Monica
Angoulême 2024 - Prix du meilleur album Après 7 ans d'absence, voici le dernier chef-d'oeuvre de Daniel Clowes, l'auteur de Ghost World et Patience. Un récit ultra-maîtrisé dans lequel s'entremêlent plusieurs histoires qui, à la fin, se rejoignent.
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Monica est une série d'histoires interconnectées qui, une fois mises ensemble, forment un récit biographique. Une fois de plus, Daniel Clowes convoque des souvenirs personnels et familiaux à travers une oeuvre de fiction. Il s'agit du livre le plus personnel de l'auteur, qui convoque ici de nombreux genres de la bande dessinée nord-américaine, chaque section étant traitée selon un mode graphique et narratif différent.
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Date de parution | 02 Novembre 2023 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
11/11/2023
| Paul le poulpe
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Les avis
Plusieurs choses m’ont poussé à lire cet album. D’abord le fait qu’il ait été publié par Fantagraphics Books (leur catalogue d’auteurs indés américains est vraiment très riche et j’y ai déjà trouvé de belles pépites). Ensuite le prix glané à Angoulême – même si les lauréats ne m’ont pas toujours convaincu. Ce qui m’a un peu freiné, et ce qui explique que j’avise cette série avec un petit peu de retard, c’est Clowes lui-même. Je reconnais l’originalité de son œuvre, mais la plupart des albums que j’ai lus (je commence à avoir bien balayé sa production) m’ont laissé dubitatif. Je ne suis pas forcément son cœur de cible. Et cet album confirme mes difficultés avec cet auteur. Tout le côté graphique est intéressant. Certes, le dessin est souvent figé, mais ça participe d’un certain malaise que l’auteur cherche à montrer je pense. La colorisation, très tranchée, très marquée, accentue l’aspect un peu vieillot du contexte, assez sixties. Le papier assez fin – qui change légèrement de couleur selon les périodes – donne lui aussi une touche vintage et pop à l’album. C’est avec l’histoire que j’ai eu plus de mal. La construction de la biographie de Monica est déstructurée. On passe d’une époque et d’un genre à l’autre : on commence par un court récit de guerre, puis alternent du roman graphique pur, du fantastique mystique/grunge, de la SF, etc. Clowes passe gentiment à la moulinette les genres forts du comics, mais il égratigne aussi certains piliers de l’american way of life : la famille, la normalité sociale. Comme souvent avec lui, beaucoup de personnages sont insatisfaits, trainent un mal-être. Mais, à vouloir partir dans tous les sens, Clowes m’a un peu perdu, et certains passages m’ont paru un peu longuets. Et on ne s’attache pas aux personnages de Clowes, Monica en tête. Une histoire un peu hermétique, dans laquelle Clowes a sans doute glissé des éléments autobiographiques (je ne connais pas assez sa vie pour faire le tri), mais j’en suis sorti un peu déçu, n’ayant pas saisi suffisamment de choses dans les détails pour apprécier une histoire qui pourtant, visuellement, ne manque pas d’intérêt. Note réelle 2,5/5.
Un prix d’Angoulême, ça peut être un peu n'importe quoi. Et je dois bien dire que j'ai de plus en plus de mal à comprendre exactement l'intérêt de cette nomination. Je veux dire par là qu'en dehors de ses qualités/défauts, qu'est-ce que cette BD apporte concrètement de neuf au monde de la BD ? Quel est son intérêt supplémentaire par rapport aux centaines d'autres qui sortent la même année ? Pour être honnête, ce n'est pas une mauvaise BD. C'est une BD a l'atmosphère étrange mais au sujet que j'ai trouvé peu intéressant. C'est une jeune femme, Monica, qui est en recherche de sa mère et de son père. Et l'ensemble baigne dans des États-Unis post-hippies, avec tout ce que ça a donné comme dérive en tout sens. Et ... Eh ben franchement, c'est un peu tout. J'ai été assez intéressé au début, avec l'histoire de Penny qui est une fille un peu paumée dans un monde qui change, mais ça ne va pas très loin au final. C'est le genre d'histoire où j'ai l'impression que trop de choses tournent autour des personnages et leurs tourments, s'en foutant un peu du monde autour d'eux. Je sais que c'est une obsession pour moi, mais dans ce récit assez long de personnages marginaux et globalement avec un petit grain, cherchant un sens à leur existence et côtoyant les rejetés de l'Amérique, il manque pour moi un truc : tout le reste. La BD explore un monde tellement coupé du reste qu'on les croirait sur une autre planète. Rien ne semble les avoir atteint, ni la politique, ni l'environnement, ni l'économie, ni rien. Ce sont des gens à part, tout le temps. C'est une BD peut-être très personnelle pour l'auteur, mais qui m'a semblé finalement longue et inintéressante. C'est le récit d'une vie, celle de Monica, et c'est tout. La BD ne parle pas d'autre chose, met juste en lumière les aspects de la vie de cette femme peu ordinaire et personnellement, je me dis juste qu'il y a des gens qui ont des sérieux problèmes. Mais je ne me sens ni en empathie, ni en compréhension. Son rapport final au monde est inexistant : Monica existe et rien ne la fait adhérer au reste de l'humanité, au reste du vivant, à l'existence. Elle se contente d'être là, riche ou pauvre, malheureuse ou heureuse, on n'en sait rien. Et pour ma part ... ben je m'en fiche d'elle. Je ne suis pas dans son trip, je trouve qu'elle est bien trop barge et donc, fatalement, je n'ai pas de liens avec elle. Sauf que la BD ne tournant qu'autour de sa vie (ou presque), je ne vois pas ce que je dois en tirer. Un grand prix que j'ai du mal à comprendre : qu'est-ce qui rend cet album exceptionnel selon le jury d'Angoulême ? Un trait qui est efficace mais que j'ai déjà vu dans d'autres BD américaines ? (je trouve qu'on y retrouve une patte à la Burns) Une histoire qu'ils jugent inoubliable ? Une narration nouvelle ? Personnellement j'y vois une histoire bien trop personnelle, détachée du monde qui existe autour et une protagoniste pour laquelle je ne ressens rien. J'en ressors étonné. Dans tout ce qui est sorti, cet album a été jugé le plus important ? Voila quelque chose que je ne comprend pas.
Encore une fois, je suis parfaitement hermétique au choix du Festival d'Angoulême. Il faut dire que je n'ai jamais été convaincu par un album de Daniel Clowes, mais celui-là j'ai eu vraiment du mal à aller jusqu'au bout. Je n'ai aucun reproche à lui faire sur le plan graphique. J'aime bien l'épure et l'élégance de son trait. Mais c'est l'histoire elle-même, ou les histoires, qui ne m'ont pas plu. Il m'a fallu plusieurs chapitres pour comprendre qu'ils formaient une forme de fresque décousue autour de la vie de cette fameuse Monica avec comme fil rouge la recherche de sa mère puis de son père. Pour autant, il y a certains chapitres dont je garde l'impression qu'ils n'ont rien à voir avec le sujet. Mais qu'ils soient liés ou pas, je les ai tous trouvés verbeux, mous et abscons. Je n'ai pas du tout été charmé par l'ambiance qui s'en dégageait et j'ai détesté les dialogues et la mise en scène. Et pourtant je reconnais qu'il y a là pas mal d'idées originales, de moments assez surprenants, mais ils n'ont pas suffi à contrebalancer la pénibilité que j'ai eu à les lire. En fait, j'ai trouvé ma lecture désagréable et je n'ai pas un bon souvenir.
Super ma petite BM a acheté Monica ! Je peux donc découvrir cet album controversé qui a gagné à Angoulême et aussi découvrir l'univers légèrement underground de Clowes. Tout cela sans bourse délier. Comme le montre ma note je n'ai pas été conquis du tout. J'ai trouvé ce récit d'un intellectualisme hermétique ennuyeux au possible. Je n'ai éprouvé ni plaisir, ni émotion, ni intérêt intellectuel sur ce long déroulé social d'une Amérique "sous acide". J'ai parfois eu l'impression de me retrouver dans un schéma à la "Forrest Gump" en bien plus dépressif et bien plus confus. La voix off omniprésente m'a donné l'impression d'une logorrhée verbale digne d'un divan de psy. Cela crée un déséquilibre entre texte et une illustration vintage très figée. Si j'ai pu suivre (en sautant des pages tellement ça me barbait) le pénible cheminement de Monica pour retrouver ses origines, je n'ai absolument pas saisi l'introduction d'un chapitre comme the glow infernal dans la cohérence du récit. A mon goût, cette multiplication des genres contribue à la confusion de ma lecture. Graphiquement je suis passé outre une couverture que je trouve laide. C'est ce que j'avais fait pour Ecoute, Jolie Márcia avec bonheur. Mais ici je me suis retrouvé englué dans un graphisme figé sur une critique de la guerre du Vietnam déjà lue d'innombrables fois. Je suis donc passé complétement à côté de cet ouvrage et j'avoue ne pas partager le point de vue du jury. Pas pour moi même si je suis content d'avoir découvert cette série.
Ok pour le dessin Chacun sa manière. Mais dites moi s'il y'a plus chtarbé et plus dépressif que cet album ? Je veux bien qu'on aborde certains problèmes sociaux mais faudrait qu'ils puissent parler au lecteur. La on dirait que l'auteur a voulu qu'on ne puisse pas s'y reconnaître de façon délibérée tellement il y en a !!!! Et en plus complètement décousu et délirant. Angouleme est particulièrement décevant cette année.
Je découvre cet auteur et son univers bien à lui. Attiré par le prix du meilleur album à Angoulême 2024 on est forcément tenté de découvrir. Je ne peux pas parler de déception car je n’avais pas d’attentes mais j’avoue ne pas comprendre un tel prix. Certes le graphisme est bien typique des BD américaines et ça change et vous plonge des années en arrière mais quant au récit… vous êtes perdu dans des souvenirs étranges et sous acides, et je n’ai pas forcément compris le lien compliqué entres les différentes histoires. Beaucoup beaucoup trop inaccessible à mon goût, je me suis demandé tout au long de ma lecture où Mr Clowes voulait nous amener... Bref comprendra qui voudra cette BD mais certainement pas mon univers.
Avec "Monica", Daniel Clowes nous propose de passer au crible son Amérique à travers la vie assez traumatique de Monica. De sa "tendre" enfance à sa fin de vie, elle va passer par tous les états et les personnages qu'elle va croiser ou côtoyer, semblent tous plus dégénérés les uns que les autres à quelques rares exceptions. Elle grandit de déceptions en déceptions, se construisant une forme d'armure "morale" tout en poursuivant sa quête : retrouver sa mère et trouver qui est son père. J'ai toujours été attiré par le travail de Daniel Clowes, même si certains de ses albums me sont parus assez hermétiques. C'est aussi ce qui fait sa marque de fabrique, mais quand ça devient trop perché et difficile à suivre j'avoue ne pas adhérer. Là je ressors un peu le cul entre deux chaises, tant les références semblent denses et la partie autobiographique de l'auteur pas facile à dissocier de la fiction. Mais j'adore me laisser porter par ce graphisme si singulier, reconnaissable entre mille. Ce petit côté "vintage" tant dans le trait que dans la colorisation continue de me séduire et je me laisse tenter à chaque fois dès que je vois le nom de Clowes. Pour le coup, je pense que cet album appelle quelques relectures et quelques recherches sur la vie de l'auteur pour essayer d'en saisir davantage la portée et la profondeur. (3.5/5)
Accrochez-vous, le nouveau Daniel Clowes est disponible en Français et il est d’une richesse folle. Après une première lecture, je me suis dit qu’une seconde, troisième (voire plus) ne seraient pas de trop et suffisantes pour comprendre et capturer toutes les subtilités du livre, l’intégralité des pages de ce fait, de la couverture au quatrième. Impressionnant dans sa structure (Clowes est un habitué cf. Wilson, Patience, Mr Wonderful), et au travers de différents styles/thèmes (Guerre, Science-Fiction, Suspense, Enquête…), l’album est un vibrant hommage aux « vieux » comics américains (EC Comics en tête). Graphiquement parlant, c’est du pur Clowes. Je suis fan inconditionnel. Par exemple, je reste pantois d’admiration devant la case d'une grande simplicité représentant la photo de Penny en bas de page 11. Œuvre dense et magistrale, Monica est et restera un sommet de 2023 (à mes yeux ébahis !). A lire et relire sans modération.
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