L'Axe du loup
Un périple de 5 000 kilomètres sur les traces des évadés du goulag.
Adaptations de romans en BD Carnets de voyages Chine Marche et randonnée Russie Sibérie Tibet
Vu d’Occident, la Sibérie évoque de vastes étendues gelées où les Soviétiques exilaient leurs prisonniers. Mais peut-on s’échapper d’une prison à ciel ouvert ? Voilà le point de départ de ce récit haletant : un improbable voyage qu’entreprend Sylvain Tesson sur les traces des évadés du goulag, depuis Iakoutsk jusqu’au Golfe du Bengle, 5 000 kilomètres plus au sud. Dans des conditions extrêmes, aux prises avec le froid, la faim et la soif, l’écrivain voyageur multiplie les rencontres en suivant la route du récit À marche forcée, de Slavomir Rawicz. Ce dernier a-t-il pu s’évader au début des années 1940 ? Ou bien a-t-il emprunté son histoire à un autre ? Entre mythe et réalité, récit de voyage et épreuve de force, Sylvain Tesson nous invite une nouvelle fois sur les chemins de la liberté.
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Date de parution | 08 Novembre 2023 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Un superbe récit de voyage, pudique et honnête, loin de la pédanterie intellectualiste qui pousse les marins à faire des phrases. Cette BD m'en rappelle beaucoup une autre, Le Photographe. Dans l'une comme dans l'autre, l'auteur préfère laisser la réalité absurde des steppes et des déserts exprimer elle-même sa poésie et sa profondeur plutôt que de se perdre dans des clichés lyriques assommants. Plutôt que de représenter un "bon sauvage" imaginaire prétexte à l'exposition d'une spiritualité convenue, les personnages rencontrés en route sont des humains, fous et alcooliques en effet, imparfaits et touchants, marqués au fer rouge par l'isolement et la rudesse de leur environnement ou de leur passé. Tout le sens de ce voyage est délicatement distillé dans ces portraits. Mais voilà que je commence à faire des phrases.
Prétextant vouloir vérifier in situ les propos de Slavomir Rawicz (''A marche forcée''), Sylvain Tesson se lance dans la traversée du nord vers le sud du continent asiatique (Sibérie, Mongolie, Chine, Inde), adoptant par là même ce qu’il appelle l’axe du loup. Il explique en guise de préambule que si les humains ont pour habitude de migrer sur un axe est-ouest, les loups ont la particularité de migrer sur un axe nord-sud (ceci pour expliquer le titre énigmatique de cet album). Je m’attendais à un récit de voyage dans lequel l’auteur aurait été à la rencontre des habitants tout en menant une réflexion sur le sens de sa démarche, voire de sa vie. J’ai eu le récit des difficultés techniques rencontrées durant ce voyage, de l’état de délabrement de la Sibérie et de ses habitants (Sylvain Tesson décrit la plupart des autochtones croisés comme soit fous soit alcooliques et souvent les deux), de la difficulté à traverser une frontière, et de la mise en évidence des contradictions et inexactitudes du récit de Rawicz face aux réalités de terrain. Pour le dire clairement, je n’ai pas eu ce à quoi je m’attendais. Je ne sais pas si c’est dû à l’adaptation sous format bd ou si le livre était déjà prioritairement tourné de la sorte, mais ce que je sais, c’est que je me suis passablement ennuyé durant cette lecture et que Sylvain Tesson (dont c’est le premier écrit que je lis) ne m’est pas apparu comme quelqu’un de spécialement touchant ou fascinant. L’exploit physique est impressionnant mais dans le cas présent il me semble tellement dépourvu de démarches philosophique, humaniste ou environnementaliste qu’il parait vain. J’en arrive à me dire que le livre a été pensé non pour permettre à son auteur de nous parler de quelque chose qu’il trouve essentiel mais bien pour lui permettre de rentrer dans ses frais, sachant d’avance qu’il en écoulerait suffisamment pour amortir les dépenses engagées durant son voyage. Car, et c’est un autre détail que je retiens de ma lecture, Sylvain Tesson, s’il voyage de manière économique (majoritairement à pied, à cheval ou à vélo), ne semble jamais souffrir du moindre manque d’argent. Il achète sa nourriture, ses moyens de transport (chevaux, vélos), loue une chambre d’hôtel au besoin, prend le train, etc… Sans qu’il en parle ouvertement, j’imagine même lors de certaines rencontres qu’il a dû donner un bakchich à plus d’une occasion. Ce n'est pas dérangeant en soi mais à nouveau cela éloigne sa démarche de ce que je recherche et surtout de l'idée que je m'en faisais (à la base, il s'inspire tout de même de l'évasion du goulag par sept détenus forcément dépourvus de toute richesse et là, j'ai le sentiment d'assister à un exploit physique certes mais réalisé par une personne très à l'aise financièrement et disposée à user de son argent quand le besoin s'en fait sentir). Au niveau du dessin, le trait de Virgile Dureuil est assez raide. Ses décors sont soignés et précis mais pas spécialement beaux à regarder ni immersifs. Seules quelques cases pleine page permettent de prendre conscience de la grandeur des paysages traversés alors que la majorité des plans n’en offrent que des vues tronquées ou très limitées (du fait du format de la bande dessinée comme du découpage). Honnêtement, j’espérais nettement mieux.
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