Little Big Horn
« C’est un beau jour pour mourir ! » Été 1874, Territoire du Dakota. De l’or est découvert dans les Black Hills, la terre sacrée des Sioux. En pleine période de récession, le gouvernement américain cherche un moyen pacifique d’acquérir cette contrée aux dépens des Indiens et de satisfaire les velléités d’expansion des colons. Mais les négociations échouent.
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Auteurs italiens Indiens d'Amérique du nord Séries avec un unique avis Sioux et Cheyennes Sitting Bull
Au printemps 1876, la guerre est déclarée. Tandis que trois colonnes sont lancées simultanément à la recherche des bandes irréductibles, le chef Sitting Bull décrète l’union sacrée et prend la tête d’une vaste coalition de Sioux et de Cheyennes. Les États-Unis s’apprêtent à fêter le centenaire de leur indépendance et personne ne peut imaginer le désastre qui va suivre… À la tête du 7e régiment de cavalerie, le fer de lance de l’armée fédérale, le lieutenant-colonel George Armstrong Custer entend bien mener ses hommes à la victoire et entrer dans la légende. Après une folle chevauchée, il parvient à localiser ses adversaires dans le sud du Montana et se prépare, seul, à l’assaut. Devant lui, pourtant, se dresse le plus grand campement indien jamais vu dans les Grandes Plaines. Le dimanche 25 juin, après un combat d’une extrême violence, les tuniques bleues essuient leur plus cinglante défaite dans leurs affrontements contre les tribus amérindiennes. Il n’y a aucun survivant parmi les troupes placées sous les ordres directs de Custer. À la stupéfaction générale s’ajoute l’humiliation d’une défaite qui ne cessera pas d’alimenter la controverse. Mais que s’est-il réellement passé à Little Big Horn ? Aux côtés de l’historien Farid Ameur, spécialiste de la conquête de l’Ouest américain, David Goy et Luca Blengino reviennent sur un des événements les plus marquants de l’Histoire américaine avec un western haletant. Le dessin réaliste d’Antoine Giner-Belmonte, en disciple de Christian Rossi, nous transporte sur ce champ de bataille pour revivre, comme si nous y étions, cet épisode mythique des guerres indiennes.
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Date de parution | 26 Avril 2023 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Vaincu, humilié et tué lors de cette bataille, Custer y a pourtant acquis une bonne partie de sa renommée. Pourtant, c’est un homme raciste et méprisant, assoiffé de gloire après la fin de la guerre de Sécession – ce que les guerres indiennes vont lui permettre d’obtenir. Ce qui est plus surprenant dans l’aura qu’il acquiert ici de façon posthume, c’est qu’en tant que militaire, il s’est avéré être complètement nul. Son mépris de l’adversaire l’a amené à se jeter dans une bataille sans connaitre les forces et l’emplacement de ses ennemis, après avoir épuisé ses hommes dans une marche forcée, en ayant mal disposé ses réserves en hommes et munitions. Humainement détestable (mais plutôt dans l’air du temps de l’époque), militairement mauvais, sa mort le fait entrer dans la légende – et fait ainsi oublier les mensonges et dénis, les violations des traités de l’armée américaine face aux peuples indigènes – ici Cheyennes et Sioux. Le dossier final est bien fichu, et complète bien le récit BD (docs, photos et rappel du contexte). Mais je pense que pour bien traiter cette bataille, que ce soit son contexte, le cheminement depuis le traité de Laramie (jamais respecté par les USA), la personnalité de Custer ou des chefs comme Sitting Bull ou Crazy Horse, mais aussi les conséquences de cet affrontement, il aurait été bon d’étoffer davantage la pagination (un autre tome, ou alors une quinzaine de pages supplémentaires n’auraient pas été superflus). Mais bon, la bataille en elle-même est globalement bien présentée (elle n’est pas expédiée), et les grossières erreurs de Custer apparaissent au grand jour. Sa personnalité avait été traitée de façon volontairement grotesque dans l’excellent film de Penn « Little Big Man », et on le voit ici obtus et sûr de lui, jusqu’au carnage final, certains côtés du Custer de Penn transparaissant quand même, même s’il est plus près de la version donnée par Giraud dans Blueberry sous le surnom de général Tête jaune. La scène du massacre du village cheyenne de Two Moons page 13 s’inspire d’une scène de Little Big Man, mais aussi de « Soldat bleu ». Malgré mes petites réserves, ça reste un album intéressant, bien fichu, et le dessin de Giner-Belmonte (qui donne une vision peut-être moins baroque de la bataille que Palacios dans Mac Coy) est dynamique, dans un style réaliste classique et de bonne tenue. Les amateurs de westerns historiques apprécieront.
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