New York, New York (Roaming)
Will Eisner Award 2024 : Best Graphic Album: New Printemps 2009. Zoe et Dani, amies depuis le lycée, sont maintenant des étudiantes en première année universitaire. Elles se retrouvent quelques jours le temps de visiter une ville qu'elles ont toujours voulu découvrir : New York.
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Accompagnées de Fiona, La camarade de classe de Dani et étudiante en art au caractère marqué, les jeunes femmes vont expérimenter à 20 ans la liberté de voyager, tombant allègrement dans les pièges à touristes, réfléchissant aux soi-disant grandes œuvres d'art, et mangeant beaucoup de pizzas (pliées en deux, bien sûr). Le coup de foudre qui lie subitement Fiona et Zoe met cependant Dani à l'écart. Pour Zoe, un combat intérieur se joue alors entre l'envie de vivre pleinement son idylle et le souhait de sauver une amitié de longue date menacée.
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Date de parution | 10 Janvier 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
13/02/2024
| Mac Arthur
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Les avis
2.5 Et ben je ne suis pas du même avis que Mac Arthur sur ce one-shot. Ça doit être le scénario de Mariko Tamaki qui m'a le plus convaincu jusqu'à présent. L'histoire n'est pas parfaite. Il y a des longueurs même si le récit se lit rapidement pour un album avec autant de pages. Il y a plusieurs scènes qui ne semblent exister que pour montrer New York. Cela donne des pages très belles à voir, mais à force de voir des scènes de ce genre cela finit par être un peu ennuyeux. J'ai un peu aimé suivre le voyage des trois héroïnes et l'évolution de leur caractère même si c'est vrai que par moment elles peuvent être insupportables. En fait, c'est surtout une des filles qui a un comportement souvent détestable qui peut tomber sur les nerfs du lecteur même si je pense que c'est voulu de la part des autrices. Ça se laisse lire, mais ça ne m'a pas trop marqué.
Si ce gros bouquin impressionne par sa taille, il ne faut pas s’y fier, car il s’avère très léger dans la mesure où il se lit relativement vite, bénéficiant d’une narration fluide et aérée. Ainsi, « Méfiez-vous des apparences » est peut-être le message à retenir de ce très beau roman graphique. Cela dit, l’épaisseur du pavé s’appliquerait aisément au fond davantage qu’à la forme, à savoir une épaisseur psychologique qui sonne si juste qu’on pourrait considérer « New York, New York » comme une fable autobiographique, ou tout au moins « autofictionnelle », ce fameux néologisme utilisé pour qualifier une œuvre mêlant fiction et expérience personnelle. Le constat qui corrobore cette supposition, c’est que les deux bonnes copines du récit sont canadiennes, tout comme les deux autrices qui non seulement le sont aussi, mais semblent par ailleurs très proches puisque c’est ici leur troisième collaboration. Et s’il fallait une preuve que l’alchimie entre les deux cousines fonctionne à merveille, il faudra ajouter qu’avec « New York, New York », c’est la deuxième fois que le duo Tamaki est récompensé par un prix Eisner, celui du meilleur roman graphique. « Roaming », le titre original, qui se traduit par « itinérance » (on peut s’interroger sur la pertinence du choix de l’éditeur français), est une double allusion, en rapport avec les balades aléatoires du trio de filles dans la métropole géante et au jargon des télécommunications, une fonction qui permet de rester joignable et connecté à l’étranger. Comme on le verra, le téléphone mobile — le modèle à clapet des années 2000 puisque c’est à cette période que se situe le récit — jouera un rôle déterminant dans l’histoire. L’histoire ? Autant l’annoncer d’emblée, elle n’a rien d’extraordinaire. Elle raconte le séjour de trois jeunes filles canadiennes dans la fleur de l’âge qui se retrouvent pour passer un moment ensemble dans la cité mythique de la côte Est, parfois surnommée « Big Apple ». « La Grosse Pomme » en effet, c’est pas rien pour immortaliser un moment important de sa vie, c’est la ville de tous les possibles et de tous les excès. Parmi ces trois meufs, aucune n’a le rôle principal, les trois ayant une importance équivalente dans leurs différences, pour le propos d’un récit qui s’appuie justement sur cette relation triangulaire, où se diluent les frontières entre amitié et amour, ou plus précisément pulsions amoureuses… Il y a tout d’abord Dani la pragmatique, celle qui a organisé la rencontre à New York. Un vrai petit poney, la Dani, celle qui veut aimer l’univers entier, disposée à livrer ses sentiments à quiconque voudra bien l’accepter, dans sa vision presque enfantine voire nunuche d’un monde peuplé de licornes. Puis Zoé, sa meilleure amie, une personnalité douce et discrète, adorable et fragile, mais en pleine quête de son identité lesbienne. Et enfin Fiona, dotée d’une forte personnalité, avec un regard aiguisé et déjà blasé sur les gens et la vie, et une posture « badass ». Fiona, c’est la chic fille par excellence, à la fois artiste, rebelle et solaire, qu’on peut trouver sympa au début, mais qui va révéler au fil des pages sa face plus sombre, dès lors qu’elle va jeter son dévolu sur Zoé tout en mettant Dani à l’écart… Mariko Tamaki a choisi comme théâtre de l’action la ville de New York, qui est d’une certaine manière le quatrième personnage. Symbole de liberté, la mégapole électrique est comme un tourbillon, agissant sur les esprits tel un accélérateur de particules. Les sentiments s’en trouvent plus aiguisés, tout y est plus intense, et là, gare aux brutales désillusions ! Au cœur de ce tourbillon, le trio va en faire les frais, dans une sorte de périple initiatique qui révélera les âmes de chacune des protagonistes. En filigrane de l’histoire se dessine cette mise en garde vis-à-vis des personnalités toxiques, ces vampires psychiques capables de vous polluer l’atmosphère de la façon la plus sournoise et vous laisser sans états d’âme agoniser une fois qu’elles vous ont poussé dans le talus… Dans sa sobre bichromie pastel d’orange et de mauve, le dessin de Jillian Tamaki révèle une fraîcheur appréciable, tant dans le graphisme que la mise en page, débordante de fantaisie et de poésie. Celle-ci a su retranscrire le tourbillon émotionnel de ces jeunes filles au cœur de cette Big Apple vibrante de mille énergies, aussi bien positives que négatives. Jillian Tamaki est assurément une artiste à suivre. Difficile de savoir quelle est la part autobiographique de « New York, New York », au niveau du récit comme des personnages, mais cela a au fond peu d’importance. Jillian et Mariko Tamaki nous offrent ici une fable subtile et authentique avec des personnages attachants, donnant envie de découvrir leurs œuvres précédentes. De même, on espère de leur part une longue et fructueuse collaboration dans le futur.
Mince alors ! Moi qui avais plutôt bien accroché aux précédentes œuvres de Mariko Tamaki, j’avoue ne pas avoir réussi à me passionner pour cette histoire d’amitié entre deux jeunes universitaires dont les chemins, lentement, semblent se séparer. En fait, je trouve la thématique sensible et délicate : deux amies de longue date, un voyage qu’elles rêvaient de faire ensemble, puis l’intrusion d’une troisième personne, un flirt naissant, des priorités qui changent, le sentiment d’abandon, l’incompréhension… Mais tout l’album se traine dans un faux rythme, comme si l’histoire avait avant tout servi de prétexte pour illustrer New York. Car, côté dessin, il y a du taf ! Et une esthétique travaillée ! Les grandes illustrations pullulent, les cadrages varient et mettent en lumière le dynamisme de cette ville tentaculaire habituée à la démesure. Si j’ai été décontenancé au début de ma lecture par le style choisi par Jillian Tamaki (un style assez éloigné de celui qu’elle utilise sur « Cet été-là »), j’avoue que le charme a opéré au fil du temps... Sans doute bien aidé par mon désintérêt pour l’histoire d’amitié que raconte sa sœur, malheureusement. Il me fallait bien me raccrocher à quelque chose et faute d’une histoire touchante, ce dessin stylisé aura quelque peu consolé ma détresse. Pour en revenir au nœud du problème, et donc à l’histoire qui nous est racontée, le fait qu’une des protagonistes m’aura plus souvent énervé qu’à son tour joue très certainement dans mon manque d’empathie. Par ailleurs, un flash-back m’a semblé très mal amené et non seulement je n’en comprends pas l’intérêt mais, en plus, la manière dont il survient m’a fait me demander si subitement le récit ne basculait pas dans le fantastique. Enfin, les nombreuses planches contemplatives, si elles sont agréables à regarder, cassent le rythme narratif. Voilà, voilà, je le regrette d’autant plus que j’ai eu le sentiment de frôler l’émotion que les auteures ont voulu insuffler dans ce récit, mais en définitive, je suis passé à côté. Dommage…
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