Le Nom de la Rose
Adaptation du célèbre roman d’Umberto Eco
1300 - 1453 : Moyen Âge et Guerre de Cent ans Adaptations de romans en BD Auteurs italiens Italie Manara
Quand le maître italien du Neuvième art revisite le chef-d’œuvre d’Umberto Eco. En l'an 1327, dans une abbaye bénédictine du nord de l'Italie, plusieurs moines sont retrouvés morts. Pour mettre un terme à ces inquiétantes disparitions avant l’arrivée d’une importante délégation de l’Église, le frère Guillaume de Baskerville tente de lever le voile sur ce mystère qui attise toutes les superstitions. Assisté par son jeune secrétaire Adso de Melk, il va progressivement percer à jour les troubles secrets de la congrégation, et se heurter à la ferme interdiction d’approcher la bibliothèque de l’édifice. Pourtant, Baskerville en est persuadé, quelque chose se trame entre ses murs. Et bientôt, à la demande du pape, l'inquisiteur Bernardo Gui se rend à son tour au monastère et s'immisce dans l’enquête. Les morts s’accumulent et la foi n’est d’aucun secours… Événement ! Milo Manara s’attelle à l’adaptation en deux tomes du chef d’œuvre d’Umberto Eco, vendu à plusieurs millions d’exemplaires et traduit en 43 langues. Après Jean-Jacques Annaud au cinéma (1986), c’est un nouvel artiste de prestige qui s’empare du célébrissime polar médiéval. À la demande des héritiers Eco, Manara a eu carte blanche pour donner sa vision de l’œuvre, et a pour cela choisi un triple parti pris graphique très audacieux. Son adaptation s’ouvre en effet sur Umberto Eco lui-même s’adressant au lecteur, dessiné dans un noir et blanc classique. Puis commence l’intrigue médiévale elle-même, et là Manara renoue avec le noir et blanc au lavis, rehaussé d’effets de matières et de modelés qu’il a déjà utilisé pour Le Caravage. Enfin, chacun sait que les livres tiennent un rôle fondamental dans l’intrigue, et Manara s’amuse donc de temps à autre à recréer des enluminures d’époque, réalisées à la manière des moines copistes du Moyen Âge. L’ensemble est mis en couleurs par la propre fille de Manara sous la supervision de son père, là aussi selon la même méthode qui a présidé à la réalisation du Caravage.
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Public
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Type
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Date de parution | 20 Septembre 2023 |
Statut histoire |
Série en cours
(Prévue en 2 tomes)
1 tome paru
Dernière parution :
Moins de 2 ans
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Les avis
Mon avis commencera par un court préambule : j’aime Le Nom de la Rose, avant même de lire la bd j’en suis sûr et certains, ça ne peut pas être mauvais, pas avec cet auteur, pas avec ce matériel de base. J’ai le roman d’Umberto Eco là quelque part dans ma bibliothèque mais je n’ai toujours pas eu le temps de m’y attaquer, j’ai surtout été marqué au fer rouge par l’adaptation de Jean-Jacques Annaud qui est un véritable chef d’œuvre filmique à mes yeux. Il a ses détracteurs et chacun voit midi à sa porte comme on dit, je ne m’attarderai donc pas sur les pour et les contre, ce n’ai pas le sujet, mais tout cela pour dire que cette histoire a suscité chez moi une véritable passion pour les livres, pour l’objet. Ce qui explique j’apprécie un film médiocre comme La Neuvième Porte de Polanski, ou que je me sois amusé comme un fou avec Stephen Greenblatt et sa poursuite du De Natura de Lucrèce dans Quattrocento, ou qu’il m’a plu de parcourir le livre-enquête Les Sept Cités du Savoir de Violet Moller. Maintenant, intéressons-nous à Milo Manara : Visages et corps sont bien détaillés, donc faciles à distinguer, donc fluidifient une narration exigeante (et je dois le confesser, un peu plate). Les cadrages sont grandioses, mais, c’est dommages, plutôt vides : que ce soit la bibliothèque, le réfectoire ou le reste, tout semble désert, vidangé de tout richesse (la bibliothèque style Piranesi me faisait plus d’effet dans le film de 1986, la comparaison en est presque blasphématoire). D’ailleurs j’ai presque l’impression que Manara adapte plus le film que le bouquin, n’ayant pas lu ce dernier je ne saurai dire, mais clairement la disposition des bâtiments ainsi que l’architecture globale de l’abbaye sont une copie du film. En outre je n’arrive pas à distinguer la patte de l’auteur : Annaud est arrivé avec sa vision pour nous raconter un thriller ; quant au roman il aurait plusieurs niveaux de lecture et dépeindrai un Moyen-Âge plus enluminé qu’on ne l’imagine. Ici on a un peu le cul entre deux chaises. Ce n’est pas aussi fabuleux que je l’espérais mais je laisserai une seconde chance à l’auteur pour la suite.
J'avais également aimé le roman d'Eco et le film d'Annaud. Bien sûr le roman était plus riche et foisonnant mais Annaud avait réussi son adaptation. Il y a imprimé sa vision, son esthétique, son rythme. Et puis maintenant il y a une version BD. Je la trouve malheureusement très en dessous de ses illustres prédécesseurs. Alors oui, Manara dessine bien, mais il ne sait toujours pas écrire des dialogues et construire une histoire lisible. Je me suis ennuyé ferme et ne prolongera pas cette aventure au delà de ce tome 1.
Le problème principal de cette BD est qu'elle adapte non le chef d’œuvre d'Eco, mais plutôt l’honorable film policier médiéval d'Annaud. Elle se contente pour le moment essentiellement d'un niveau de lecture, quand le roman les multipliait, et d'évoquer les autres, donc aux entournures oui, il sera question de livres, de langage, de philosophie, d'inquisition, de désir refoulé, etc. Le problème est même inverse : le fait de tenter d'approcher la richesse du roman diminue la clarté et la truculence du registre policier : le suspense et les chausse-trappes sont un peu pâlots pour le moment. Peut-être le tome 2 permettra-t-il d'affiner la synthèse, de pousser le registre policier tout en ouvrant des voies, des perspectives ? Côté illustrations, c'est propre et raffiné, avec un jeu ici ou là sur l'imagerie médiévale à la Bosch alternant avec la précision de ces dessins quasi architecturaux de monuments. Mais ce n'est pas particulièrement spectaculaire quand le lecteur était en droit de rêver un vertige devant la bibliothèque labyrinthique, ou un effroi esthétique face aux crimes en des paysages enneigés. Une petite déception pour cette BD au demeurant belle.
Lors d'une interview de Manara sur France Info, ce dernier a confié qu'il avait réalisé l'adaptation du célèbre thriller médiéval d'Umberto Eco à la demande de la famille Eco, pour se faire pardonner d'un dessin dédicacé un peu osé transmis à Carlotta, la fille, alors même qu'il ne connaissait pas son âge! Je ne m'attarderai pas sur l'histoire du roman d'Umberto Eco que tout le monde connait, au moins grâce à l'adaptation cinématographique de Jean-Jacques Annaud sortie en 1986. Ce premier tome du futur diptyque de Manara est fidèle à l’œuvre originelle et reprend de nombreux passages littéraux du roman. Les dialogues sont denses, conférant une belle profondeur à l'histoire et aux relations entre les personnages, ce qui ne fut pas pour me déplaire. Je suis en revanche un peu moins fan de l'introduction de l'histoire par Umberto Eco durant les 2-3 premières pages... Mais le point le plus fort de cette BD reste le trait précis et fin de Milo Manara. Les visages des nombreux moines sont très détaillés et bien distinguables les uns des autres, permettant de ne pas se perdre dans l'histoire (les traits du visage du héros, Guillaume de Baskerville, semblent d'ailleurs empruntés à Marlon Brando) . Les cadrages de certains décors renforcent bien l'immensité de certaines pièces (la bibliothèque notamment) et le côté oppressant de ce huis-clos se déroulant uniquement dans une abbaye. Mention spéciale également aux enluminures des livres du monastère qui empruntent à la fois aux standards de l'époque mais également à l'imagination de Manara ! Je n'en dirai pas plus... En résumé, une belle adaptation classique et fidèle au roman, qui ne demande qu'à être confirmée avec le second tome. Originalité : 3/5 - Histoire : 4/5 Dessin : 4,5/5 - Mise en couleurs : 4/5 NOTE GLOBALE : 15,5/20
Nous voici dans une adaptation du célèbre roman d’Umberto Eco. Par le célèbre Manara, plus connu pour ses œuvres érotiques qu’autre chose. Sans surprise nous avons droit à un bon album, une enquête au sein d’un monastère où ont lieu des meurtres. Le dessin est splendide, il faut dire que Manara maîtrise depuis un bon moment le souci du détail et de l’ambiance. Je me suis laissé porter par l’histoire sans difficulté et avec plaisir. A savoir si l’adaptation est fidèle ? J’en ai bien l’impression, même si la lecture du roman remonte à un bon moment pour moi, l’adaptation du film d’Annaud étant beaucoup plus fraîche dans mon esprit. (On y retrouve d’ailleurs au niveau de certains personnages, des décors, de l’ambiance, une forte influence du film). J’en serai évidement pour la suite et la conclusion de l’histoire.
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