Les Manufacturées

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Femmes-jouets.


Charlie Mensuel Ecole Duperré Les Arts Appliqués de Paris Les petits éditeurs indépendants Séries avec un unique avis

Il ne s'agit pas ici de sex-toys (quoi que...). Et si la femme objet n'était pas celle que l'on croit...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 1980
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Manufacturées © Le Square 1980
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

14/11/2023 | Noirdésir
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Pichard a pas mal publié – seul à la baguette, ou seulement au dessin comme ici – des séries à l’érotisme plus ou moins outrancier. Cet album au format intermédiaire, avec couverture cartonnée épaisse, est sans doute l’un des moins courants. Publié sous l’égide du Professeur Choron dans la collection Bouquins Charlie du Square, on y retrouve l’anticonformisme, l’esprit de provocation, un érotisme affirmé et provocateur, et une critique de pas mal de conventions sociales de l’époque. Le scénario et les dialogues de Faraldo (dont c’est sans doute la seule incursion dans la BD ?) sont assez foutraques ! L’ensemble est franchement inclassable. L’histoire se laisse lire sans problème, mais esprits cartésiens s’abstenir, car « l’intrigue » semble avoir été conçue comme un gros délire de potache, et développée au fil de l’improvisation. La seule chose qui m’ait un peu gêné, du moins que je n’ai pas vraiment comprise, c’est l’utilisation par les personnages d’un langage qui ressemble à un patois marmonné vaguement chti – ce que rien ne justifie dans l’histoire. Cela faisait peut-être partie du délire d’un des auteurs, je ne sais pas. Le dessin est du Pichard habituel, avec des héroïnes bien en chair et pas vraiment timides ou frigides. Même si l’on ne voit en fait aucun sexe, une bonne partie des cases est chargée d’érotisme – que ce soit les femmes jouets (à différentes échelles) ou l’héroïne, clairement en mal de sexe. Il y a certes une volonté de provoquer (assez gentiment finalement), mais aussi d’exprimer des désirs refoulés. Les dialogues sont franchement plus érotiques (avec des sous-entendus, mais pas que) que le dessin. Le dessin de Pichard est agrémenté de couleurs de Jeanroy qui donne à l’ensemble un petit air psychédélique et post-soixante-huitard (couleurs agressives, quelques volutes, c’est assez typé !). Il faut dire que l’histoire avait été prépubliée dans Charlie mensuel en 1974. Un petit ovni, que les amateurs de Pichard, et/ou d’un érotisme sourd mâtiné d’une esthétique psychédélique, découvriront avec plaisir. Mais sa rencontre n’est pas courante.

14/11/2023 (modifier)