Le Voyage de Shuna (Shuna no Tabi)

Will Eisner Award 2023 : Best U.S. Edition of International Material - Asia Une des rares œuvres écrites originales de Hayao Miyazaki, publiée pour la première fois en français par les éditions Sarbacane, 40 ans après sa sortie. Le Voyage de Shuna est une œuvre fondatrice, sortie en parallèle de Nausicaä de la vallée du vent, qui expose tous les thèmes que l'on retrouvera dans le cinéma de Miyazaki.
Environnement et écologie Esclavage Folklore asiatique Les petits éditeurs indépendants Shonen Tokuma Shoten Will Eisner Awards
Shuna, prince d’une contrée pauvre, regarde, impuissant, ses sujets souffrir de la faim et se tuer à la tâche. Comment faire pousser les céréales que leur terre, stérile, leur refuse ? Un beau jour, un voyageur évoque une graine dorée miraculeuse, qui fait onduler les plaines en longues vagues fertiles. Elle proviendrait d’un pays lointain, à l’Ouest, peuplé d’esprits hostiles à l’homme – dont nul n’est jamais revenu. En dépit des soupirs des anciens et des larmes de son père, Shuna se lance sur son fidèle yakkuru, plein Ouest ! Le jeune prince au cœur d'or ramènera-t-il la précieuse céréale pour sauver son peuple ?
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Date de parution | 01 Novembre 2023 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


Divine surprise. Je savais que Miyazaki avait, au début de sa carrière artistique, réalisé quelques mangas, dont certains lui ont servi en quelque sorte de brouillon ou de laboratoire d'essai pour ses films d'animation. C'est le cas de ce "Voyage de Shuna", réalisé et publié pour l'essentiel à une époque où l'auteur était dans une période compliquée après un premier film qui n'a pas attiré les foules. Il se lance donc dans ce projet parmi d'autres, s'inspirant d'un récit classique appartenant au folklore tibétain. De fait, si certains éléments sont communs avec Le Prince qui fut changé en chien, l'auteur s'en écarte nettement au fil du développement du récit, y inscrivant certaines des thématiques qui émailleront son œuvre future, comme l'écologie et les méfaits de l'esclavage. Ses personnages, très peu nombreux dans ce huis clos à ciel ouvert, préfigurent certains de ceux qu'il développera par la suite. Il y a déjà cette figure féminine à la fois protectrice et volontaire, entre autres... La construction et la mise en scène de ce manga diffèrent de nombre d'œuvres graphiques venues du Pays du Soleil Levant. Les cases sont plutôt grandes, et il n'y a pas à proprement parler de dialogues, ceux-ci étant insérés dans le décor, pas dans des phylactères. Les récitatifs sont mêmes relativement rares, les images parlant souvent d'elles-mêmes. ce côté un peu contemplatif se retrouve d'ailleurs dans quelques illustrations pleine page. Superbes. Toutes absolument sublimes. Le travail en aquarelles de Miyazaki montre un style déjà presque mature, qui frappera celles et ceux qui ont vu et apprécié Nausicaä de la Vallée du Vent et Princesse Mononoke, produits à la même période. Un must pour tous les aficionados de Miyazaki, et une belle fable, même pour celles et ceux qui ne seraient pas


Un manga original écrit par Miyazaki et jamais publié en France, c'est un vrai cadeau pour tous les cinéphiles, les bédéphiles et les amateurs des films Ghibli en général ! N'ayant jamais lu Nausicaä de la vallée du vent, c'est la première fois que je mets le nez dans un manga de Miyazaki. Et malgré quelques réserves, j'en ressors enchanté ! On retrouve tout ce qui fait l'essence de l'art de Miyazaki, avec des prémices évidents de Princesse Mononoké et une influence directe de Nausicaä, écrit en parallèle. La dimension écologique est une banalité à souligner, tant on la retrouve dans toutes les œuvres de l'auteur, mais elle est une nouvelle (en fait, une première) fois très bien mise en œuvre ici. On retrouve bien sûr d'autres thèmes chers à Miyazaki, mais ici, l'autre grand sujet du récit, c'est aussi l'esclavage, qu'on retrouve moins souvent chez lui, apportant une petite originalité au récit. L'histoire en question est bonne, mais le grand problème ici, c'est sa narration. On a parfois l'impression que c'est un dessin animé qui a été adapté en manga, et c'est probablement un peu le cas, puisque le projet initial de Miyazaki était de faire de cette histoire un film d'animation. Il ne s'est rabattu sur le choix du manga que dans un second temps. D'où probablement, le fait qu'on a parfois l'impression qu'on passe d'une scène à l'autre de manière trop abrupte. Les dialogues sont d'ailleurs très rares, souvent intégrés directement à la narration, sans phylactères. On trouve très peu de bulles, même si celles-ci surviennent de temps à autres. Cela rend le propos souvent trop laconique mais en même temps, ça renforce régulièrement la poésie grâce à la puissance des images, à laquelle Miyazaki laisse toute sa place. En effet, c'est l'aspect visuel du Voyage de Shuna qui convainc le plus. Les dessins à l'aquarelle de Miyazaki sont d'une beauté à tomber par terre. Son trait est vraiment joli, et dégage une grande force visuelle, bien mise en avant par la mise en page des éditions Sarbacane. Un peu plus grand qu'un manga habituel, celui-ci met bien en avant les dessins de Miyazaki, l'auteur n'en disposant souvent qu'un ou deux par page (voire un sur une double-page). C'est vraiment cette beauté de tous les instants, qui donne un souffle incroyable à cette aventure somme toute assez classique, mais dont la poésie ressort au sein de chaque case. Et c'est en aimant se perdre dans chacune des images magnifiquement dessinées et peintes par l'immense artiste qu'on goûtera au mieux cette histoire qui, toute classique qu'elle soit, n'en séduira pas moins tous les amateurs du genre.
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