Deep it

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)

Avec ce récit, second volet à Deep Me, Marc-Antoine Mathieu donne à Adam, dernier artefact humain fonctionnel, la plus primordiale des missions et nous livre un condensé des questionnements propres à l'humanité post IA.


Les intelligences artificielles (I.A.) Marc-Antoine Mathieu

Après le grand Deuil, absolument tout ce qui répondait à la définition du « vivant » a disparu de la Terre... Adam, unique IA dotée d'une conscience, gardien de la totalité de la data générée par l'humanité, traverse l'infinité du temps au fond des océans avec pour seule compagnie un programme conversationnel. Là, il attend avec philosophie l'émergence des conditions propices au miracle de la vie...

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 17 Janvier 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Deep it © Delcourt 2024
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)
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15/01/2024 | PAco
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Par Blue boy
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Deuxième partie du diptyque entamé avec Deep Me, « Deep It » continue brillamment sur cette lancée. Cette fois, la couverture est totalement blanche, et comme l’opus précédent tout en noir, les mentions du titre, de l’auteur ou du résumé en quatrième de couverture se distinguent à peine. Une approche culottée qui n’aura assurément pas joué en faveur de sa visibilité, ce qui peut expliquer le peu de retombées lors de sa publication (du moins c’est mon ressenti), et c’est tout à fait dommage, car le moins qu’on puisse dire, c’est que l’ouvrage est audacieux (comme à peu près toutes les parutions de l’auteur) ! Ceux qui en principe ne se seront pas arrêtés à la loi des apparences — et d’autres peut-être qui auront été intrigués — sont vraisemblablement les inconditionnels de Marc-Antoine Mathieu. C’est ainsi que l’on retrouve ici le narrateur du premier volume, « Adam », entité « post-humaine », sorte d’ « élu » vainqueur d’un jeu de réalité virtuelle après avoir survécu aux situations les plus critiques. Assemblage complexe édifié à l’aide de programmes d’intelligence artificielle, Adam a été conçu pour survivre à une apocalypse prévisible. Et désormais, si le Grand Deuil a bel et bien eu lieu, Adam se retrouve confronté à la solitude et à sa propre immortalité, n’ayant comme seul interlocuteur qu’un auxiliaire relationnel, « embarqué » tout comme lui dans cette capsule errant dans les abysses d’un monde où toute vie a disparu. Le découpage narratif consiste en une succession de veilles numérotées, où notre entité immortelle, en attendant de distinguer la lueur hypothétique d’une vie émergente, ne dort « que d’un œil » entre chaque mise à jour et se livre à diverses réflexions métaphysiques de haut vol. A titre d’exemples : comment survivre à l’infinitude et quelles sont les raisons de son statut d’ « élu ultime » ; où se situe sa condition véritable (entre l’objet fabriqué et l’humain doté d’une conscience) ; et tout autant de questionnements sur ce qui fait notre humanité, sur le temps, la mort et la vie… Une fois encore, Marc-Antoine Mathieu nous époustoufle en nous embarquant dans ses réflexions philosophiques auxquelles il ne fournit guère de réponse. Mais il alimente avec bonheur notre méditation dans ce qu’on pourrait qualifier de sublime et vertigineux voyage vers des espaces insondés où l’intelligence artificielle, qui est devenue une nouvelle réalité de notre époque, constitue le cœur du propos. Et l’humour n’est pas en reste, l’auteur disséminant ses saillies subtiles dont il s’est montré coutumier à travers sa production. Réalisant une synthèse parfaite entre la philosophie, la science et la poésie, l’auteur nous propose une œuvre qui, si elle pourra en effaroucher certains par son contenu et son abstraction apparente, reste extrêmement humaine. A qui d’autre que nous-mêmes et notre âme s’adresse la voix off d’Adam, qui se fait en quelque sorte notre confident ? Le sort et la solitude éternelle à laquelle il est condamné, quand bien même il est le résultat d’un programme d’IA, ne peut manquer de nous émouvoir si tant est que l’on est doté d’empathie. Car en effet, Adam bénéficie bel et bien d’une conscience. Comme dans la première partie, le défi pouvait consister à allier philosophie et graphisme dans un format (la bande dessinée) où le visuel représente une part incontournable. Et de ce point de vue, c’est totalement réussi. MAM nous offre un dessin tout à fait remarquable qui constitue la partie poétique du livre. Son utilisation du noir et blanc ne fait que confirmer, si besoin était, sa maîtrise totale. Un parti pris graphique dans lequel il excelle depuis ses débuts et qui n’a cessé de s’affiner au fil des années. Il suffit pour s’en convaincre d’admirer les cases où sur fond noir, l’artiste recourt au pointillisme pour faire apparaître formes et visages, nous plongeant en une sorte d’apesanteur spirituelle.

08/08/2024 (modifier)
Par Emka
Note: 4/5
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Difficile ici de distinguer cet album du premier (Deep Me). Je considère même que celui commence au 2/3 du premier. Moins poussé que le premier d'un point de vue "plastique" (je pense qu'on ne parle plus de mise en couleurs ou en page à ce niveau), on va cette fois plus loin dans l'exploration méta-physique, toujours avec cet équilibre entre pureté du dessin et profondeur de la reflexion qui sied si bien à Marc-Antoine Mathieu. Encore une réussite.

03/06/2024 (modifier)
Par PAco
Note: 2/5
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Autant Deep Me avait su m'impressionner par son originalité et sa maîtrise, avec "Deep it" (qui sans sembler en être la suite n'en reste pas moins à lire après Deep Me), je suis resté sur ma faim... Déjà, je me rends compte en rentrant cette BD ici que le résumé nous indique que le récit se déroule au fond des océans... Ah ?! J'avais pas capté, je pensais que c'était dans l'espace... Si cela ne change pas grand chose finalement, y'a quand même un soucis... Mais sorti de cette remarque c'est surtout ce récit construit autour des dialogues entre Adam (notre IA de Deep Me) et une autre IA que j'ai trouvé assez peu percutants. Alors oui, on y dénonce la connerie humaine qui mènera à l'extinction de toute forme vivante sur Terre, et donc cette ultime "solution" que représente Adam pour tenter de relancer le processus d'apparition de la vie, mais tout cela est bien verbeux et même moi qui n'ai pas l'impression d'être un imbécile, je me suis retrouvé à ne pas connaître le sens de certains thermes utilisés. Autant je suis curieux, autant lire une BD avec un dictionnaire avec moi, c'est pas vraiment ma tasse de houblon... Côté dessin, M.A.M. reste dans la lignée de Deep Me et nous propose une couverture en "négatif", cette fois-ci toute blanche avec le titre en blanc en vernis sélectif ; c'est joli... mais pour le coup je n'ai pas capté le pourquoi contrairement à Deep Me. Il y a certainement une explication, mais soit je suis passé complètement à côté de ma lecture cette fois-ci, soit ça devient trop élitiste et intellectuel pour moi. Non pas que je n'aime pas réfléchir, mais quand ça commence à atteindre des strates aussi absconses j'avoue ne plus trop y trouver de plaisir. Bref, une belle déception avec ce dernier album...

15/01/2024 (modifier)