El Borbah (Defective stories)
Les enquêtes déjantées d'El Borbah, le catcheur-détective.
Comix El Vibora Fantagraphics Books Frigidaire Humour noir Le Catch Les années Métal Hurlant Les catcheurs justiciers Policier, mais drôle
Robots pervers, monstres hybrides, singes savants et nains malfaisants, tel est l'univers de El Borbah, le gros tas de viande-détective sorti de l'imagination débridée de Charles Burns. Mais qu'on ne s'y trompe pas : derrière ces masques maléfiques d'un carnaval d'apocalypse, c'est de nous qu'il s'agit, héros involontaires d'une comédie humaine sans cesse renouvelée. Texte : dos de couverture
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Septembre 1985 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
La récente parution de La Ruche, second tome de la première œuvre « couleurs » de Charles Burns que je me suis remémoré comme j’avais adoré son œuvre phare Black Hole tout en faisant l’impasse de ses précédentes œuvres. Et c’est avec El Borbah que s’ouvrent les festivités, une œuvre de jeunesse de cet auteur atypique et rare qui a surement fortement inspiré Le Roi des Mouches que je considère comme le chef d’œuvre ultime du neuvième art. El Borbah est comme souvent chez Burns une compilation de plusieurs histoires courtes mettant en scène un détective privé au look saugrenu, un catcheur massif et bourru ne quittant jamais son masque et sa tenue de prédilection pour des raisons qui ne seront jamais expliquées et qui ne choqueront jamais son entourage. Forcément avec un tel postulat, on peut s’attendre à tout et à n’importe quoi pour des enquêtes complètement décalées (robots en quête d’identité, milliardaires clonés dans des corps de fœtus ou trafic d’hamburgers hallucinogènes bref…) mais la narration semble tellement naturelle et aisée qu’il est impossible de sortir la tête du bouquin avant la conclusion souvent cynique de chaque histoire. Pêché de jeunesse oblige des années 80, El Borbah (doux patronyme de notre héros) ne possède pas encore tout à fait la maitrise visuelle si caractéristique de son auteur mais propose un noir et blanc contrasté des plus magnifiques et propose un bestiaire décalé à chaque page. Mélange de fantasmes dignes de Cronenberg et d’un humour aussi subtil que glacial (El Borbah ne bosse que pour le flouze et est rarement délicat lors de ses interventions orales comme physiques), ce recueil se lit à vitesse grand V et offre peu de substance ironique à son univers. Néanmoins la lecture est aussi plaisante que jouissive et on peut juste regretter qu’il n’y ait pas eu plus d’aventures d’El Borbah tant j’ai pu me plaire dans cet univers complètement dingue. Le découpage est de grande qualité et contrairement à ce que j’ai pu lire ici ou là, on n’est jamais perdu dans les enchainements sans deviner dans quels méandres délirants la prochaine page va nous emmener. Après on peut ne pas aimer cette ligne claire particulière et qui semble figée dans le temps mais c’est un aspect visuel qui me plait au plus haut point aussi ne serait-ce que pour une lecture de divertissement, El Borbah est en tous points recommandable avec réalisation éditoriale de grande qualité effectuée par Cornelius.
2.5 C'est la première fois que je lis du Charles Burns et j'espère pour lui que ce n'est pas sa meilleure oeuvre parce que je ne suis pas impressionné. Tout d'abord, j'ai un peu de la difficulté avec le dessin. Je n'aime pas comment il dessine ses personnages. Je ne sais pas pourquoi mais je me sentais mal quand je les voyais ! Sinon, les histoires ne sont pas totalement mauvaises et il y a des bonnes idées, sauf que je trouve que certains passages sont très lourds et puis le héros trouve la solution aux mystères trop facilement. Il n'y a aucun suspense quoique je doute que c'était ce que l'auteur voulait faire.
Décidément, c'est marrant comment certaines éditions jusque là peu lues (pour ce qui me concerne) finissent par vous tomber dans les mains... Après Ludovic Debeurme et Blutch, voilà que c'est sur Charles Burns et son "El Borbah" que je découvre. Je ne vous refais pas de topo sur la qualité toujours aussi appréciable des ouvrages publiés par Cornelius, pour faire court : un régal pour les sens, tant pour les mains que pour les yeux ! Mais revenons à notre catcheur détective créé par Burns. Pas franchement adepte de ce "sport", j'avoue y avoir pris goût en BD, grâce à Lucha Libre, puis à Mutafukaz. Les frasques de ces "super-héros" plus ou moins assumés aux allures de travelos de l'espace, plongés dans les aventures les plus hallucinantes qui soient y font pour beaucoup !!! Du coup, avec Burns au commandes, on quitte le burlesque pour virer vers l'impudence et descendre vers les ombres et le noir, ce qu'il maîtrise le mieux, pour notre plus grand plaisir. Car El Borbah, c'est du polar noir, avec dans le rôle du privé un catcheur cynique et rugueux. Ajoutez à cela une critique de la société tel que la ressent Burns dans les années 80' et vous avez votre toile de fond. J'ai trouvé les histoires regroupées dans cette éditions assez inégales : Certaines sont un peu fades et vides bâclées, quand d'autres sont bien développées et très pertinentes. C'est malheureusement trop souvent le lot de ce genre de regroupements. Mais ne soyons pas mesquins et sachons apprécier les perles qui nichent dans ce recueil. Concernant le dessin, c'est magnifique. Ce style si particulier qui a fait son succès et qui prendra toute sa force dans Black hole est déjà bluffant. Quelle maîtrise du noir & blanc ! Si son dessin semble parfois un peu figé (un comble pour un catcheur quand même !) j'ai pourtant trouvé que cela collait parfaitement à l'ambiance de cette BD et au personnage de catcheur sur le retour. De plus le graphisme décalé et les ambiances induites par ce coup de patte si personnel est assez exceptionnel. Burns, c'est un univers entier, et la lecture de ce "El Borbah" est une merveilleuse introduction à ce monde à part, pour peu qu'on aime les voyages un peu expérimentaux et décalés.
Tiens, encore un catcheur justicier ! Ca commence à en faire un paquet... Cette fois-ci c'est Charles Burns, auteur du remarqué Black hole qui s'y met. Malheureusement son El Borbah manque singulièrement d'épaisseur. Bien sûr, il sort vanne sur vanne, insulte tous ceux qu'il croise, a systématiquement le dessus sur ses adversaires, mais les histoires courtes que lui fait vivre Burns tournent vite au vinaigre. C'est très répétitif, El Borbah tombe tout de suite sur la bonne piste, et même si la conclusion de l'histoire est parfois un peu trash, je trouve le manque d'imagination criant. Quant au dessin torturé de Burns, on l'apprécie ou pas, moi je le trouve en l'occurrence assez adapté au monde déviant qu'il a construit autour de son catcheur-détective. 2,5/5.
Des histoires policières dans un univers un peu déjanté et glauque, une vision tordue et cynique de notre réalité dans ce qu'elle a de plus triste, bref une oeuvre typique de Charles Burns. Les scénarios sont relativement simples mais bien construits et assez efficaces. Le personnage principal est assez amoral et plutôt sympa dans l'idée. La narration n'est pas toujours aisée, le lecteur se laissant parfois porter par le récit plutôt que d'en suivre certains enchainements pas toujours évidents. La morale de ces histoires est souvent assez dérangeante, sordide. Le graphisme est typique de Burns, avec un trait épais et une ligne presque claire. J'aime bien. Je trouve néanmoins qu'il s'est nettement amélioré depuis l'époque de cette BD, notamment sur les scènes d'action qui sont véritablement figées ici, peut-être même de manière volontaire mais ça ne me plait pas.
Burns... Certainement une des plus belles découvertes que j'ai pu faire en matière de BD ces derniers mois, lorsque Cornélius a traduit Big Baby. El borbah ce sont des dialogues qui font mouche (mais j'aimerai quand même bien voir la VO, ce doit être encore plus vrai), un héros hors du commun et des histoires qui font frémir. Sans oublier un dessin qui se pose là et qui fait plus que soutenir ces histoires. Au petit musée des horreurs Charles Burns est un véritable artiste : ses noirs et blancs, ses dégradés de gris et ses ombres superbes portent admirablement bien ces histoires. Avec trois fois rien, Burns fait basculer un quotidien banal dans un conte noir où l'absurde le dispute à l'horreur. Mais c'est fait avec élégance, tact et une réelle économie de moyens. Sans fard, sans maquillage ni poudre aux yeux, sans rien d'autre que son énorme talent, Burns est vraiment un grand...
Ben c'est du joli, tout ça! El Borbah, le catcheur détective (qui se promène toujours en costume de scène) mène des enquêtes pour le moins... particulières (laissez-moi le temps de trouver un mot assez fort). Lui même n'est pas du genre Sherlock, c'est plutôt à coup de latte dans la gueule qu'il interroge les témoins. Les portes, il les ouvre pas, il les défonce. Et son langage très vulgaire achève de lui donner une stature de personnage bougon et détestable. Bref, ça rigole bien. Mais faut dire que El Borah est loin d'être le seul à mériter la palme de l'étrangeté, les gens qu’il rencontre sont loin d'être tout à fait "normaux" eux aussi... Ils sont soit moitié robot, moitié homme, moitié bébé, moitié vieux, moitié mort, moitié vivant. C'est macabre et empreint de l'humour le plus noir. Le dessin, en noir et blanc, avec son côté un peu figé et son côté imitation vieille bd, fait mouche. C'est d'emblée décalé. L'ensemble est recommandable même si je regrette que toutes les histoires n'aient pas le même mordant...
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site