Le Lierre et l'Araignée

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

L'histoire d'un groupe de jeunes résistants Alsaciens au début de la Seconde Guerre Mondiale.


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Aire Libre Grand Est La Résistance Malgré-nous

Un enfant pêche sous le regard attentif de son grand-père Bernard. Une scène banale, en temps de paix. Mais gagnée des décennies plus tôt par le vieil homme, alors jeune Alsacien membre du groupe de résistants Feuille de lierre. Mais le Lierre vaincra-t-il la progression de l'Araignée nazie, qui a annexé l'Alsace ? Ou ses ennemis précipiteront-ils Bernard vers le camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck ? À moins que son sort ne soit encore pire... Cette histoire, celle de son propre grand-père, fut longtemps un tabou familial. Alors Grégoire Carlé est parti à sa recherche à travers livres et rencontres de survivants, dressant le stupéfiant tableau d'une Alsace écartelée mais aussi un poignant portrait de son grand-père, héros discret pourtant aux premières loges de l'absurdité de la guerre. Un travail à la fois universitaire et personnel, d'une rigueur et d'une beauté étourdissantes.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 26 Janvier 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Lierre et l'Araignée © Dupuis 2024
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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29/01/2024 | Ro
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Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

Ma note sera la même que Ro, même si ma première impulsion était de la faire descendre à l'inférieur. Parce que j'avais surtout en tête la lourdeur de la narration et les imperfections du dessin, surtout comparé à d'autres BD sur des sujets similaires. "Le Lierre et l'Araignée" mélange deux époques pour parler de la Seconde Guerre Mondiale en Alsace et du sort spécifique des populations alsaciennes. La BD arrive à montrer la problématique du tiraillement entre l'attachement à une France qui a traité ce territoire en tant que colonie, alors que l'Allemagne nazie ne fait pas mieux. Encore une fois, aucun camp ne semble être le gentil même si l'un est clairement le méchant. Si la BD veut nous montrer cette population dans les premiers temps de la guerre, on voit surtout comment des jeunes vont créer des groupes de résistance locaux, consistant surtout à emmerder l'occupant par des actions symboliques. Cependant cette résistance est vite défaite et la réalité des camps de travail puis de l’enrôlement forcé débarque. Une histoire tragique mais qui arriva à bon nombre d'alsaciens malheureusement. Cela dit, ça reste assez long à lire et un peu fastidieux, l'ensemble n'ayant pas le souffle de Le Voyage de Marcel Grob à mon avis. Le dessin est assez peu clair, notamment, et si les forêts rhénanes (hélas disparues) sont magnifiques, j'ai vite confondu toutes les têtes. C'est peu important dans le récit puisqu'on est sur un groupe et pas un individu, mais c'est assez fastidieux de tout comprendre lorsque les sautes temporelles arrivent. D'autre part, je trouve l'histoire moins maitrisée : on passe du temps sur la vie ordinaire (notamment du grand-père) puis sur la guerre et les conséquences, la résistance mais on a aussi des considérations sur l'écologie qui débarquent. Je pense que le lien existe (et j'en vois un) mais il est assez peu évident de prime abord. Bref, j'ai eu plus de mal à comprendre tout ce que l'auteur voulait englober. C'est riche en informations mais pas forcément intéressant. J'ai fini la BD sans trop de plaisir et je ne pense pas la relire. Pas franchement emballé donc !

22/07/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Encadré de sa propre mise en scène tandis qu'il partait pêcher avec cet homme qui ne parlait jamais de son passé, Grégoire Carlé raconte l'histoire de son grand-père, résistant durant la Seconde Guerre Mondiale. Cela se passe en Alsace et l'Histoire de ce pays est telle que la situation y a été très différente en 1940 que ce qu'il se passait dans le reste de la France. En effet, le régime Nazi a toujours considéré l'Alsace comme allemande et dès sa conquête après le blitzkreig, il n'a eu de cesse que de transformer les Alsaciens en vrais allemands, avec un mélange de séduction et de menace. Cela a abouti aux Malgré nous comme Thierry Gloris a pu le raconter. Mais avant cela, certains Alsaciens, notamment de jeunes encore adolescents, ont refusé toute intégration à l'Allemagne de Hitler et ont combattu avec leurs moyens l'occupant. Ça a été le cas du grand-père de l'auteur et d'une quinzaine de ses amis, après qu'ils aient découvert des munitions et grenades abandonnées par l'armée française dans un ancien fort de la ligne Maginot. C'est avant tout la particularité de la situation alsacienne à cette époque qui fait l'originalité et l'intérêt de cette BD. Les choses y sont bien présentées, avec un bref retour en arrière expliquant comment la région et ses habitants ont jonglé d'un pays à l'autre entre 1870 et 1940, et les diverses conséquences que cela a eu. Et on observe avec curiosité la manière dont les nazis ont tenté de séduire le peuple Alsacien pour l'intégrer à leur grand Reich. Tout comme on constate à quel point la majorité de celui-ci a été loin de se laisser faire avec le sourire. Je suis également toujours curieux de découvrir comment les premiers groupes de résistants se sont formés. On le voit ici, même si étonnamment le récit ne montre pas clairement auparavant comment ces jeunes hommes ont ressenti suffisamment de haine envers les nazis pour se décider à prendre les armes contre eux. Enfin, je dis prendre les armes mais en fait, outre quelques affiches et slogans peints sur les murs, les seules armes qu'ils ont vraiment utilisé sont des grenades et en définitive pas vraiment contre les Allemands. Car on constate amèrement que leur action aura été bien courte et qu'ils vont trop vite découvrir les centres de détention et de torture des nazis. Si le sujet est intéressant sur le fond, la forme m'a moins séduite. Je ne parle pas de la narration qui fonctionne bien, mais bien du dessin lui-même dont je ne suis pas fan. Le trait m'apparait hésitant, manquant de détail et surtout de profondeur, la colorisation aplatissant encore plus les formes. Les personnages ne sont pas reconnaissables et je n'ai jamais su dire sur une planche qui était qui. Cela n'entrave toutefois pas la bonne compréhension de l'histoire car plus que des personnages en particulier, ce sont bien des groupes que l'on suit. Et le texte est clair et bien écrit... à l'exception peut-être du passage faisant suite aux premières arrestations durant lequel, pendant une poignée de pages, j'étais un peu perdu dans le déroulement des évènements.

29/01/2024 (modifier)