Jusqu'ici tout va bien (Pitz)

Note: 3.8/5
(3.8/5 pour 5 avis)

Une famille américaine dans les années 60 qui déménage dans une petite ville...


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles [USA] - Nord Est

1968, dans une petite ville de l'État de New York. Un père sans repères, une mère sans remède. Deux grands frères, l'un brutal, l'autre avalé par la guerre du Vietnam. Pas assez d'argent à la maison, des petits boulots pour se maintenir à flot. Trop de bagarres au collège. Une bibliothèque ouverte le samedi pour s'évader. Une collection d'oiseaux éparpillée à tous les vents. Des talents inexploités. Et une envie furieuse d'en découdre avec la vie. Dans ce contexte sinistre mais pas dénué d'espoir, Doug s'efforce de ne plus être ce que tout le monde semble penser qu'il est, un « voyou maigrichon ». Grâce à Lil, alliée inattendue, il va trouver la force d'affronter le passage de l'adolescence et l'envie de rêver à des horizons plus radieux. (texte éditeur)

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 14 Février 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Jusqu'ici tout va bien (Pitz) © Rue de Sèvres 2024
Les notes
Note: 3.8/5
(3.8/5 pour 5 avis)
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02/03/2024 | Canarde
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Par grogro
Note: 4/5
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Ah mais qu’est-ce qu’elle est bien cette BD ! Tout est bon, scénar, dessins, personnages, ambiance… et tout cela sans souffrir de faiblesse majeure. Le dessin apparait dans la « simple » expression du noir et blanc. Il est très maitrisé, retranscrit parfaitement les postures, traduit bien les expressions. On aimera (ou pas) la manière dont il représente les scènes nocturnes, mais en ce qui me concerne, j’ai trouvé ça bien vu. Les rares cases colorisées le sont avec des couleurs choisies qui s’accordent ensemble de manière à nous plonger dans les années 60. Le scénario file droit et s’ancre fortement dans le réel, ce qui permet à Nicolas Spitz de créer des personnages forts et empathiques, et d’assoir la crédibilité de l’ensemble. Certes, il s’agit d’une adaptation littéraire, mais à tout le moins, le travail est réussi. Le lecteur est réellement aux côtés des personnages, dans une petite ville minable des Etats-Unis à la fin des années 60. C’est aussi réussi que dans le génial film de Rob Reiner Stand By Me. J'ajoute qu'il est largement fait mention de Jean-Jacques Audibon, or j'adore justement son travail sur les oiseaux. Le travail d'une vie ! Les personnages sont travaillés. La plupart du temps, ils échappent à ce manichéisme souvent si préjudiciable dans les histoires, à part peut-être le personnage du père qui concentre toute la détestation que le lecteur pourra ressentir. Quant à l’aspect historique, c’est encore une fois quelque chose de soigné. En outre, le choix d’avoir arc-bouté cette histoire entre la désillusion du Viêt-Nam et l’espoir qu’a pu représenté le premier pas sur la Lune est tout à fait judicieux. Sans nécessairement être un coup de cœur, Jusqu’ici tout va bien est une excellente BD, solide et sans défaut, qui plaira aux ados comme aux adultes, car il serait dommage de la cantonner à un jeune public. Ça ne l'empêchera pas de figurer dans ma liste des meilleures titres de l'année.

17/12/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
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3.5 Seconde adaptation d'un roman par Pitz que je lis et j'ai mieux aimé que La Bobine d'Alfred. Il faut dire que ce roman semble s'adresse à un public plus vieux et on n'est pas dans un récit jeunesse au scénario convenu que n'importe quel adulte a vu au moins 100 fois lorsqu'il était lui-même jeune. On suit notre héros, un pauvre ado qui déménage dans un petit village qu'il n'aime pas et qui vit sous le joute d'un père tyrannique. Je ne savais pas trop quoi penser du scénario et petit à petit je me suis mis à trouver que c'était captivant de suivre la vie de cet adolescent ayant des problèmes. Le rythme est un peu lent, mais efficace. C'est intéressant de voir comment avec l'aide des autres, notre héros va finir par s'en sortir. Le seul ombre au tableau est que je trouve que la manière dont lui et ses frères vont se débarrasser de leur père m'a semblé un peu trop facile. Le dessin est pas mal même si parfois j'avais de la difficulté à différencier le héros et un de ses deux grands frères.

24/09/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
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Pas mal du tout, comme BD. J'ai lu sans trop savoir à quoi m’attendre et je pense qu'on peut parler de famille dysfonctionnelle, tant le récit est centré sur ce père, incarnation du gros con. C'est une BD qui parle surtout de se construire quand on est jeune alors que la vie t'a mis dans les pattes d'un père alcoolique et violent, menteur et voleur (de sa propre famille) et que tu es coincé entre un frère qui tourne voyou et une mère qui subit son mari. La BD explore petit à petit les moyens de s'en sortir, entre l'amitié, les liens sociaux, la découverte d'une beauté, de l'art aussi, les évènements traumatiques. Plusieurs choses se mélangent dans la BD et c'est franchement bien amené, notamment lorsque le frère ainé revient du Vietnam. J'ai apprécié la façon dont l'histoire se construit et permet à Doug de devenir le moteur du changement dans sa famille, non pas seulement la victime de celle-ci. Cela dit, si j'ai beaucoup apprécié l'histoire, je dois dire que le dessin m'a moins convaincu. Il m'a semblé plusieurs fois imprécis dans les détails et quelques petites choses m'ont semblé maladroites dans l’exécution. C'est vraiment ce qui m'a retenu dans toute ma lecture, et je suis sorti de la BD avec un sentiment moindre que mes camarades lecteurs, sans doute à cause de ça. Je pense qu'il s'agit d'une incompatibilité personnelle, puisque je semble être le seul à avoir été arrêté par ça. En tout cas, pour le reste, je recommande la lecture. C'est assez violent dans le propos mais je trouve que l'ensemble se tient parfaitement bien.

11/07/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5
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Une BD qui me faisait de l'œil depuis sa sortie et l'avis de Canarde a fini de me convaincre. Le titre me rappelle un film , "Les 7 mercenaires" dans lequel Steve McQueen raconte cette histoire : C'est comme ce type qui s'est jeté d'un immeuble de dix étages. A chaque étage, les gens l'entendaient dire : "Jusqu'ici, ça va, jusqu'ici ça va". Un titre loin d'être anodin. L'adaptation du roman de Gary D. Schmidt. Nous sommes aux États-Unis à la fin des années 60, une famille un peu paumée va quitter New-York pour la petite bourgade de Marysville, le père y a trouvé du travail. Douglas Swieteck, un jeune adolescent, est le plus jeune d'une fratrie de 3 garçons. Un garçon rebelle qui va devoir s'acclimater à son nouvel environnement, loin de l'agitation de la Grosse Pomme. Un récit intimiste avec sa narration singulière puisqu'elle utilise des encarts noirs pour les pensées de Douglas et ce même s'il est en pleine conversation, on prend ainsi en pleine poire ses réflexions. Un personnage auquel je me suis attaché. Un récit réaliste, dur où l'art, avec les œuvres de Jean-Jacques Audubon, sera sa porte de sortie pour devenir une bonne personne. Et ce ne sera pas facile, surtout que le climat familial n'est pas des plus sain avec un père violent et menteur. Un récit captivant qui prend le temps de se développer, sur fond de baseall avec Joe Pépitone des Yankees comme file rouge. Une ribambelle de personnages, ils sont tous très bien campés et donnent de la profondeur à l'histoire, ils ont tous su me toucher, chacun à sa manière. Un très joli noir et blanc, au trait fin, précis et expressif ou juste quelques planches sont en couleur pour les rares moments de bonheur. Nicolas Pitz utilise aussi la technique du fond noir où il dessine en blanc pour les parties se déroulant de nuit. Un ensemble qui retranscrit parfaitement l'ambiance pesante du récit. Du très beau travail. Vraiment, une très chouette lecture.

15/03/2024 (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Ça se passe dans une petite ville des États-Unis dans les années 60, chez une famille immigrée sans le sou. Je ne vous en dis pas plus parce que vous allez projeter des a priori qui n'y sont pas. On peut dire que le titre est plutôt ironique (comme la dernière phrase du film La haine) Ce serait plutôt "jusqu'ici tout va mal", on s'identifie au héros, à ses motivations de jeune écorché, on le comprend de mieux en mieux, petit à petit au cours des étapes de l'aventure. L'histoire de village s'insère dans la grande histoire avec la guerre du Vietnam ; de précieuses gravures anciennes qui sont conservées à la bibliothèque jouent un rôle inattendu ; la toile de fond du baseball vient fixer le titre et l'illustration de chaque chapitre ; tous les personnages sont parfaitement habités (les membres de la famille bien-sûr, mais aussi le bibliothécaire, certains professeurs, le patron de l'usine, l'épicier et sa fille, l'écrivaine...) J'ai eu tellement de plaisir à lire cette histoire que je vous la recommande chaudement. On est dedans, on n'a pas vraiment envie d'en sortir même si ce destin n'est pas toujours drôle. C'est un scénario à l'ancienne, bien construit, bien dialogué, avec une belle adaptation graphique, où la couleur vient donner à la fois une contemporanéité bienvenue et aussi un émerveillement qui éclaire la vie du jeune héros. J'ai pris ce livre au hasard, intriguée par cette première page qui évoque presque un manga de bagarre, mais avec ce regard en dessous, et ces oiseaux rouges répandus sur la page comme les anges d'un triptyque médiéval...J'ai ouvert et ...ça m'a plu.

02/03/2024 (modifier)