Tokyo Blues (Denwa Suimin Ongaku)
Tokyo Blues est le premier recueil d’un mangaka décomplexé, historien du manga et spécialiste des bande dessinées d’avant-garde.
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Le premier recueil d’un mangaka décomplexé qui fait le pont entre les mangas contemporains de Keigo Shinzo et Tsuchika Nishimura et les bandes dessinées occidentales de Manuel Fior et Pascal Rabaté. Tokyoïte de naissance, Tokushige Kawakatsu raconte sa ville sous un angle résolument mélancolique et invite à sa table les fantômes des grands gekigakas et écrivains des années 1960 et 1970.
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Date de parution | Avril 2021 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Je ne connaissais pas cet auteur, et j’ai emprunté l’album sur le nom de son éditeur, Le Lézard Noir ayant une politique éditoriale assez originale et atypique. L’album est un gros recueil d’histoires assez disparates, d’un auteur qui affiche une grande culture, que ce soit au niveau des mangas (il a été nourri par la revue Garo de la grande époque, puis s’en est éloigné), et s’inspire souvent dans ses productions de romanciers japonais. Il affiche aussi une grande attirance (et une belle connaissance) pour la culture européenne, qu’elle soit cinématographique ou BD. Son travail se rapproche fortement du genre roman graphique européen. En tout cas l’album est accompagné d’une longue interview de l’auteur, qui par ailleurs analyse lui-même ses histoires. Le style graphique peut énormément varier d’une histoire à l’autre. J’ai préféré celui du premier ensemble, qui use bien des hachures, certaines histoires m’ont paru un peu moins travaillées à ce niveau, avec un dessin plus proche du manga « traditionnel », mais surtout avec un trait clairement plus brouillon. Enfin, pour le dernier ensemble (qui donne son titre au recueil), s’il reste toujours sur le Noir et Blanc présent dans toutes les histoires (seules quelques pages ont droit à de la couleur – rouge – au milieu de l’album), c’est un travail plus surprenant, avec une sorte de lavis ou d’aquarelle, virant parfois à l’épure (un peu de Fior ou de Gipi dans le rendu), loin du trait fourni et précis des premières histoires de l’album. Pour ce qui est des histoires, c’est très inégal, et je suis un peu resté sur ma faim. Les premières ont un peu de poésie pour les dynamiser, les dernières sont plus évanescentes et intrigantes. Mais plusieurs histoires m’ont laissé de marbre, m’ont un peu ennuyé. La mélancolie prédomine très souvent en tout cas. A découvrir à l’occasion, et à réserver aux amateurs de romans graphiques peu dynamiques. Note réelles 2,5/5.
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