquelle : San Pedro. Il s'agit d'une prison qui existe réellement et qui a la particularité d'être auto gérée par les détenus. Pas de gardiens, mais un système où l'on peut travailler, louer une chambre pour la nuit, acheter à manger ou de la drogue. Assez dément comme prison. Stéphane décide de s'y faire enfermer volontairement pour retrouver l'assassin de son fils, comprendre ce qu'a vécu son fils avec qui il avait coupé les ponts, et surtout pourquoi c'est lui qu'il a voulu faire prévenir en premier. La recherche de ces réponses ne sera pas un parcours simple, on s'en doute. D'abord il faut des papiers boliviens, puis il faut se faire incarcérer. Le ton est donné avec ces premières épreuves, mais ce n'est rien à coté de ce qui l'attend à l'intérieur. La violence et la terreur sont le quotidien de l'autre coté des murs. Tout cela est très bien raconté, l'histoire se lit d'une traite. Les investigations de Stéphane et les bouts de réponses qu'il trouve progressivement sont intéressantes. La tension monte petit à petit. Les relations entre les personnages sont également efficaces, sincères et crédibles. Il va sympathiser avec 2 personnes, une jeune restauratrice et un gamin de 12 ans qui vends des cigarettes aux détenus et aux touristes (oui, San Pedro se visite). Les liens qu'il va tisser avec ces personnages sont forts et l'aideront à tenir le coup et à poursuivre ses investigations. Au final c'est peut être pas la plus émouvante des histoires de ce type, mais en tout cas c'est très plaisant à lire. Il n'y a pas de baisse de rythme, l'intrigue est intéressante de bout en bout. L'ambiance carcérale originale et le cadre atypique de ce récit contribuent pleinement à rendre cette lecture très agréable.
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