Inexistences
Un beau livre exceptionnel et prestigieux. Un récit post- apocalyptique sombre et fascinant, mêlant bande dessinée et spectaculaires illustrations, écrit et dessiné par Christophe Bec.
Après l'apocalypse... Christophe Bec École européenne supérieure de l'image Froid. Neige. Glace
Dans les montagnes perdues, tout n'est que désolation. Les survivants errent dans un paysage désolé où ne subsistent que des ruines prises dans les glaces. De grands cataclysmes ont soumis la planète à d'interminables hivers. Il existerait pourtant un sanctuaire où vivrait un enfant bleu, qui aurait conservé la mémoire des temps anciens. Une légende que va tenter de vérifier le sniper nommé Sol.
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Date de parution | 06 Décembre 2023 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Que dire qui n'ait déjà été dit ? Bien sûr, on l'a compris, Inexistences n'est pas une bande dessinée classique. C'est davantage un album conceptuel, qui nous mélange les codes de la peinture, de la bande dessinée et de la narration romanesque. On ne s'attendra donc pas à un scénario à proprement parler, et on fera bien, car de scénario, point. Et pourtant, on ne s'ennuie pas un instant ! Il faut dire que graphiquement, l'auteur-dessinateur a vraiment mis le paquet ! Sur des doubles pages-doubles (donc 4 volets), Bec nous propose des illustrations absolument fascinantes, dans lesquelles on se plonge avec un plaisir certain. J'ai toujours adoré le Bec dessinateur, et même si les dessins qu'il nous offre ici n'ont pas forcément la finesse de l'exceptionnel Sanctuaire avec ses fameux jeux d'ombres, ils n'en restent pas moins grandioses et somptueux. Chaque nouvelle image nous fait ressentir de nouveaux sentiments, de nouvelles émotions, et emmène notre âme toujours plus loin dans cette sombre odyssée en forme de flash-forwards. C'est le principal intérêt de cette "bande dessinée", qui nous propose par ailleurs une réflexion assez sommaire sur la fin du monde. Rien de très original ici, dans la post-apocalypse mise en scène par Bec. On a une évocation des traditionnelles guerres technologiques, d'une apocalypse classique qui fait passer brutalement l'Humanité de l'ère du high-tech à un quasi-retour au Moyen-Âge. Pour autant, on ne songerait à le reprocher à Bec, car on a bien compris qu'il ne cherche pas ici l'originalité. Tout ce qu'il souhaite faire, c'est nous émerveiller tout en nous racontant les sinistres événements d'une apocalypse inévitable, que l'on souhaiterait pourtant éviter à tout prix. Et là-dessus, le pari est réussi. Je m'en voudrais peut-être un jour d'avoir écrit cette phrase, mais j'ai pris un plaisir étrange et fascinant à me plonger dans cette post-apocalypse sombre et déshumanisée. Et finalement, n'est-ce pas là le but de cette grande oeuvre d'anticipation, de cette monumentale somme artistique ? N'est-ce pas là, peut-être, tout le paradoxe de l'Art ? Rendre l'horreur belle sur le papier pour la rendre moins désirable dans la réalité ? Car je me replongerai toujours avec un immense plaisir de cette magnifique oeuvre. Mais pour rien au monde, je ne souhaiterai y vivre un jour. Belle ambiguïté que Christophe Bec saisit à merveille pour nous révéler page après page, ce qu'il est ici plus que jamais. Un Artiste. Avec un très grand A.
Attention OVNI. Cet Inexistences est un album sur lequel Christophe Bec a travaillé 5 ans, et le moins qu'on puisse dire c'est que le résultat est surprenant et spectaculaire. Il brise les codes de la BD conventionnelle et nous propose un album très grand format qui mêle BD évidemment, mais aussi textes, illustrations, peintures, et même une nouvelle... en effet le 4e chapitre est composé de pages de textes, agrémentées de quelques illustrations. Voilà donc un album qui sort totalement des sentiers battus. Mais l'originalité ne fait pas tout, il faut que cela soit au service de la qualité. En l'occurence ici graphiquement on est servi. Des pleines pages d'illustrations succèdent à d'autres pleines pages d'illustrations. Tout cela met en scène et en lumière un monde post apocalyptique ou règne la désolation. On y découvre des paysages montagneux et enneigés, on y respire un air glacial et on sent un environnement hostile. Visuellement c'est assez fort. Les cases sont vraiment grandes et on en prend pleins les yeux. Traditionnellement vous lisez des BDs qui se composent de cases 'standard', format gaufriers, et occasionnellement on a une illustration pleine page. Ici la proportion est inversée et les grandes illustrations sont prépondérantes. Il y a même quelques quadruples pages qui proposent des paysages grandioses. Pas grand chose à redire graphiquement, ce livre est un plaisir pour les yeux. Du coup, et c'est assez rare pour être souligné, l'histoire passe au second plan. On évolue dans cet univers post apocalyptique sans vraiment suivre une intrigue, ni un personnage principal, au début en tout cas. Les gens vivent en petits clans, ils ont oublié le passé, toutes les connaissances que les hommes avaient acquises sont perdues. On ne sait pas comment on en est arrivé là. C'est assez contemplatif, mais finalement Bec arrive à capter notre curiosité. Car après nous avoir planté le décor pendant des pages et des pages, on découvre qu'un enfant terré dans une montagne connaitrait l'origine de tout ça et se rappellerait du monde d'avant. Il n'en faut pas plus pour être happé par la suite du récit. Suite qui est assez onirique, mais tout autant saisissante que le reste. Inexistences est un album original et atypique, un pari éditorial, peut être risqué, mais à mon avis, un pari pleinement réussi.
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