Les Évaporés

Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 5 avis)

Qui n’a jamais caressé l’idée de disparaître, sans heurts et sans douleur, pour recommencer sa vie à zéro ?


Adaptations de romans en BD Catastrophe de Fukushima Les petits éditeurs indépendants

Au Japon, lorsque quelqu’un disparaît, on dit simplement qu’il s’est évaporé ; personne ne le recherche, ni la police parce qu’il n’y a pas de crime, ni la famille parce qu’elle est déshonorée. Partir sans donner d’explication, c’est précisément ce que Kaze a fait cette nuit-là, après avoir été licencié du jour au lendemain. Sa fille, Yukiko, qui vit à Paris depuis de nombreuses années, revient au Japon pour tenter de retrouver sa trace et de découvrir les raisons de sa disparition. Elle mènera l’enquête dans un Japon parallèle, celui du quartier des travailleurs pauvres de San’ya, à Tokyo, et des camps de réfugiés de la catastrophe nucléaire de Fukushima, autour de Sendai. Mais faut-il vraiment rechercher celui qui a voulu disparaître ?

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 13 Septembre 2023
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Évaporés © Sarbacane 2023
Les notes
Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 5 avis)
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27/10/2023 | Ro
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L'avatar du posteur bamiléké

C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai dévoré cette agréable série. J'ai immédiatement été saisi par le graphisme hachuré en N&B de Isao Moutte. La scène d'intro colle parfaitement avec le spleen de l'état d'esprit du personnage central du récit. Le texte est superflu et l'auteur nous guide sur une piste assez intimiste et sociale qui va s'enrichir très vite. Je n'ai pas lu le roman source et donc je ne pourrais pas critiquer son adaptation comme l'a fait Mac Arthur. Je garde de ma lecture la grande fluidité de la narration, la construction astucieuse de la rencontre de Kaze et du jeune garçon. Cela donne une belle crédibilité au rebondissement qui envoie les deux personnages vers les zones dévastées du Tsunami et de la catastrophe nucléaire. Ces parcours permettent d'introduire la thématique peu visitée du Japon des déclassés et des marginaux. Autour de ce thème Moutte peint une image sans concession de l'imbrication entre une pègre sans état d'âme, un patronat peu scrupuleux et un monde politique pressé de faire oublier ses responsabilités dans la (non) prévoyance des catastrophes survenues. Une peinture iconoclaste et peu courante dans l'univers de la BD qui a tendance à idéaliser ce qui touche au Japon. Le final peut décevoir par son côté happy end optimiste qui abandonne l'idée de vengeance (mais aussi de justice) pour celle d'avenir et de reconstruction. Perso j'ai bien aimé cette fin ouverte optimiste qui privilégie le renouveau positif. Comme je l'ai déjà écrit le graphisme élégant, fin et souple de Moutte m'a bien séduit. J'ai particulièrement aimé les planches de pleine pages illustrant les villes (Tokyo ,Lyon, Matsuyama) debout ou de la région ravagée. C'est très détaillé avec de très beaux panoramas. Une lecture très agréable, intelligente et dépaysante. Une belle réussite.

14/09/2024 (modifier)