Le Gout du Kimchi (Madangs siui sigtag)

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Pas facile d'être tout à la fois bon père, bon mari et bon fils... Et si la cuisine était le liant qui pouvait adoucir tout cela ?


Alcoolisme Bouffe et boisson Les petits éditeurs indépendants Manhwa Profession : bédéiste Séries avec un unique avis Troisième âge

Madang et sa femme viennent d'avoir un bébé. Comme de nombreux jeunes parents, ils cherchent et trouvent la maison à la campagne de leurs rêves, loin du brouhaha (et des loyers prohibitifs) de la capitale. Mais, en tant que " premier fils ", il est du devoir de Madang de veiller sur ses vieux parents, qui survivent dans un sous-sol miteux de Séoul. Deux mondes s'affrontent, celui, lumineux, de jeunes parents modernes et joyeux, pleins d'espoir en l'avenir, et celui, traditionnel et sombre, de parents vieillissants. Son enfance remonte doucement à la surface, Madang se souvient de sa mère jeune et pleine de vie, si âgée et diminuée aujourd'hui ; il se rappelle aussi de son père, dur et distant lorsque son fils était petit, et qui a sombré dans l'alcoolisme depuis. Il essaie de protéger et préserver ses " deux familles " au mieux, sans en délaisser aucune.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Janvier 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Gout du Kimchi © Sarbacane 2017
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
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01/12/2023 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Mac Arthur

J’ai été extrêmement touché par ce récit, sans doute parce que le statut de parents vieillissants devient un sujet de plus en plus d’actualité pour moi (mes parents sont octogénaires et je vois leurs facultés baisser au fil des ans). Je trouve en tous les cas qu’après un début de récit un peu poussif, l’auteur parvient à trouver un ton qui rend son récit addictif, touchant, très humain. Très dur aussi, car la lente agonie de sa mère, qui passe d’hôpitaux en hôpitaux, d’examens en examens, fatiguée d’être un poids pour ses enfants, ne peut que casser le moral du lecteur. Ajoutez à cela ce père alcoolique qui n’est d’aucune aide et au contraire ajoute encore une charge supplémentaire sur les épaules des deux fils et vous comprendrez à quel point ce récit peut être déprimant. Mais à côté de cela, et c’est toute la force de cet album, l’auteur propose de nombreux passages lumineux car si une vie s’éteint, une autre (celle du fils du narrateur) prend son envol. Le lien entre tous ces personnages est marqué par la nourriture. Madang se souvient avec nostalgie de tous les mets que lui préparaient sa mère et tente de conserver ce savoir-faire pour transmettre à son fils le goût des choses simples. Une fois de plus dans un récit asiatique parlant de nourriture, j’ai été marqué par le rapport à la nature qui y est développé. Le narrateur récolte beaucoup de plantes indigènes qui poussent directement dans son jardin ou dans un talus (bien aidé par une voisine passionnée), les prépare avec simplicité (en salade ou simplement sautés si j’en crois la traduction de l’intitulé des plats) ou se lance dans une préparation qui permettra une longue conservation (c’est évidemment le cas du kimchi). Le récit est ainsi rythmé entre la charge morale que représentent ses parents pour le narrateur, ses souvenirs de jeunesse, sa culpabilité vis-à-vis de son propre fils (qu’il ne voit pas beaucoup grandir, occupé qu’il est par son travail et ses parents), son travail de mangaka et l’aménagement de sa nouvelle maison. Difficile de faire plus « récit du quotidien » que ça, mais la sauce prend parfaitement et j’ai littéralement dévoré ce gros manga. Au niveau du dessin, il n’est pas toujours évident de différencier les personnages, surtout lorsqu’un flash-back nous replonge dans l’enfance du narrateur. Il est alors facile de confondre le narrateur et sa mère encore jeune, d’une part, et l’épouse du narrateur et son propre fils d’autre part. On ne sait alors plus trop si nous sommes dans les souvenir du narrateur ou à l’époque présente et j’ai dû ainsi effectuer quelques petits retours en arrière pour bien comprendre ce que je lisais. Mais, honnêtement, ce n’est qu’un détail et dans l’ensemble le dessin est facile à lire. Et s’il est très épuré, le trait sait se faire précis dès qu’il s’agit de représenter la nature. Franchement, et malgré le petit problème évoqué, 90% du temps, c’est vraiment agréable à lire. A titre personnel, j’ai été extrêmement touché durant ma lecture, et c’est la raison pour laquelle j’accorde un 4/5 à l’ensemble.

01/12/2023 (modifier)