La Vie, la Mort et tout le bazar (Cornet d'humour)
Delan et Boucq, c'est une veille complicité. Tout petits déjà, ils étaient cancres dans la même école. "Cornet d'humour" est leur première oeuvre sérieuse.
Boucq Humour noir Péchés de jeunesse
Les scénarios de Delan, innocents à première vue, sont d'une férocité désinvolte et distinguée. Le dessin de Boucq rappelle celui d'Alexis à première vue mais il ne faut pas s'y fier: son papa spirituel, c'est Alex Raymond, dans Rip Kirby plus précisément. Le résultat, c'est l'univers où les gens normaux (marchands de marrons, concierges, vieilles dames et cambrioleurs) sont ventrus, ivrognes, éclopés, aplatis, bêtes, globuleux, tandis que les bestiaux pustuleux et bidules extra-terrestres vous ont un petit air sympa. Un univers où le quotidien le plus plat dérape sans avoir l'air d'y toucher dans le loufdingue et les flaques de sang. Bref, en voilà encore deux qui rigolent de la misère du monde.
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Editeur
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Genre
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| Date de parution | Juillet 1980 |
| Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
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L’album avait initialement été publié dans la collection Pilote de Dargaud sous un autre titre, « Cornet d’humour » - titre qui pouvait être général, mais faisait aussi référence à l’une des histoires, « Cornet d’amour » (d’ailleurs celle que j’ai le moins apprécié des 13 regroupées dans ce recueil). Je possède la réédition, sous le titre « La vie, la mort et tout le bazar », mais je ne sais pas si le contenu a changé. Par contre, on sent bien avec ce nouveau titre l’influence de Boucq ! Si l’ensemble est inégal, aucune histoire ne m’a déplu, à part celle déjà citée. Déjà j’aime bien le dessin de Boucq, avec des personnages élancés, tous issus du « peuple », avec une certaine simplicité, une naïveté qu’il arrive à faire passer naturellement. C’est la colorisation par contre qui me parait datée. C’est en fait le principal changement par rapport à l’album original, qui était en Noir et Blanc. Certes, on est clairement dans un album d’humour. Mais ne vous attendez pas à rire à gorge déployée, aucun fou rire à la lecture de ces histoires, pas d’humour gras. Mais elles sont pourtant quasiment toutes drôles, amusantes, même si c’est souvent un rire jaune, amer, qui domine. L’univers développé par Delan alterne ou mélange l’humour noir, une pincée de loufoque (presque poétique parfois), avec pas mal de pince-sans-rire et d’absurde. Par exemple avec « La conversation », où deux vieilles dames dialoguent en n’utilisant pratiquement que des formules mathématiques, se répondent avec des axiomes, des études de fonctions et autres équations : ça m’a fait penser à certains sketches du Monty Python Flying Circus. C’est un recueil d’humour « léger », plutôt agréable. Je m’étonne un peu qu’il soit si peu lu ou avisé. Il n’est pas si courant de le rencontrer il est vrai, mais si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à y jeter un œil. Note réelle 3,5/5.
Une quinzaine de petites histoires bien marrantes, c'est bien sûr de l'humour noir, mais il est finalement assez fin. On y retrouve l'histoire du vieux mari René qui fait appel à un assassin pour exécuter sa femme (une loque) pour assouvir son amour avec son amante Emma (croulante de vieillesse) qui était jusque-là cachée dans un placard ; "la vie s'ouvre à nous telle comme qui dirait un fleuve capiteux de luxure et de volupté" dit-il! Bref, ce genre d'humour m'est appréciable, c'est la France d'en bas dans tous ses petits délires.
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