Les Derniers Jours de Robert Johnson
Années 1930, un homme, la vingtaine, mi vagabond, mi dandy, sillonne les routes poussiéreuses du Mississippi avec pour seuls bagages une guitare acoustique et une bouteille de Bourbon.
1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Blues Club des 27 Les petits éditeurs indépendants Musique [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA
Malgré son jeune âge, il semble porter sur ses épaules tout le poids du monde, traînant derrière lui comme un boulet de forçat un passé déjà trop douloureux : l’abandon d’un père, une enfance passée dans les champs de coton sous la surveillance d’un beau-père violent, puis la mort en couches de l’amour de sa vie … Qui peut douter qu’il s’agit de Robert Johnson, l’auteur de « Sweet Home Colorado », et que, de ses souffrances, il tire un blues à nul autre pareil ? Disséminant sa musique encore méconnue de ville en ville, dans un Sud raciste, Johnson a rendez-vous avec sa gloire en une date et un lieu : la scène du Carnegie Hall, à New York, où des producteurs qui croient en son talent l’attendent impatiemment. Texte : Editeur.
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Date de parution | 03 Janvier 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Et dire qu'on a bien failli ne jamais lire cette BD !!! La faute à un voleur opportuniste qui s'est retrouvé à braquer les planches originales confiées au livreur. Fut-il pris de remords ? Allez savoir ! Toujours est-il qu'il a finalement restitué l'objet de son larcin. Et quelle perte cela eut été ! Ces derniers jours de Robert Johnson sont une sorte d'apothéose, compilant thèmes et personnages déjà évoqués, parfois à peine effleurés, dans les œuvres précédentes de l'auteur : la musique bien entendu, et le Blues avant tout (on y croise d'ailleurs Meteor Slim), le Deep South et tout ce que charrie cet imaginaire... Il s'amuse également avec la légende qui colle à la peau de Robert Johnson, à savoir son fameux pacte avec le Diable ! Je ne dirai rien là-dessus afin de ne rien dévoiler, inutile d'insister, mais l'auteur revisite le mythe de manière tout à fait originale. Ce coup de ripolin lui confère au passage une profondeur psychologique qui trouve ici tout son sens. Le récit prend la forme d'une déambulation et nous trimballe à travers le vieux sud, jusqu'à New York où notre bluesman compte bien décrocher la Lune, une déambulation croisée puisque le chemin de nos deux compères va justement croiser (mais juste croiser) deux blancs-becs du Carnegie Hall, précisément à la recherche de Robert Johnson afin de le produire sur scène. Au-delà de l'aspect géographique, c'est également une ballade temporelle dans les souvenirs de notre héros. Tout cela est très habile, peut-être même trop, car Duchazeau nous perd parfois dans cet écheveau. En outre, j'ai quelques fois eut du mal à reconnaître Johnson de son compagnon de route. Fort heureusement, notre homme porte des bretelles, et son compère une cravate. Ouf ! A cela près, l'auteur de Lomax et compagnie nous offre un sommet graphique. Son trait noir et poudreux a encore franchi un cap et c'est du pur plaisir esthétique. Chaque case ou presque est un petit tableau dont certaines nous offrent des saynètes imprégnées du parfum de l'époque. Tout est vivant, on entend la foule qui discute, les voitures, les guitares, l'harmonica... C'est somptueux, tout simplement.
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