American Parano

Note: 3/5
(3/5 pour 5 avis)

San Francisco. 1967. La jeune inspectrice Kim Tyler et le lieutenant Ulysses Ford - un vieux de la vieille - enquêtent sur l’assassinat d’une étudiante retrouvée près du Golden Gate. Signe particulier sur le cadavre : un signe satanique gravé au couteau sur le ventre...


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Auteurs argentins Esotérisme San Francisco

Un indice qui pousse Kim et Ford à s’intéresser de près à Baron Yeval, le gourou de « l’Église de Satan ». Intriguée par Yeval, Kim va vite mener l’enquête en solo, au risque de brûler son âme au contact du troublant gourou...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 22 Mars 2024
Statut histoire Série terminée (ou cycles de 2 tomes) 2 tomes parus

Couverture de la série American Parano © Dupuis 2024
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 5 avis)
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14/03/2024 | Ro
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Par Cleck
Note: 1/5
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La couverture du tome 1 donnait plutôt envie, mais des critiques lues ailleurs m'invitaient déjà à la plus grande réserve. La déception domine définitivement et pourtant l'horizon d'attente était fort modeste. L'histoire policière autour du satanisme est assez laborieuse : les éléments s'imbriquent maladroitement (évolutions de l'enquête, relation au père, place de la religion et notamment de cette radio omniprésente...), la gestion du rythme est à revoir, surtout, les illustrations sont si figées que tout sonne faux. Un joli ratage, fastidieux à lire et très oubliable ; surprenant au regard des ingrédients ouvrant la voie à un diptyque espéré efficace.

02/12/2024 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
L'avatar du posteur Blue boy

Tome 2 Même si c’est un peu à contrecœur, je dois l’admettre, la seconde partie de ce diptyque est une déception. La fin du premier volet m’avait pourtant laissé dans de bonnes dispositions, mais celles-ci se sont quelque peu effilochées à la lecture, jusqu'à ce dénouement un peu ridicule. Tout d’abord, on ne reviendra pas sur la qualité du dessin, et c’est assurément le point fort d’ « American Parano ». L’atmosphère du San Francisco des sixties est toujours aussi plaisante, et on continue à prendre plaisir à admirer le trait moderne et stylisé de Lucas Varela, agrémenté d’une bichromie à dominante rouge terracotta et bleu horizon. Alors forcément, on se demande pourquoi ça n’a pas aussi bien fonctionné qu’avec « Le Labo », la précédente collaboration des auteurs, réjouissante comédie vintage sur la genèse des ordinateurs individuels. Car en effet, l’ouvrage pêche davantage par son scénario. Celui-ci s’essouffle assez vite, à l’image de l’enquête de Kimberly Tyler qui piétine… L’intrigue a tendance à partir un peu dans tous les sens, avec moult détails qui, s’ils tentent probablement de restituer une certaine réalité de l’époque, ne paraissent à première vue ni vraiment indispensables ni significatifs. Au fil des pages, les personnages ont l’air de se comporter de manière automatique, y compris Kimberly qui apparaît de moins en moins concernée par son affaire et qui pourtant s’était montrée potentiellement attachante dans le premier épisode, du fait de sa personnalité bien campée. Alors certes, cette froideur peut être en partie due à la ligne claire, qui, si séduisante soit-elle, demeure un peu lisse. On évitera d’enfoncer le clou avec ce dénouement qui sombre assez platement dans le grand-guignol, et cette révélation finale, un brin incongrue, sur le passé du père de la jeune enquêtrice, qui, on l’imagine, aurait dû nous arracher une larme. L’impression qui domine est que Bourhis semble avoir lâché en cours de route son axe narratif. Malgré un certain potentiel, il survole le sujet et retombe assez vite dans le clichetonneux et le superficiel. Mes attentes concernant ce deuxième chapitre étaient-elles trop fortes pour ma part ? Par tous les diables, c’est loin d’être impossible ! Tome 1 Sous les dehors d’une enquête assez classique, « American Parano », premier volet d’un diptyque policier, nous emmène dans les bas fonds du Frisco de la fin des sixties, ces années où la jeunesse beatnik revendiquait de nouvelles formes de liberté, où les vieilles bâtisses victoriennes se paraient de couleurs psychédéliques. Le scénario d’Hervé Bourhis est plutôt abouti, avec des personnages bien campés, à commencer par celui de Kimberly Tyler, jeune inspectrice un peu coincée et fraîche émoulue de l’académie du Michigan, qui va devoir jouer des coudes dans un milieu très masculine et faire abstraction des regards lubriques et des blagues potaches. En parallèle, elle sera amenée à assumer le deuil de son ex-flic de père mystérieusement décédé, dont elle a décidé d’occuper le modeste logement dans le quartier du Castro. Ce tome 1 ne révèle rien de sa relation avec ce père qu’elle ne voyait plus guère, constituant une zone d’ombre dans la psyché de la jeune femme, comme on le verra à la fin lors de sa confrontation avec le gourou sataniste Yeval, autre personnage de premier plan. Référence inconsciente ou pas, on pense beaucoup à Hannibal Lecter face à Clarice Starling dans une scène mythique du "Silence des agneaux". En contrepoint ironique de ce contexte de messes noires, chaque chapitre du livre s’ouvre sur les messages d’une radio locale pop, assénant à l’envi sa propagande « feel good », comme si Jésus (le sauveur toujours vivant dans les cœurs !) avait soudainement épousé la cause hippie… Le véritable point fort de l’ouvrage est le dessin de Lucas Varela, talentueux auteur argentin dont on a plaisir à admirer la belle ligne claire très graphique, et qui reconstitue à merveille l’ambiance sixties de San Francisco. Que ce soit pour l’élucidation de ce crime mystérieux ou les révélations concernant la relation compliquée de Tyler avec son père, cet épisode distille suffisamment de mystère pour nous donner envie de découvrir la suite. On relèvera l’excellente playlist, très variée, qui accompagne l’album via QR code, avec quelques tubes mythiques d’une époque bénie en matière de créativité musicale (Scott Mc Kenzie, The Beach Boys, Jefferson Airplane, Otis Redding, The Mamas and The Papas et beaucoup d’autres…).

09/06/2024 (MAJ le 05/11/2024) (modifier)
Par GREG
Note: 4/5

American parano est un sympathique diptyque mettant en scène une jeune détective qui va intégrer la brigade des homicides du SFPD après la mort de son père, présence invisible pesante dont elle ne semble vraiment pouvoir se défaire: elle travaille dans le même département que lui, et décide d'habiter son appartement dont elle a hérité. L'action se déroule en 1967: gros point positif pour l'ambiance qui est parfaitement respectée. Voitures, vêtements, attitudes...Tout y passe, et on y croit. Le seul gros bémol sur ce point, c'est l'héroïne : une femme détective au SFPD en 1967 c'est hélas n'importe quoi. En fait le SFPD interdisait tout recrutement féminin autre que dactylo. Ce n'est qu'après un procès que la première femme policière a pu être embauchée, mais au rang de simple officier et seulement en 1975... Or la BD semble dire que c'est finalement assez facile d'arriver à plusieurs échelons supérieurs une décennie plus tôt, les seuls obstacles étant des blagues potaches et sexistes d'un goût douteux. Du coup une étoile de moins. Cela mis à part : le dessin est un petit peu simpliste / gamin, mais cela ne pose pas préjudice car c'est un moyen somme toute habile d'amoindrir certains aspects glauques ou gore. Car notre détective est chargée d'enquêter sur des meurtres rituels à priori commandités par des satanistes, et c'est parfois assez sanglant. L'enquête est intéressante, même si l'on se doute que le principal suspect du premier est plus que probablement innocent. Parlons-en des personnages : contrairement à beaucoup de BD, ils ont droit à une bonne exposition, et sont bien mis en avant. Il y a certes quelques facilités autour de la psychologie et assassins et leur motivation, mais c'est compensé par le twist autour de leur identité, qu'on avait pas vraiment vu venir. La seule inconnue concerne le père de notre héroïne, et son vrai lien avec les assassins. La fin nous réserve aussi une autre surprise, qui appelle une suite que je lirais avec plaisir.

08/09/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ro

La série doit encore faire ses preuves, mais le premier tome est très encourageant et promet un très bon diptyque pour peu que la conclusion soit à la hauteur des espérances. San Francisco 1967, pleine époque beatnik, une jeune recrue, vice-major de sa promo, intègre la police de la ville au moment où des victimes d'un serial-killer sont retrouvées nues et mutilées avec un symbole satanique gravé sur le ventre. Avec pour partenaire un vieux de la vieille bienveillant mais confrontée à la misogynie de ses autres collègues, elle va enquêter sur le gourou d'une église sataniste. Et autant cette église n'a rien de sérieux, faisant cela avant tout pour le spectacle et l'argent, autant le gourou est intelligent et fascinant, à même de déstabiliser la jeune policière. Le graphisme de Lucas Varela se rapproche ici de la ligne claire, avec une couverture qui rappelle même celles de Philippe Berthet. Mais il a son propre style mélangeant des décors esthétiques et à la colorisation étudiée avec des personnages aux visages moins réalistes. Le résultat est élégant, agréable à la lecture, et doté d'une bonne mise en scène. Le lecteur est très vite plongé dans ce polar au cadre historique assez marqué. La ville de San Francisco y est un personnage à part entière, ainsi que toute l'ambiance qui y régnait dans les années 60, entre conservatisme américain d'une part et attrait pour la nouveauté et la liberté de penser d'autre part. Si le pitch initial laisse penser à une sombre histoire de serial-killer et d'ésotérisme, la manière réaliste mais aussi volontairement ridicule dont est tournée la secte sataniste du principal suspect apporte une dose de fraicheur et d'originalité à l'histoire. Les personnages sont très bons, qu'il s'agisse du vieux briscard un peu paternaliste, du gourou extravagant mais cultivé, ou de l'héroïne elle-même. Celle-ci se révèle troublante : très mutique, posée et visiblement intelligente, elle endure sans sourciller les moqueries de ses nouveaux collègues tout en donnant l'impression de cacher ses motivations, notamment dans son rapport à son père suicidé et avec son nouveau partenaire à qui elle reproche d'avoir abandonné ce dernier au pire moment alors qu'ils étaient amis. Jusqu'au bout, elle restera insaisissable, alternant des facettes bien particulières et souvent surprenantes. Le gourou semble d'ailleurs en savoir beaucoup à ce sujet, s'attachant à l'héroïne quitte à la mettre à mal alors qu'elle pensait être maitresse de la situation. L'intrigue vaut avant tout par son atmosphère et l'originalité de ses personnages. Le voile de mystère est épais dans le premier tome mais il se révèle un peu plus classique quand il finit par se lever dans le second tome. La quasi banalité de la conclusion de l'enquête, quelques coïncidences trop heureuses (l'héroïne qui se trouve seule au bon endroit au bon moment) ainsi que le comportement pas totalement explicable du complice de l'assassin vers la fin d'histoire et qui amène l'enquêtrice pile là où il faut rabaisse un peu la qualité du scénario pour sa partie policière du moins, mais j'ai quand même pris grand plaisir à être plongé dans cette drôle d'ambiance et dans ce que San Francisco à l'époque pouvait avoir de troublant et de fascinant. Et comme toute l'ambiguïté du personnage de l'héroïne n'est pas levée sur la dernière page, on se prend à imaginer d'autres aventures avec elle.

14/03/2024 (MAJ le 29/08/2024) (modifier)
L'avatar du posteur Smart Move

"American Parano", première partie d'un dyptique signé par le duo Hervé Bourhis et Lucas Varela, fait suite à leur précédente collaboration, Le Labo, parue en 2021. Dans cette bande dessinée, l'atmosphère vibrante de la fin des années 60 est parfaitement retranscrite, rappelant l'ambiance de films cultes tels que "Rosermary's Baby" pour la thématique du satanisme, ainsi que les œuvres sombres de David Fincher, comme "Zodiac" et "Seven". L'histoire se déroule à San Francisco en 1967, où la jeune inspectrice Kim Tyler et le vétéran Ulysses Ford enquêtent sur le meurtre brutal d'une étudiante près du Golden Gate. Le cadavre porte un sinistre signe satanique gravé au couteau sur le ventre, menant les enquêteurs à se pencher sur Baron Yeval, leader de l'"Église de Satan". Intriguée par ce mystérieux gourou, Kim décide de poursuivre l'enquête seule, risquant ainsi de perdre son âme au contact de forces obscures. Hervé Bourhis, fin connaisseur de la société et de la musique des années 60, insuffle à ses récits une crédibilité historique saisissante, tandis que Lucas Varela apporte une élégance graphique à la fois rétro-pop et moderne. Cette combinaison réussie entre un scénario captivant et des illustrations saisissantes fait d'"American Parano" une bande dessinée envoûtante et passionnante, plongeant le lecteur au cœur d'une époque marquée par le mystère et la paranoïa.

09/05/2024 (modifier)