Au nom de Catherine

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Après plusieurs mois passés aux côtés d'Étienne, Rachel Cohen décide de conserver Catherine Colin comme nouvelle identité et revient à Sèvres pleine d'incertitudes.


Adaptations de romans en BD La BD au féminin Photographie

Étienne lui suggère de s‘accorder une année loin de lui pour réfléchir à ses sentiments, à ses aspirations comme photographe et à ses envies de femme adulte. Après en avoir discuté avec Goéland, Pingouin et son ami de toujours Jeannot, Catherine décide de se consacrer pleinement à son art et se lance comme photographe professionnelle pour gagner ainsi son indépendance. Entre la fête de l'Humanité, une utopique colonie de vacances franco-allemande et un sujet social qui va la conduire jusqu'aux États-Unis, elle connaît un début de carrière fulgurant. Toujours en proie avec les traumatismes de son passé, Catherine va néanmoins, à travers son art et les relations qu'elle noue, s'ouvrir au monde et s'affirmer comme femme dans une société encore marquée par la guerre et la domination masculine.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 29 Mars 2023
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Au nom de Catherine © Rue de Sèvres 2023
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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03/01/2024 | Noirdésir
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L'avatar du posteur bamiléké

J'avais beaucoup apprécié La Guerre de Catherine qui m'avait fait découvrir le parcours de Rachel/Catherine pour échapper aux griffes de la Gestapo. Julia Billet continue avec son parcours entre 1950 et 1952. Le récit est clairement une biographie fictionnelle de la jeunesse de la maman de l'autrice. Cela lui permet de la mettre en présence de personnalités dont l'histoire a marqué Julia Billet. Le peintre Max Ernst, Simone de Beauvoir, le révérend Brown à Topeka (Kansas). La narration est très fluide et s'adresse à un large public avec l'introduction de plusieurs thématiques qui peuvent être sensibles pour un lectorat adolescent. La thématique principale reste la condition et la juste reconnaissance de la femme ainsi que les acquis fait à cette époque ( droit de vote) ou à faire ( autorisation de travailler).L'autrice introduit quelques cases sur l'homosexualité mais cela reste assez succinct et superficiel. Deux épisodes donnent plus de corps au scénario: un sur la réconciliation franco-allemande et un autre sur le début de la lutte pour les droits civiques aux USA à travers le procès Brown VS Board of Education qui va introduire une brèche dans le concept ségrégationniste "Egaux mais Séparés". Le scénario est assez simpliste pour cette dernière partie mais il permet de rappeler les injustices d'une époque pas si lointaine. J'aime bien le trait de Mayalen Goust qui a pris la suite de Claire Fauvel. Il y a beaucoup de grâce dans ces expressions gestuelles. J'ai déjà souligné cette élégance dans les œuvres que j'ai lu de cette autrice. Goust maîtrise la légèreté et le souffle des scènes de danses ou de défilé de mannequins. Toutefois je reste un peu sur ma faim car Billet évite soigneusement les sujets les plus chauds de cette époque. En faisant travailler Catherine pour le journal "L'Humanité" cela induit des problématiques fondamentales pour ces années ( Stalinisme, guerre froide, Indochine, Corée, tensions Gaullistes/Communistes) qui ne rentrent pas dans l'ambiance du récit alors que Catherine évolue dans le milieu du journalisme. Pour moi c'est un manque. Cela reste une lecture agréable et divertissante avec une héroïne attachante.

27/12/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Un album relativement épais, mais qui se lit très vite. Car la narration est fluide, et il n’y a finalement pas beaucoup de texte. Même si ça se présente comme un one-shot, l’histoire prend la suite de La Guerre de Catherine (Mayalen Goust ayant remplacé Claire Fauvel pour adapter les romans de Julia Billet). Jeune femme juive ayant échappé aux Nazis en se réfugiant en province, Catherine retrouve Paris dans l’immédiat après-guerre. Elle fait de sa passion un métier, et devient photographe, alternant les piges pour la mode et des reportages pour L’Humanité (reportages qui l’envoie en Allemagne ou aux États-Unis, où elle découvre les affres de la ségrégation). Au travers de la personnalité de Catherine (qui réalise d'ailleurs un reportage sur Simone de Beauvoir), c'est aussi la question de l'émancipation des femmes et de l'égalité entre les sexes qui est abordée. Le dessin n’est pas fouillé, il est presque stylisé, mais je l’ai trouvé agréable et fluide, jouant le plus souvent sur diverses bichromies. La narration est elle aussi fluide et agréable, donc ça se laisse lire. La personnalité de Catherine irradie, même si elle est peut-être un peu trop au centre de tout. Je pense que l’album s’adresse avant tout à des lecteurs adolescents – même si des adultes peuvent largement y trouver leur compte.

03/01/2024 (modifier)