Lebensborn

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Isabelle Maroger raconte comment une simple remarque -un brin raciste- d'une dame dans le tramway lui a permis de dérouler le fil de ses origines.


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants Pays scandinaves Secrets de famille...

Un matin qu'elle se promène avec son fils, bébé, Isabelle Maroger se fait interpeller par une femme qui la complimente pour ce bel enfant blond aux yeux bleus et ajoute « ça devient rare comme race »... Un choc pour Isabelle, qui réalise qu'il est temps pour elle de raconter son histoire. Car si elle est, elle aussi, grande, blonde et aux yeux bleus, c'est parce qu'elle est à moitié norvégienne. Sa mère est née, pendant la guerre, dans un Lebensborn, ces maternités mises en place par les nazis pour produire à la chaîne de bons petits aryens.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 17 Janvier 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Lebensborn © Bayard 2024
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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14/01/2024 | Spooky
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Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Spooky

J'avais entendu parler des Lebensborn, ces "usines à bébé" destinées à fournir des milliers d'enfants de "race pure" au IIIème Reich, mais j'en avais -comme plein de gens je suppose- un vision probablement biaisée par l'imagerie que l'on peut avoir des réalisations du régime nazi. Isabelle Maroger, dont la mère est née dans un de ces établissements en Norvège, en a fait l'objet de sa bande dessinée après qu'une personne indélicate lui ait fait une remarque très particulière sur les traits "raciaux" de son enfant. Une remarque qui l'a replongée dans son passé, lorsqu'elle a découvert, au collège, l'existence de ces lebensborn et fait en partie le lien avec l'histoire de sa mère. Jouant un rôle tour à tour moteur et celui d'une spectatrice, elle assiste donc à la procédure permettant à sa mère d'en savoir plus sur ses origines. Et sans jouer plus que ça la corde victimisante ou moralisatrice, nous décrit de manière émouvante et digne cette sensation étrange de se trouver, à l'âge adulte (voire plus) une famille dont on ne soupçonnait pas l'existence. Lorsqu'elle a initié ce récit il y a plusieurs années auprès de son éditrice de l'époque, Maroger avait peur de ne pas être mature, au niveau de l'écriture et du graphisme, mais celle-ci l'a poussée à y croire, à développer tous ses éléments, mettre des mots sur des sentiments parfois confus, pour que cette histoire voie le jour. Et ce processus arrive à son terme avec cet album plutôt équilibré, très clair dans son propos, et assez émouvant car il doit y avoir des dizaines de milliers de personnes issues de ce programme spécial initié par Himmler... Graphiquement le style d'Isabelle Morager est assez typique de ce qui se fait en illustration jeunesse (cela ne dénoterait pas, par exemple, dans un roman de Roald Dahl, tiens, un Norvégien devenu anglais !), et ces qualités d'illustration lui permettent de placer les éléments essentiels dans ses planches. Si souvent les scènes un peu intimistes sont réduites à l'essentiel en termes d'éléments, elle ne s'interdit pas, à l'occasion, de dessiner des beaux paysages naturels ou de l'architecture. On sent qu'elle met beaucoup de choses personnelles dans cet album, mais aussi de se faire plaisir graphiquement parlant.

14/01/2024 (modifier)